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Le forcené de Bienne a été arrêté sans résistance

Les médias sur le lieu où le fugitif a été interpellé vendredi à 06h00 du matin.
Les médias sur le lieu où le fugitif a été interpellé vendredi à 06h00 du matin.
Après huit jours de traque, les forces de l'ordre ont finalement mis la main sur le forcené de Bienne vendredi à 06h09. Lors de son interpellation dans la région de Bienne, il a été légèrement blessé par un chien. C'est un indice donné par une femme qui a permis sa capture.

Après une cavale de huit jours, le forcené de Bienne a été arrêté vendredi grâce à l'appel d'une habitante qui l'a identifié après avoir vu sa photo. Le fugitif de 67 ans, qui n'était pas armé, n'a pas opposé de résistance. L'homme qui a tenu en échec des centaines de policiers de plusieurs cantons a été arrêté à 06h09 dans le Ried. Ce quartier au-dessus du centre-ville de Bienne est situé à l'opposé de celui des Tilleuls, là où tout a commencé.

Aucune résistance

Une vingtaine de minutes après avoir été alertées, des unités d'élite des polices des cantons de Berne, de Lucerne et de Bâle-Campagne ont cerné le sexagénaire qui se déplaçait sur un chemin bordant un pré. Les policiers se sont rapprochés à quelques mètres du fugitif avant de lâcher leur chien.

Le forcené a été arrêté dans le quartier du Ried, sur les hauteurs de Bienne. [Google Maps]
Le forcené a été arrêté dans le quartier du Ried, sur les hauteurs de Bienne. [Google Maps]

Du nom de Faro, l'animal s'est précipité sur le fuyard et l'a mordu à la jambe. Le forcené, qui n'était pas armé, n'a pas opposé de résistance. "Il n'a pas tenté de fuir", a expliqué devant des dizaines de journalistes François Gaudy, responsable de la police régionale Jura bernois-Seeland. "Il n'a pas fait d'exclamation spéciale lors de son arrestation", a ajouté François Gaudy.

Cet homme, dont on ignore ce qu'il a fait et où il était depuis sa fuite, ne paraissait ni amaigri ni assoiffé, selon la police. Après avoir reçu des soins pour sa blessure, le sexagénaire a été placé en détention.

La police soulagée

Après une vaste chasse à l'homme qui a tenu en haleine toute la Suisse pendant plus d'une semaine et mobilisé des moyens considérables, tant en hommes qu'en matériel, cette arrestation sans effusion de sang permet à la police de redorer un peu son image. A la conférence de presse, les chefs de la police étaient soulagés de ce dénouement mais ne manifestaient aucun triomphalisme.

Le quartier des Tilleuls, où vivait le retraité, peut respirer. [KEYSTONE - MARCEL BIERI]
Le quartier des Tilleuls, où vivait le retraité, peut respirer. [KEYSTONE - MARCEL BIERI]

L'image du fuyard, qui a grièvement blessé un policier lors de la fuite de sa maison, a évolué au fil des investigations. Le retraité introverti s'est transformé en un homme qualifié de très dangereux par la police. Un véritable arsenal a d'ailleurs été découvert à son domicile.

Le commandant de la police cantonale bernoise Stefan Blättler n'a pas voulu se prononcer sur une éventuelle complicité dont aurait pu bénéficier l'homme le plus recherché de Suisse. Il n'a pas non plus voulu dire si le forcené est disposé à collaborer avec la justice. Le juge d'instruction a ouvert une instruction pour tentative de meurtre et mise en danger de la vie d'autrui. En bonne santé, le forcené devait être entendu vendredi.

Enquêtes internes

Malgré les critiques adressées à la police pour sa gestion de cette crise, Stefan Blättler estime que la stratégie était la bonne. Il a répété que la priorité était la sécurité de la population, de la police et des représentants de l'Etat et d'arrêter cet homme. Ce qui a fonctionné, selon lui.

Au centre d'une équipe venue communiquer en force vendredi, le commandant de la police Stefan Blättler.
Au centre d'une équipe venue communiquer en force vendredi, le commandant de la police Stefan Blättler.

Tant la police que la ville de Bienne ont déjà annoncé des enquêtes internes pour améliorer leur fonctionnement. Mais des voix s'élèvent déjà au sein de l'opinion publique et dans certains partis pour exiger une enquête indépendante chargée de faire la lumière sur l'opération policière mais aussi sur d'éventuels dysfonctionnements avant que le drame n'éclate.

Révolté par la mise aux enchères de sa maison, le forcené s'était retranché le 8 septembre chez lui avant de tirer sur un policier et de prendre la fuite. Le fugitif vouait une haine incommensurable à l'Etat et à ses représentants, en particulier les policiers. Une haine qu'il a exprimée dans des centaines de pages écrites aux autorités ou retrouvées à son domicile. Dans son journal intime, il a détaillé cette confrontation armée avec la police planifiée depuis des années.

agences/mej/bkel

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Le quartier des Tilleuls, soulagé, rouvre son école

L'école du quartier des Tilleuls à Bienne rouvrira ses portes lundi aux élèves. "Nous sommes en train de planifier le retour des élèves", a indiqué vendredi le responsable des écoles de la ville, après l'annonce de l'arrestation du forcené. Les élèves avaient été dispersés dans d'autres écoles par mesure de sécurité.

Dans le quartier des Tilleuls, l'annonce de l'arrestation du fugitif a été accueillie avec soulagement. "Je suis contente", a simplement déclaré la voisine directe du forcené. Et de féliciter la police pour le travail qu'elle a mené. "J'aurais bien voulu voir à la place des agents ceux qui les ont critiqués".

Avis partagé par un couple, tout deux âgés d'une cinquantaine d'années. Si la situation était spéciale ces derniers jours dans le quartier, "cela ne nous a pas empêchés de dormir", ont-ils relevé.