L'initiative demandait un moratoire de dix ans sur l'achat de nouveaux avions de combat. En même temps, le groupe pour une Suisse sans armée a décidé de saisir le référendum contre d'éventuelles nouvelles tentatives d'achat. Ces décisions ont été prises samedi lors de l'assemblée générale extraordinaire à Berne, a indiqué le groupe dans un communiqué.
"La pression exercée par l'initiative 'Contre de nouveaux avions de combat' a conduit le Conseil fédéral à renvoyer le remplacement partiel des Tiger à une date non définie, poursuit le GSsA, qui ne veut pas de débats sur des "fantômes". Aujourd'hui, cet achat n'est plus à l'ordre du jour en raison de la situation précaire des finances fédérales (lire ci-contre).
"Une comédie de mauvais goût"
Le GSsA dénonce la "comédie de mauvais goût et sans pareil" à laquelle se sont livrés "les lobbyistes de l'armée et les politiciens bourgeois". Dernier acte: la demande mardi dernier de la commission de politique de sécurité du Conseil national d'acheter des nouveaux avions de combat avant 2015. La commission autorise même l'armée à dépenser davantage.
Si contre toute attente "ce dernier soubresaut" devait trouver une majorité au parlement, le GSsA va saisir le référendum. L'augmentation du plafond de dépenses de l'armée nécessite une modification de la loi, elle est donc soumise au référendum facultatif, rappelle le groupe.
Pour le GSsA, ce projet d'initiative qui se termine constitue néanmoins un grand succès: l'initiative a ouvert une large discussion sur l'achat d'avions de combat coûtant des milliards de francs. Chacune des 100'000 signatures récoltées a empêché de gaspiller 70'000 francs de dépenses militaires.
Une addition trop salée
Sous la pression d'Ueli Maurer, le Conseil fédéral a reporté en août sa décision concernant l'achat d'engins destinés à remplacer la flotte des 54 avions Tiger F-5. Il a alors fait valoir le manque de moyens financiers.
L'acquisition de 22 engins coûterait entre 3,5 à 4,8 milliards de francs, a alors expliqué le ministre de la défense. Son département et celui des finances ont été chargés de trouver une solution et l'achat a été reporté à 2015 au plus tard.
La majorité de droite de la commission du Conseil national a fait part de son "profond mécontentement" mardi dernier. Pour elle, la décision du gouvernement pourrait nuire à la protection de l'espace aérien suisse.
ats/sbo