Quand le cancer frappe à la porte

"Je suis votre cancer!" C'est par ces mots qu'un homme hirsute se présente à Charles, un écrivain un peu paumé. Voir la maladie qui va vous ronger sonner à sa porte, tel est l'idée déconcertante du dernier film de Bertrand Blier.

Dans "Le bruit des glaçons", le cancer prend les traits d'Albert Dupontel. Le pas énergique et la cravate rouge sang, il vient en chair et en os annoncer à Charles, un Jean Dujardin à la barbe fournie, qu'il va bientôt trépasser. Mais il est humain de résister à l'inévitable et le premier réflexe de Charles est de flanquer ce cancer dehors en le balançant par le balcon. En vain, on ne se débarrasse pas du bougre si facilement.

Blier n'a pas peur des tabous

Bertrand Blier est un réalisateur qui prend son temps (seulement une vingtaine de films en près de 40 ans) et quand il revient en salles c'est l'événement, surtout qu'il est connu pour son franc parler à l'écran. Le fait qu'il aborde un thème tabou sans pincettes n'étonne donc pas.

Quant aux acteurs, celui qui a fait jouer les plus grands (Depardieu, Marielle, Dewaere, notamment dans "Les Valseuses") a choisi un tandem déjà vu dans "Le convoyeur" de Nicolas Boukhrief (2004). Le Dupontel ricanant et cynique, cancer un peu clownesque, donne la réplique à un Dujardin meurtri, écrivain sur le déclin, seul et alcoolique. Pour un âpre combat entre la maladie et la vie.

De Lara Croft à Evelyn Salt

Angelina Jolie jouant les as de la gâchette dans un film d'action, la recette a déjà été tentée, et réussie, plu sieurs fois. Dans "Salt", elle se mue en une sorte de Jason Bourne féminine, traquée du début à la fin du film.

L'ex-Lara Croft et l'ex-Mrs Smith retrouve un rôle qui lui sied à ravir, totalement centré sur son personnage. Etonnant puisque le film a été écrit pour Tom Cruise, qui a finalement décliné l'offre. Mais un coup de baguette magique des scénaristes et Edwin Salt est devenue Evelyn Salt. Noiraude, puis blonde, puis méconnaissable en homme, Angelina crève l'écran, mais il faut aimer ce type de films.

Entre Jason Bourne et Jack Ryan

Evelyn Salt est La star de la CIA. Belle et efficace, elle est la meilleure agente de l'organisation. Mais elle est soudainement accusée d'être une espionne pour le compte de la Russie. Tout le monde la lâche et elle doit fuir pour prouver qui elle est vraiment.

"Salt" a été réalisé par un habitué du genre, l'Australien Phillip Noyce, qui avait signé deux films mettant en scène le fameux agent de la CIA Jack Ryan (Harrison Ford) dans les années 90. Il avait également déjà collaboré avec Angelina Jolie dans "Bone Collector". A noter aussi la présence au générique de Liev Schreiber ("Scream", "X-Men").

La citadine et les campagnards

La campagne anglaise, de nos jours. Une pétillante jeune fille qui était partie pour Londres il y a quelques années revient sur les terres de sa jeunesse. Elle a changé, elle a mûri, elle est sexy. Son bon vieux village est presque resté le même. Un fossé les sépare.

C'est Stephen Frears ("High Fidelity", "Les Liaisons dangereuses") qui a réalisé cette fresque rurale sous le titre de "Tamara Drewe". Le cinéaste parle lui de comédie pastorale avec des références comiques au western (une attaque de vaches) pour qualifier son oeuvre. Ce film a été présenté hors compétition cette année au Festival de Cannes.

Les coureurs de jupons se dévoilent

Le premier choc de ce long-métrage est tout d'abord visuel. Tamara Drewe apparaît dans une végétation chatoyante. Son mini-short et son t-shirt rouge font sensation. Le nez refait et le tempérament pétillant font le reste: elle devient l'unique attraction.

Tour à tour, un séduisant paysan, un fougueux batteur et un romancier bedonnant tentent de la séduire. Mais les femmes du bled ne restent pas muettes.

 Cette pulpeuse Tamara est campée par l'actrice qui monte outre-Manche, Gemma Arterton, qui avait été révélée en James Bond girl dans "Quantum of Solace" puis qui est apparue récemment dans "Le choc des titans" et "Prince of Persia".

Frédéric Boillat