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Armée: Ueli Maurer fustige le coût de la réforme

Le conseiller fédéral déplore une nouvelle fois les mesures d'économies imposées à l'armée.
Le conseiller fédéral déplore une nouvelle fois les mesures d'économies imposées à l'armée suisse.
La cure d’amaigrissement que le Conseil fédéral veut imposer à l'armée suisse reviendra cher. Il faut s'attendre à des coûts de plusieurs centaines de millions de francs pour la destruction de matériel, a souligné le ministre de la Défense Ueli Maurer dans une interview accordée au SonntagsBlick.

Ces frais doivent être couverts par le budget ordinaire, explique le conseiller fédéral UDC dans les colonnes du SonntagsBlick. Une interview donnée au journal hebdomadaire alémanique la veille de son voyage controversé en Israël. Ueli Maurer ne précise toutefois pas de chiffres.

Début octobre, le Conseil fédéral a donné pour mission au ministre de la défense de réduire l'effectif de l'armée à 80'000 soldats, sans modifier le budget de 4,4 milliards de francs. Avec l'amaigrissement de l'armée, une partie du matériel est devenu superflu et doit être recyclé par des entreprises spécialisées. Une prestation qui a un coût apparemment non négligeable, selon Ueli Maurer.

L'UDC et son conseiller fédéral s'étaient battus sans succès en faveur d'une armée de 120'000 hommes. "Nous ne luttons pas pour un retour en arrière", réfute le conseiller fédéral dans son interview au journal dominical. Un effectif de 120'000 hommes signifierait au maximum trois cours de répétition de plus, insiste-t-il.

Soutien aux manifestations sportives garanti

Même réduite, l'armée continuera à apporter son soutien aux manifestations sportives civiles, indique encore le ministre. Cette tâche ne représente que 2% des jours de service. Il serait "ridicule" que la Suisse ne puisse plus organiser de courses de Coupe du monde de ski, dit encore le ministre des sports et de l'armée. Or cet événement ne peut être mis sur pied sans l'appui des militaires, selon lui.

Ueli Maurer insiste en revanche sur son refus total d'une reprise de tâches policières par l'armée. "C'est pourquoi je me suis opposé à un Département de la sécurité qui réunirait la police et l'armée", explique-t-il. Une tendance "insidieuse" a fait son apparition ces dernières années, celle d'avoir recours à l'armée en cas d'insuffisance policière, dénonce-t-il encore. La semaine dernière, le conseiller fédéral a dit à plusieurs médias avoir rejeté une demande de renfort de la police lors de l'affaire du forcené de Bienne.

ats/ap/os

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Israël: "contact normal avec un pays ami"

Ueli Maurer revient par ailleurs sur sa visite controversée de trois jours en Israël, qu'il a entamée samedi. Il la qualifie de "contact normal avec un pays ami" et la justifie notamment par l'importance du Proche-Orient pour la politique de sécurité.

Dimanche matin, Ueli Maurer a rencontré le président israélien Shimon Peres pour une visite de courtoisie d'environ une heure. Le conseiller fédéral s'est ensuite rendu en fin de matinée au Mémorial de l'Holocauste Yad Vashem à Jérusalem.

Durant 1h15, il a parcouru, silencieux, les salles du Mémorial de l'Holocauste, tout en recevant des explications en allemand. Le visage grave, les traits tirés, le conseiller fédéral a découvert du regard les panneaux, surtout des photos, de la période du génocide juif (1939-1945).

Dans la crypte de la déportation, il a rallumé la flamme du souvenir et déposé une gerbe de fleurs. A sa sortie de la crypte, Ueli Maurer s'est montré plutôt laconique: "Les mots me manquent...", a-t-il dit. Puis il a écrit dans le livre d'honneur du Mémorial, deux mots: "Jamais plus!".

Lundi, le chef du DDPS rencontrera son homologue Ehud Barak. L'entrevue est avant tout destinée à promouvoir les bonnes relations entretenues par les deux ministères de la défense. Les discussions porteront notamment sur la collaboration militaire, la situation internationale en matière de sécurité et le rôle des militaires dans la protection civile.