Transports publics: tarifs à la hausse en 2011
Les usagers des transports publics suisses débourseront en moyenne 5,9% de plus dès décembre au lieu des 6,4% annoncés en début d'année. Le prix des abonnements demi-tarif et général des CFF augmentera dans les proportions prévues.
En revanche, les prix des billets et des abonnements de parcours dans les transports publics ne prendront en moyenne que 2,4% au lieu des 3,4% prévus. Par ailleurs, les cartes journalières vendues par les communes pourront toujours être utilisées avant 09h00. Les restrictions d'utilisation prévues dans un premier temps par l'Union des transports publics (UTP) avaient suscité la colère des villes et communes suisses.
![Stefan Meierhans a réussi à arracher des concessions après de longues et âpres négociations. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]](https://img.rts.ch/articles/2010/image/8nftn8-27946198.image?mw=1280 "Stefan Meierhans a réussi à arracher des concessions après de longues et âpres négociations. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]")
Les CFF et l'UTP avaient annoncé en janvier une hausse de leurs tarifs dès le 12 décembre 2010, la première depuis trois ans. En moyenne, les usagers auraient dû payer 6,4% de plus. Les billets et abonnements de parcours devaient augmenter de 3,4% et l'abonnement demi-tarif des CFF entre 10% et 20%. Par ailleurs, les cartes journalières pour les communes devaient coûter 15% plus cher et n'être valables qu'à partir de 09h00 en semaine.
Après de "longues et âpres négociations", le surveillant des prix Stefan Meierhans a trouvé avec l'UTP un règlement à l'amiable pour limiter ces augmentations. A côté de la hausse des tarifs des abonnements des billets et des abonnements de parcours, Peter Vollmer, directeur de l'UTP, et Stefan Meierhans ont détaillé mercredi lors de leur conférence de presse les augmentations de prix des autres abonnements :
- carte de réduction la plus utilisée de Suisse, l'abonnement demi-tarif passera à 165 francs pour un an (+10%), 300 francs pour deux ans (+20%) et 400 pour trois ans (+14%)
- l'abonnement général (AG) coûtera en moyenne 6,7% plus cher
- un AG adultes en 2e classe passera de 3100 à 3300 francs (+6,5%) et la carte en 1ère classe franchira la barre des 5000 francs pour s'inscrire à 5150 francs (+6,2%)
- l'AG senior coûtera 8,5% de plus en 2e classe (2550 francs) et 8,1% supplémentaires en 1ère classe (4000 francs)
- le prix de l'AG pour les handicapés/pour les enfants d'une même famille reste en revanche inchangé (2200/1500 francs en 2ème classe, 3500/2500 francs en 1ère classe)
Davantage de transparence
Enfin, Monsieur Prix s'est réjoui d'avoir obtenu de l'UTP qu'elle pratique à l'avenir une politique des tarifs plus transparente. "Les clients ont le droit de comprendre pourquoi le trajet entre Berne et Zurich coûte plus cher que celui entre Berne et Genève", même si la capitale est plus éloignée de la Cité de Calvin que de Zurich, a-t-il souligné.
"Nous voulons que nos clients comprennent que notre système de prix est juste", a répondu Peter Vollmer. L'UTP s'est engagée à soumettre à Stefan Meierhans d'ici avril prochain une vue d'ensemble sur les "suppléments de distance" et à mettre en place un système d'offre basé sur des paramètres concrets de coûts, comme la densité et la qualité de l'offre ou les capacités disponibles.
L'"argent va manquer", selon les CFF
Les CFF vont devoir renoncer à environ 11 millions de recettes supplémentaires par an après l'accord entre l'Union des transports publics (UTP) et le Surveillant des prix sur des hausses de tarifs moins élevées. Ils estiment que "cet argent va manquer". La différence par rapport aux recettes escomptées pourrait être comblée par un soutien accru de la Confédération ou une hausse de la productivité, a déclaré le porte-parole des CFF Daniele Pallecchi.
L'abandon de certaines offres n'entre pas en ligne de compte, mais les CFF pourraient éventuellement considérer étendre l'achat de nouveaux trains sur une plus longue période, a précisé le porte-parole. Les CFF soulignent par ailleurs que depuis la dernière hausse de prix en 2007, le renchérissement a atteint 4%, clairement plus que la hausse pour les billets et les abonnements de parcours.
L'administration fédérale, les politiciens et l'UTP doivent maintenant trouver des solutions pour le financement des transports publics, selon l'ex-régie fédérale. Mais les CFF sont encore persuadés que les clients doivent participer à ce financement, a indiqué Daniele Pallecchi. Ce que ces derniers ne paient pas sera à la charge des contribuables, a-t-il ajouté.
ats/dk
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Les villes et les communes satisfaites
L'Union des villes (UVS) et l'Association des communes suisses (ACS) saluent la décision des CFF et de l'Union des transports publics de renoncer à restreindre la validité des cartes journalières des communes. Elles s'étaient vigoureusement opposées à cette mesure.
Les deux organismes avaient manifesté leur compréhension pour l'augmentation des tarifs envisagée de 15%, mais avaient clairement refusé que les cartes journalières ne soient valables qu'à partir de 09h00.
Cette restriction aurait enlevé tout leur attrait et aurait de facto entraîné leur suppression, écrivent l'UVS et l'ACS mercredi. Or cette offre est extrêmement appréciée du public.
L'UVS et l'ACS sont intervenues officiellement auprès de l'Union des transports publics et plusieurs rencontres ont eu lieu, précisent-elles. Elles sont heureuses que leur revendication ait été suivie. A leurs yeux, les autres restrictions prévues sont acceptables.
Réaction contrastée de la FRC
La Fédération romande des consommateurs (FRC) estime qu'une hausse de 2,4% des billets et abonnements de parcours est acceptable. Mais elle réclame une amélioration des prestations des transports publics, notamment de la qualité du service, du confort et de la ponctualité.
"Nous sommes conscients que pour une politique des transports responsable, il faut de l'argent pour les infrastructures et pour garantir de bonnes conditions de travail", a déclaré la présidente de la FRC Monika Dusong. "Si la qualité des prestations devient meilleure, nous ne jugeons pas cette hausse scandaleuse."
Monika Dusong juge en revanche que les prix des abonnements demi-tarif et des abonnements généraux, qui seront entre 6% et 20% plus élevés, représentent "le point noir" des nouveaux tarifs. "Le message à la population est contradictoire: d'un côté on lui dit "prenez le train pour vos trajets réguliers" et en même temps, on augmente les coûts", a souligné Monika Dusong.
L'Association transports et environnement (ATE) est globalement satisfaite que l'augmentation des tarifs soit plus faible que prévu.
Mais "ce moyen de transport écologique qu'est le train ne doit pas être le seul à devenir coûteux", écrit-elle dans un communiqué. Si les trajets en train deviennent trop chers, davantage de personnes prendront leur voiture pour aller travailler, craint-elle.