Le nombre d'indécis reste très élevé puisque 26% des électeurs sondés la semaine dernière ne sont pas encore parvenus à se forger une opinion et il faut donc prendre ces résultats avec une certaine distance. La campagne n'en était qu'à ses débuts.
Forte polarisation
L'Institut de sondage gfs bern constate que le soutien au texte varie fortement en fonction de l'appartenance politique des sondés. Chez les socialistes, par exemple, 42% des sympathisants s'opposent à cette révision alors que 61% des PDC la soutiennent.
S'il existe, selon gfs, des différences entres les niveaux sociaux des sondés, il n'y a pas de gros clivages entre les régions linguistiques. Au Tessin, 46% des sondés approuvent le texte, 43% en Suisse romande et 51% en Suisse alémanique.
L'institut relève encore, sans s'étendre sur ces points, des différences d'opinion en fonction de l'âge des sondés, de leur sexe ou de leur lieu de résidence. En revanche, le niveau de formation ne semble pas influer sur l'opinion des électeurs.
Argumentaire musclé
Du côté de l'argumentaire, 68% des sondés estiment qu'ils acceptent la révision car il y a actuellement des abus. Quelque 57% estiment que la révision est juste tandis que 55% pensent qu'en poursuivant la politique d'attribution actuelle les prestations baisseront.
A l'inverse, 84% des votants ne veulent pas de réduction des prestations. Pour 81% des sondés, il n'est pas admissible que les chômeurs soient pénalisés alors que des managers continent de toucher des millions de francs en bonus. Enfin, 71% estiment qu'au final ces économies se feront sur le dos des aides sociales communales.
En conclusion, dans ses « thèses », l'institut relève que si le oui semble l'emporter, il n'y a pas de majorité absolue bien constituée. Par ailleurs, seuls 34% des sondés sont certains de se rendre aux urnes, tandis que 37% des personnes interrogées pourraient participer. Enfin, seuls 31% des sondés certains de participer au scrutin sont sûrs de leur choix.
Xavier Studer
En détail
Le sondage a été réalisé par l'institut gfs.bern entre le 9 et le 14 août 2010.
Quelque 1200 électeurs inscrits des trois régions linguistiques ont été sondés
L'Institut a pondéré ses résultats pour tenir compte du poids des différentes régions linguistiques.