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Au Rwanda, une élection présidentielle verrouillée

Une électrice fait marquer son doigt à l'encre après avoir voté
Environ 1 400 observateurs surveillent le scrutin ce lundi, jour férié pour l'occasion.
Les Rwandais votent pour élire leur président. Le sortant Paul Kagame brigue un nouveau mandat et devrait l'emporter sans difficulté, malgré les critiques sur le musellement de toute opposition. Le président a fait campagne sur la réussite économique du pays depuis son arrivée au pouvoir en 1994, lors du génocide.

Les Rwandais ont commencé à voter lundi pour une élection présidentielle sans surprise que le chef de l'Etat sortant Paul Kagame est assuré de remporter. Quelque 5,2 millions d'électeurs ont jusqu'à 15H00 pour venir se prononcer dans les 15 507 bureaux de vote du pays.

Environ 1 400 observateurs assistent au scrutin. L'Union européenne (UE), arguant de raisons budgétaires, n'a pas envoyé d'observateurs.

Sans rival ni opposition, le président Kagame, 52 ans, préside aux destinées au Rwanda depuis qu'il a mis un terme au génocide des Tutsis en juillet 1994, et sollicite un nouveau mandat de sept ans après son élection triomphale en 2003 avec 95% des voix.

Le président rwandais Paul Kagame lors d'un meeting
Le président rwandais Paul Kagame lors d'un meeting

Durant la campagne électorale, Paul Kagame a fait valoir  son bilan en matière de développement économique et social du Rwanda, petit pays d'Afrique centrale de quelque 10 millions d'habitants.

Pour cette deuxième présidentielle depuis les massacres, le président du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsi qui contrôle tous les échelons de la vie politique, affronte trois candidats qui l'avaient soutenu en 2003.

Opposition muselée

Trois partis récemment apparus, dont deux non reconnus par les autorités, sont de facto exclus du vote. Ils ont dénoncé une "farce électorale" et qualifié en substance les trois rivaux de Paul Kagame de candidats fantoches.

Ces derniers ont à tour de rôle clamé leur indépendance et justifié la similitude de leurs programmes avec ceux du FPR au nom d'une démocratie apaisée.

Unité du pays

Fidèle à son habitude, l'ex-chef de guerre a balayé avec mépris les critiques des "étrangers" sur son bilan en matière de liberté d'expression et d'opinion.

De nets signes de tension sont cependant apparus dans les mois précédent le scrutin, avec une vague d'attaques à la grenades en février-mai à Kigali, des fractures au sein de l'élite tutsi anglophone du FPR, ainsi qu'"une répression politique croissante (de l'opposition) et un étranglement de la liberté d'expression", selon l'organisation Human Rights Watch (HRW).

afp/md

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