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Sorties CD: "Everybody knows", des Young Gods

Franz Treichler des Young Gods [Laurent Gillieron]
The Young Gods poursuivent leur route musicale avec "Everybody knows". - [Laurent Gillieron]
Fidèles à eux-mêmes, The Young Gods reviennent avec un album intitulé "Everybody knows", tandis qu'Abd Al Malik étend sa palette musicale dans "Château rouge". A noter encore la création d'un supergroupe de pur rock - Black Country Communion - réunissant Joe Bonamassa, Jason Bonham, Glenn Hughes et Derek Sherinian.

Vingt-cinq ans d'existence, une quinzaine d'albums de rock expérimental aux sonorités industrielles, des textes minimalistes, la voix de Franz Treichler, la reconnaissance de leurs pairs et du public, des concerts qui font frissonner. Voilà en substance ce qui fait la touche si particulière des Young Gods.

"Everybody knows", une quête planante

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"Everybody knows", leur nouvel album, qui sort deux ans après une mouture plus acoustique que d'habitude ("Knock on Wood"), n'échappe pas à la règle. Une introduction métallique ("Sirius Business"), une suite planante ("Blooming") et un jeu de mots électrisant ("No land's man"). Le ton est donné.

La suite de l'album est loin de décevoir. Le côté très Pink Floyd de l'intro de "Miles away" en séduira plus d'un. De planant le titre vire au troublant avec un rythme qui s'accélère et de belles expérimentations sonores.

S'ensuit "Two to tango", pluie de petits bruits tout doux accompagnés par le murmure de Franz Treichler. Des bonbons pareils, on en redemande! Tout comme on ne se lasse pas du son de la guitare sur "Introducing". On retiendra encore "Once again", le morceau qui conclut "Everybody knows", un album dans la digne lignée des précédentes moutures des Young Gods.

Black Country Communion: de la dynamite

Joe Bonamassa [REUTERS - Denis Balibouse]
Joe Bonamassa [REUTERS - Denis Balibouse]

Quand on prend à la guitare un prodige comme Joe Bonamassa, à la basse et au chant la légende Glenn Hughes (Deep Purple, Black Sabbath), à la batterie Jason Bonham, le fils de qui vous savez, aux claviers Derek Sherinian (Alice Cooper, Dream Theater), cela donne-t-il le résultat explosif attendu? Oui!

Kevin Shirley aux commandes (Aerosmith, Iron Maiden) a su capturer l'énergie de ce line-up de rêve et proposer un disque éponyme qui fera saliver les amateurs de pur rock. Voix suraiguë, riffs de plomb, soli carnassiers: tout est là pour un revival hard-rock bluesy de l'âge d'or.

Inégal oui, mais sans détour

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Evidemment, quatre bonshommes réunis pour quelques jours d'enregistrement sont un peu sous pression pour créer des titres à la hauteur des attentes. Mais pas de fine bouche, le quatuor est brillant et les compos variées.

Le riff de basse de "Black Country" donne le ton tandis que "Song of Yesterday" crucifie par un solo de guitare imparable. "Too Late for the Sun", tour de force de 12 minutes autour d'un groove carré, laisse de l'espace d'expression à Sherinian, trop discret. Avec un Bonham qui n'a rien à prouver, Hughes (quelle voix!) et Bonamassa font penser à Plant et Page. Pas un hasard.

Abd Al Malik ou l'élégance du verbe

Abd Al Malik, ici lors des Victoires de la musique en 2008, sort "Château rouge", un album qui mêle rap, slam, électro et pop. [REUTERS - Benoit Tessier]
Abd Al Malik, ici lors des Victoires de la musique en 2008, sort "Château rouge", un album qui mêle rap, slam, électro et pop. [REUTERS - Benoit Tessier]

On le savait depuis "Gibraltar", primé aux Victoires de la musique en 2007: Abd Al Malik a ce talent rare de savoir marier les mots, une façon de manier la langue française unique sur une musique mêlant rap et jazz. Avec "Château rouge", son nouvel album, l'homme confirme en élargissant sa palette musicale.

Son exploration de l'électro-pop, de la rumba congolaise de ses origines et du rock déroute dans un premier temps. Mais le verbe est là pour nous ramener à l'Abd Al Malik des albums précédents. La mort de son grand-père est le fil rouge du CD. "Valentin" rend hommage à cet homme qui a combattu pour la France.

"Château rouge", un album éclectique

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"Ma jolie", au rythme pourtant enjoué, dénonce la violence domestique. Abd Al Malik décrypte très bien les mécanismes psychologiques à l'oeuvre chez une femme qui subit les coups de son homme.

On passera rapidement sur le son électro, bien qu'entêtant, de "Miss America" pour s'arrêter sur "Dynamo", chanson nostalgique sur les virées à vélo de son adolescence. On retrouve là ce qui a fait la patte "slam" de l'homme.

Dommage qu'Abd Al Malik chante si mal en anglais (semble-t-il exprès, pour se moquer un brin de l'accent de ses compatriotes en anglais). Parce que "Ground Zero" (avec Papa Wemba) est une très belle ode à la tolérance. Bref, un CD un peu trop éclectique pour être cohérent.

Nathalie Hof et Thierry Herman

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Salvatore Adamo, "De toi à moi" (29 novembre)

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Cesaria Evora, "Cesaria & ..." (29 novembre)

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Lady Gaga, "Born This Way" (avril 2011)

Coldplay, "Album 2011" (date inconnue)

Les adieux de Scorpion à la Suisse

Il avait marqué l'histoire avec sa ballade "Wind of Change", sortie en 1990 et qui a symbolisé l'optimisme régnant après la chute du mur de Berlin. Mercredi, le groupe de rock allemand Scorpions a tourné la page et donné son dernier concert en Suisse.

Le chanteur Klaus Meine, le guitarriste Rudolf Schenker et leurs comparses ont proposé aux 10'000 spectateurs du Hallenstadion de Zurich un spectacle à l'aspect nostalgique, sans artifices techniques. Le groupe a su convaincre son public avec ses ballades, mais aussi avec quelques morceaux plus musclés.

Klaus Meine a remercié le public suisse pour son soutien durant toutes ces années, mais sans nostalgie excessive. Seules les images vidéo diffusées durant "Wind of Change" ont célébré l'histoire du groupe de Hanovre.

Les Scorpions ont également dédié un de leurs titres les plus célèbres, "Send me an Angel" au chanteur du groupe suisse Gotthard, Steve Lee, décédé en octobre dans un accident de la route. Gotthard avait assuré la première partie des rockers allemands lors d'une de leurs tournées.

Le groupe a annoncé en janvier vouloir mettre fin à une carrière de plus de quarante ans. Sa tournée d'adieu, qui l'a déjà conduit en mai dernier à Longirod (VD), doit durer deux à trois ans. Klaus Meine et Rudolf Schenker sont tous les deux âgés de 61 ans.