Les forces spéciales ont pris d’assaut une maison voisine de celle du forcené de Bienne dans le quartier des Tilleuls vendredi peu après 17h00. Le fugitif y aurait été vu. Mais les policiers en sont ressortis peu après, apparemment bredouilles. Selon le site internet du Matin, les forces de l’ordre continuaient la fouille d'immeubles en soirée, en vain.
Avant ces opérations, l'action de la police pour trouver le forcené s'était déplacée en fin de matinée sur les hauts de Bienne, dans la commune d'Evilard (BE). Mais peu avant 15h00, plus aucun policier n'y était visible, a constaté un journaliste de l'ATS. La police n'a pas voulu confirmer qu'une action avait été menée à cet endroit.
Des troupes d'élite avaient pris position dans la commune au-dessus de Bienne. D'autres policiers armés arrêtaient eux les voitures ou contrôlaient l'entrée du funiculaire Bienne-Evilard. Un hélicoptère de l'armée a aussi survolé la région.
"Nous ne savons pas où il est", a dû admettre devant des dizaines de journalistes le chef de la police Jura bernois-Seeland François Gaudy. La police estime peu probable que le fugitif s'en prenne à la population mais dans la foulée dit ne pas pouvoir exclure pareille hypothèse. L'homme en fuite s'en prendrait plutôt aux autorités.
"Il semble nous narguer"
Interpellé sur l'échec de la police à arrêter le forcené lorsqu'il est revenu dans le quartier des Tilleuls dans la nuit de jeudi à vendredi, François Gaudy relève que l'homme connaît très bien le terrain. Le retraité a pu se préparer durant des semaines voire des mois à cette issue. "Il semble nous narguer", a déclaré François Gaudy.
"Cet homme a toujours une longueur d'avance sur nous", a dû avouer le chef de la police qui dispose de peu d'informations sur ce forcené. Aucune information n'a été divulguée sur le nombre d'agents qui sont mobilisés sur cette affaire. Mais des unités d'élite des cantons de Berne, d'Argovie, de Zurich et de Bâle-Campagne étaient présents.
"Ce n'est pas un échec", a répété à plusieurs reprises le chef de la police. "Je ne suis pas satisfait du résultat mais du travail de la police", a relevé François Gaudy. Une analyse de ces événements sera réalisée une fois la chasse à l'homme terminée. Reste que la population s'interroge sur l'efficacité de la police.
Quartier sous surveillance
La directrice biennoise de la sécurité Barbara Schwickert conseille aux habitants d'être prudents et de rester attentifs. "Les autorités comprennent l'insécurité de la population", a souligné la conseillère municipale. L'homme qui s'était retranché dans sa maison est en cavale depuis jeudi vers 01h00 du matin.
Dans le quartier des Tilleuls, l'école primaire et la HEP-BEJUNE sont fermées pour une durée indéterminée. La police envisage l'éventualité qu'il revienne, comme la nuit précédente, dans sa maison des Tilleuls. Elle continue ainsi à surveiller le quartier avec un nombre stable d'agents, indique-t-elle dans un communiqué. Afin de ne pas les exposer inutilement, leur présence visible et en uniforme a été partiellement remplacée par des éléments camouflés.
Stratégie policière opaque
De nombreuses questions restent ouvertes sur le dispositif déployé par la police cantonale bernoise pour capturer le forcené de Bienne. Les autorités n'ont pas voulu préciser le nombre de policiers mobilisés, les ordres qu'ils ont reçus ou la stratégie déployée.
La police s'est également refusée à dire quel type d'arme utilise le forcené, si ce n'est qu'il s'agit d'un fusil. Quant au nombre de munitions qu'il aurait à disposition, les forces de l'ordre ne le savent pas.
Face aux critiques de la presse, le chef de la police cantonale pour la région Jura bernois-Seeland, François Gaudy, a justifié ces informations lacunaires par des raisons tactiques. "Nous ne savons pas quels moyens de communication le forcené a à disposition", a-t-il souligné vendredi matin.
François Gaudy n'a pas non plus voulu dire si les agents sur le terrain ont reçu l'ordre de tirer sur le fuyard. Mais celui-ci a montré qu'il est prêt à utiliser la violence, a précisé le responsable.
Avis de recherche
Les autorités ne disposent toujours que de peu d'informations sur cet homme. La photo publiée dans la presse date d'une vingtaine d'années. "Ce n'est pas un vieillard de 67 ans mais un homme en pleine forme et dangereux", a expliqué François Gaudy.
La police demande à la population de rester prudente et de garder son calme. Elle a mis sur pied une hotline au 031.634.34.34 qui permet aux personnes qui auraient observé quelque chose de s'annoncer. La police a aussi donné l'identité du sexagénaire et plusieurs précisions. Il s'agit d'un homme de près de deux mètres, avec une barbe blanche de trois jours et portant des lunettes.
ats/bkel
Tracts distribués
Les forces de l'ordre ont distribué des tracts à la population vendredi en fin de journée dans le quartier des Tilleuls à Bienne. La police y explique ce qu'elle fait, notamment dans ses opérations de recherche. "Nous faisons tout ce qui est possible afin que la situation ait une fin favorable", est-il écrit.
La police écrit comprendre les peurs et les angoisses des habitants et les appelle à la prudence. "Nous vous prions dès lors d'être attentif et de suivre les instructions de la police. Veillez à votre propre sécurité et n'entrez pas en contact avec le forcené!", précise le tract.
Tout témoin ne doit surtout pas intervenir, mais contacter la police sur la hotline (031/634'34'34). En fonction depuis jeudi, cette ligne téléphonique a reçu de très nombreux appels, a indiqué à l'ATS Florie Marion, porte-parole de la police bernoise, sans pouvoir en préciser le nombre exact. La police vérifie toutes les pistes, a-t-elle ajouté.