Elle est arrivée en Europe dans la foulée des Céline Dion et autres Isabelle Boulay. Comme ses complices québécoises, Lynda Lemay est portée par une voix forte et profonde. Mais cette quadragénaire a en plus une écriture fine et personnelle, rimée et rythmée, qui lui fait occuper une place à part.
Dans "Blessée", son 12e album en près de 20 ans de carrière, Lynda Lemay exacerbe sa boulimie d'écriture, avec 19 titres qui s'étendent sur plus d'une heure et quart. Ce disque se veut une sorte de semi-live, des inédits côtoyant des titres extraits de la dernière tournée, le tout agrémenté d'applaudissements entre les chansons.
Jolis titres mais pas de vraie folie
Lynda Lemay aborde tous les sujets, toujours sans tabou, mais sans éviter certains clichés: les ex, la famille, la mort, les souvenirs. Si, à l'image du titre "Blessée", plusieurs chanson lassent par leur côté trop déchirant ou désuet, "Jumelle" touchera les jumeaux et les autres et "Le golfeur" fait mouche avec humour.
On peut surtout regretter que la musique soit si discrète, effacée par la voix et le texte. Et il manque un vrai titre phare, un plus qui défrise les poils. Retenons toutefois "J'ai rencontré Marie", qui exprime de cajoleuses envies homosexuelles, et "Debout sur les pissenlits", un tendre désir pour un ancien amant.
Du métro à la folie des radios
L'histoire de Brune, une jeune Lyonnaise montée à Paris pour enseigner la musique, est presque digne de Cendrillon. Dès la fin des cours, elle s'isole pour écrire et composer ou elle se précipite dans le métro, toujours à l'arrêt Bastille, afin d'y interpréter ses titres.
Très applaudie, la presque trentenaire finit par attirer les radios, qui voient en elle un tube de l'été, et les maisons de disques. D'abord sur internet puis dans les bacs, Brune fait un tabac. Il faut dire que sa sensualité, son entrain et son ironie déroutent et séduisent. Son premier album éponyme se situe quelque part entre Anaïs et Camille.
Tendre araignée et rupture optimiste
Ce disque est encore tâtonnant quant au style, pop, rock ou électro, mais il brille déjà par son énergie, une instrumentalisation quasi sans faille et la touche faussement naïve des textes. Sur "Je n'oublie pas" et surtout "Tout ça", le son électro étouffe l'auditeur, mais on oublie vite la fausse note avec "L'araignée", un élan de tendresse au piano, ou avec la mélopée "Paris", le premier single.
Mais le CD vaut surtout par l'excellent "Rupture song" que Brune a écrit après avoir été larguée. Mais point de larmes, la chanson est enlevée, presque optimiste, malgré des paroles déchirées. Et, au milieu, les quatre phrases en anglais sont splendides.
Retour à la soul pour Phil Collins
Après huit ans d'absence, suite à une opération des vertèbres qui lui a paralysé les mains, Phil Collins est de retour. L'ex-batteur de Genesis n'est pas totalement guéri, mais ce "Going back" pourrait laisser croire le contraire.
Cet album reprend une vingtaine de standards de la soul des années 60, de Marvin Gaye aux Supremes en passant par Stevie Wonder et les Four Tops. Phil Collins les revisite à sa façon et on est plongé plus de 40 ans en arrière sans coup férir. Le résultat est intéressant et vivifiant, mais on ne parvient pas à oublier les originaux et on finit tout de même par s'ennuyer un petit chouïa.
Frédéric Boillat
Les autres albums attendus
Seal, "6 Commitment" (17 septembre)
Zazie publiera 49 nouvelles chansons d'ici la rentrée et un nouvel opus le 20 septembre (en téléchargement dès le 13 septembre)
Carlos Santana (21 septembre)
Raphael, "Pacific 231" (24 septembre)
Eric Clapton, nouvel album (24 septembre)
Philippe Katerine, nouvel album (27 septembre)
Patrick Fiori, "L'instinct masculin" (27 septembre)
Neil Young, "Le Noise" (28 septembre)
Joe Cocker, "Hard Knocks" (1er octobre)
AaRON, "Birds in the Storm" (4 octobre)
Bryan Ferry, "Olympia" (22 octobre)
Grand Corps Malade "3e Temps" (25 octobre)
Véronique Sanson, "Plusieurs Lunes" (25 octobre)
Bush, "Everything Always Now" (automne 2010)
Rihanna, 1er novembre
Florent Pagny, "Tout et son contraire" (8 novembre)
Yael Naïm, nouvel album (15 novembre )
Cali (15 novembre)
Annie Lennox, "A Christmas Cornucopia" (22 novembre)
Salvatore Adamo, "De toi à moi" (29 novembre)
L'information musicale de la semaine
C'est une Lady Gaga en robe de viande qui a insurgé ou amusé le monde cette semaine.
Les défenseurs des animaux se sont indignés contre la pop-star américaine Lady pour sa robe en viande crue portée dimanche pendant la cérémonie des MTV Awards, mais pour les fans de la provocatrice, l'accoutrement brillait par son originalité.
La chanteuse de 24 ans, connue pour son extravagance s'est illustrée à Los Angeles en montant sur scène vêtue d'une robe confectionnée en morceaux de viande crue. Outre cette courte robe moulante, Lady Gaga portait des bottines compensées rappelant des rôtis, un steak en guise de chapeau et un sac à main, lui aussi fait de viande, qu'elle a tendu à la chanteuse Cher au moment de recevoir le prix de la meilleure vidéo pour "Bad Romance".
Depuis lors, elle est sous le feu des critiques, accusée de mauvais goût. "Lady Gaga se donne un mal fou pour attirer l'attention", estime l'association PETA, qui lutte contre la maltraitance animale. "Quelqu'un devrait lui souffler que la boucherie tend à répugner plutôt qu'à impressionner".
Lady Gaga, désormais surnommée "Lady Tartare" dans les tabloïds américains, apparaît aussi sur la couverture d'octobre du Vogue Hommes japonais, cette fois vêtue d'un bikini de viande rouge.
Dans un talk-show américain diffusé lundi, la chanteuse a expliqué que ce choix vestimentaire avait "de nombreuses interprétations".
La théorie la plus répandue dans les médias américains est que la chanteuse entend ainsi manifester son opposition au tabou auquel doivent se plier les militaires homosexuels souhaitant rester dans l'armée. "Ce n'est absolument pas un manque de respect à l'égard des végétariens", a assuré la pop-star.
Quelle qu'en soit la motivation, la tenue a offert à la star un buzz monstre sur la toile. Franc Fernandez, le couturier qui a conçu la robe, a fièrement publié sur son site web les photos du projet, et reçu les louanges de nombreux fans.
La chanteuse Cher, qui a vu de très près la robe de viande ayant serré Lady Gaga dans ses bras en lui remettant son prix a applaudi l'idée. "C'était si bien coupé et ajusté à son corps! Comme oeuvre d'art, c'était renversant! Pas de jugement moral!", s'est exclamée Cher sur Twitter.