Dans une interview publiée par la "NZZ am Sonntag", le conseiller d'Etat en charge de la police Hans-Jürg Käser a indiqué que "pour la police, tout a débuté le 8 septembre 2010". Or, l'histoire a commencé bien avant, "et il est tout aussi important de faire la lumière sur ce qui s'est passé" avant le drame, a-t-il précisé.
En vertu du cadre légal actuel, il faut accepter le fait que même des données sensibles ne soient pas centralisées ou transmises à la police sans vérifications, a ajouté Hans-Jürg Käser. Mais "le monde politique devra se saisir de la question après la fin de l'enquête qui est en cours".
Mieux collaborer
Le commandant de la police bernoise Stefan Blättler avait pour sa part déclaré samedi dans le quotidien bernois "Bund" qu'il faudrait améliorer l'échange d'informations entre police et autorités. Le dossier dont la police disposait au sujet du retraité biennois ne comportait de loin pas toutes les informations recensées ailleurs à son sujet, ce qui a compliqué son travail.
Les politiques devront se saisir de ce dossier, a souligné le directeur cantonal de la police. Auparavant, il faudra procéder à une enquête détaillée de l'affaire biennoise, a estimé Hans-Jürg Käser. Le maire de Bienne Hans Stöckli a d'ailleurs d'ores et déjà annoncé dans le "Blick" que le conseil communal avait demandé une "analyse complète de la situation".
Faisant écho aux déclarations de ses collègues, le directeur bernois de la justice Christoph Neuhaus a indiqué qu'il fallait tirer toutes les conséquences de l'affaire, notamment sur le plan des contacts entre les diverses administrations. "La protection des données ne doit pas se transformer en protection des coupables."
Bourdes à répétition
La presse a vivement critiqué le rôle de la police dans cette affaire suite aux couacs qui ont émaillé cette affaire. "Entre les bourdes qui ont permis au forcené de s'enfuir et les fausses ou mauvaises informations qui n'ont fait que semer les confusion, les autorités biennoises ont eu tout faux", relevait par exemple "Le Matin" samedi.
Le forcené de Bienne a été arrêté vendredi matin à Bienne après huit jours de traque. Le fugitif de 67 ans a été capturé dans le Ried, un quartier au-dessus du centre-ville, grâce à un chien policier. Il n'a pas opposé de résistance. C'est suite à l'appel d'une habitante qui l'a identifié après avoir vu sa photo que l'homme a pu être localisé.
Le retraité, qui avait tiré sur un policier durant sa fuite, fait actuellement l'objet d'une enquête préliminaire pour tentative d'homicide volontaire et mise en danger de la vie d'autrui. Il est actuellement en préventive. Un juge doit décider lundi si cette mise en détention est conforme au droit. Le retraité est suivi médicalement.
ats/boi
Un coût d'intervention de 4 à 5 millions
Entre 4 et 5 millions de francs, c'est le coût de l'intervention de la police dans l'affaire du forcené de Bienne, selon des calculs effectués par "Le Matin Dimanche" et "Sonntag".
Leurs calculs se basent sur la mobilisation moyenne de 200 hommes sur le terrain durant dix jours, soit 240 heures d'engagement à 100 francs l'heure. A cela s'ajoutent encore les dédommagements qui doivent être versées aux autres cantons ayant fourni des spécialistes.
La conseillère municipale biennoise Barbara Schweigert veut que le sexagénaire paie la facture.
"Quiconque a causé un dommage ou qui s'accommode de causer un dommage doit en assumer les conséquences financières", déclare la directrice de la sécurité de la Ville de Bienne dans "Sonntag".
Les bases légales existent. Il est toutefois actuellement difficile à dire si le forcené peut prendre en charge les coûts qui lui sont imputables.
Une participation du forcené aux coûts entre également en considération pour le conseiller d'Etat bernois Hans-Jürg Käser.