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Russie: les pompiers gagnent du terrain

L'incendie ne présente pas de menace et sera éteint d'ici demain selon le ministère des Situations d'urgence
La superficie des feux a été réduite de 10'000 hectares.
Les incendies reculent autour de Moscou et d'autres régions de l'ouest de la Russie, a déclaré jeudi le ministère russe des Situations d'urgence, selon lequel on dénombrait encore 562 feux couvrant plus de 80’000 hectares. Les flammes qui se rapprochaient de Tchernobyl ont été éteintes.

"La superficie totale des feux existants a été réduite de 10’000 hectares au cours des dernières 24 heures", selon des responsables du ministère.

Dans la région de Moscou, "la superficie des incendies est passée de 174 à 126 hectares", grâce aux "efforts de quelque 14’000 combattants du feu" et l'utilisation d'avions bombardiers d'eau, selon un porte-parole.

Par ailleurs, tous les incendies dans les régions contaminées par l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986 ont été éteints et aucune élévation du niveau de radioactivité n'a été constatée.

Pas de risque zéro

Les défenseurs de l'environnement et certains scientifiques estiment pourtant que le risque zéro n'existe pas, même si les quantités de poussières radioactives qui pourraient être projetées dans les airs par les incendies et ensuite disséminées par les vents, devraient être minimes.

"Le danger est toujours là", a affirmé mercredi à l'AP Vladimir Tchouprov, de Greenpeace Russie. "Un nuage pourrait se former dans les airs, avec de la suie, et ensuite s'étendre sur un vaste territoire", a de son côté expliqué Alexandre Issaïev, du Centre pour la productivité et l'écologie des forêts, basé à Moscou.

Fin de la canicule en vue

Le 26 avril 1986, l'explosion du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, avait projeté un nuage radioactif qui a ensuite survolé une étendue s'étirant de l'ouest de l'URSS au reste de l'Europe du Nord. A son passage, des particules se sont déposées dans le sol. Dans l'actuelle Russie, c'est la région de Bryansk (ouest) qui a été la plus touchée: des zones boisées y ont été contaminées.

Au moins 52 personnes sont mortes directement dans les incendies de forêt en Russie qui ont détruit plus de 2000 maisons. Les flammes ont pris dans les forêts et les tourbières au milieu de la pire canicule en Russie depuis le début des relevés de températures il y a 130 ans. Mais la canicule record pourrait prendre fin la semaine prochaine, d'après le chef du principal service météo russe.

agences/cab

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Répit pour Moscou

Les températures maximales à Moscou flirtent quotidiennement avec les 38 degrés Celsius, contre une moyenne estivale habituelle de 24 degrés.

La capitale russe a étouffé pendant une semaine sous un épais nuage de fumées. La mortalité a doublé dans la mégalopole sous l'effet de la chaleur et de la pollution due aux incendies: les autorités recensent à présent 700 décès par jour, soit deux fois plus que l'été dernier, et les morgues sont au bord de la saturation.

Jeudi, le ciel était dégagé et l'air redevenu respirable à Moscou. Les tours du Kremlin et les dômes des églises orthodoxes, enveloppées ces derniers jours dans une brume jaunâtre, se détachent maintenant nettement.

Le "smog" pourrait de nouveau recouvrir Moscou au cours du week-end en raison d'un changement de direction des vents, selon les prévisionnistes.

Un quart des cultures détruites

Près d'un quart des cultures de céréales ont été perdues cette année en Russie en raison de la sécheresse et de la canicule, a déclaré jeudi le président Dmitri Medvedev.

Face à cette situation, le gouvernement a encore abaissé au début de la semaine de 10 millions de tonnes, à 60-65 millions de tonnes, sa prévision de récolte de céréales, contre 95 millions de tonnes prévues au départ.

En 2009, la Russie avait récolté 97,1 millions de tonnes de céréales.

Les effets sur le marché domestique de cette catastrophe naturelle ont déjà commencé à se faire sentir, les prix du pain montant en flèche dans la capitale depuis quelques jours.

Par ailleurs, le 5 août, Moscou a annoncé un embargo sur ses exportations jusqu'à la fin de l'année, ce qui a fait flamber les cours du blé sur les marchés internationaux, déjà montés à des niveaux records en raison des inquiétudes sur les récoltes.

Cet embargo a été vivement critiquée par de nombreux agriculteurs. Les réserves nationales, ont-il fait valoir, étaient suffisantes pour répondre à la demande intérieure et permettre les exportations.

La Russie, qui fournit environ 8% de la production de blé de la planète, en est le troisième exportateur mondial. En 2009, le pays a exporté 21,4 millions de tonnes de céréales.