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Sorties CD: le retour gagnant de Take That

La mèche moins rebelle lors de la reformation de Take That pour une série de concerts à Wembley en 2010. [KEYSTONE - Ian West]
Les cinq garçons de Take That ont désormais le charme d'hommes de 40 ans. - [KEYSTONE - Ian West]
Le Boy's Band le plus célèbre des années 90, Take That, fait un retour triomphal avec la complicité de Robbie Williams qui a rejoint ses ex-compères après 15 ans d'absence. Bruce Springsteen montre pourquoi il est devenu le "Boss" en publiant 21 titres inédits composés lors du cultissime "Darkness ont The Edge of Town". Etienne Daho et Jeanne Moreau rendent eux hommage au sulfureux Jean Genêt, tandis qu'Elvis ressuscite par la magie du Cirque du Soleil.

C'est le meilleur démarrage depuis 15 ans au Royaume-Uni: 235'000 albums vendus en une seule journée! Ce succès, qui ne se dément pas, on le doit à Take That, avec sa toute nouvelle galette, "Progress".

Eh oui, le boys band qui faisait hurler les filles dans les années 1990 est de retour. Et avec Robbie Williams, qui avait quitté le groupe en 1995 pour la carrière solo que l'on sait, provoquant la mort du quintet un an plus tard.

Après la reformation de Take That en 2005, plébiscitée par le public anglais, Robbie, dont la carrière s'essouffle, avait annoncé son retour cet été. Une réconciliation suivie fin août par "Shame", un duo avec le leader du groupe Gary Barlow.

Comment faire du vieux avec du neuf

La pochette très "darwinesque" de "Progress"
La pochette très "darwinesque" de "Progress"

Alors que vaut ce "Progress"? A écouter ces 11 titres, emmenés par le 1er single "The Flood", on se dit que Take That a réussi à faire du vieux avec du neuf, mêlant un son très 90's à une électro-pop actuelle plaisante.

On retiendra surtout les furieux "SOS" et "Kidz", deux titres qui lorgnent beaucoup du côté de leurs compatriotes Muse, de même que "Underground Machine".

Au final, les cinq garçons sont devenus de beaux hommes de 40 ans qui ont heureusement laissé tomber les chorégraphies poussives de l'époque. Musicalement, ils s'en sortent plutôt bien, prouvant, si besoin est, qu'ils ont (encore) du talent.

Le Boss tient toujours ses promesses

Les USA en noir et blanc, tout un symbole pour Springsteen
Les USA en noir et blanc, tout un symbole pour Springsteen

En 1978 sortait "Darkness on The Edge of Town", de Bruce Springsteen, un album cultissime pour les fans du Boss, mais nettement plus sombre que l’album qui l’avait fait connaître 3 ans plus tôt, "Born to Run".

Aujourd’hui, les aficionados sont aux anges : le rocker livre un double album, "The Promise", qui réunit 21 titres, composés à l’époque de "Darkness", dont la version originale de "Because the Night" (ici interprété en concert en 2007), immense tube composé alors par le Boss pour Patti Smith.

Des titres qui vont de (re)prises inédites à des versions studio jamais diffusées mais parfaitement restituées. Le tout forme une oeuvre cohérente, qui n'a étonnamment pas pris une ride.  

Un album d'anthologie pour les fans

Ça démarre par une splendide version new-look du «Racing in the Street» de 1978, histoire de replonger dans l’ambiance seventies. On y trouve aussi des ballades enflammées, servies par la puissance vocale du chanteur, comme dans "The Brockenhearted", ou "One Way Street".

Springsteen sait aussi se montrer entraînant, comme avec l’étonnant "Ain’t Good Enough for You", clin d’œil sixties, tout comme "Gotta Get A feeling ".  Enfin, il épate encore avec le blues rockabilly du brûlant "Fire", offert à l'époque aux Pointer Sisters.

Au final, "The Promise" tient toutes ses promesses et fait figure d'album d'anthologie pour tous les "Springsteenophiles".  Les plus mordus ne s'offriront pas le double CD, mais carrément le coffret, qui contient en plus trois DVD de documentaires et d'extraits de concerts ainsi qu'un livret sur l'aventure "Darkness…" avec des notes du Boss lui-même. Assurément un beau cadeau de Noël à offrir ou à s'offrir.

Daho et Jeanne Moreau chantent Genêt

Un mariage réussi de deux voix particulières
Un mariage réussi de deux voix particulières

L'écrivain et poète Jean Genêt avait écrit en 1942 "Le Condamné à mort", hommage à Maurice Pilorge, truand dandy guillotiné pour le meurtre de son amant. Une élégie sulfureuse sur l'amour au masculin qu'Hélène Martin,  pianiste et chanteuse symbole des cabarets cultivés parisiens, avait mis en musique en 1961.

Aujourd'hui, c'est Etienne Daho, déjà interprète en concert de l'extrait "Sur mon cou", qui remet en lumière le "Condamné", avec la complicité de Jeanne Moreau,  qui a bien connu Genêt, mort en 1986.

Si l'écoute séparée des 14 titres de l'album rebute du fait des mots particulièrement crus du poème, l'ensemble forme un tout lancinant, hypnotique, à l'image du "Vent qui roule un cœur", porté par la voix fripée de Jeanne Moreau et la douceur de celle de Daho. une belle réussite.

Hommage au King Elvis

Elvis revisité à la sauce rock par le Cirque du Soleil
Elvis revisité à la sauce rock par le Cirque du Soleil

Prenez 13 titres d'Elvis Presley, comme "King Creole", "Suspicious Minds", "Blue Suede Shoes", secouez-les, mixez-les, ajoutez quelques samples et vous obtenez "Viva Elvis", l'hommage rendu au King par le Cirque du Soleil.

En plus de consacrer un nouveau spectacle à Elvis, le célèbre cirque québécois a chargé le producteur Erich Van Tourneau de réarranger et réorchestrer certains des plus grands tubes de Presley, tout en conservant la voix originale.

Le résultat? Elvis avec le son du 21e siècle, une expérience plutôt réussie qui devrait séduire la nouvelle génération et lui permettre de redécouvrir le génie de Graceland qui aurait eu 75 ans cette année.

Christine Talos

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Les autres albums attendus

Kayne West, "Beautiful Dark Twisted Fantasy" (22 novembre)

Annie Lennox, "A Christmas Cornucopia" (22 novembre)

Black Eyed Peas, "Beginning" (29 novembre)

Duffy, "Endlessly" (29 novembre)

Salvatore Adamo, "De toi à moi" (29 novembre)

Garou, "Version intégrale" (29 novembre)

Cesaria Evora, "Cesaria & ..." (29 novembre)

Mylène Farmer, "Bleu Noir" (6 décembre)

Michael Jackson, "Michael" (10 décembre)

Mademoiselle K, "Jouer dehors" (17 janvier)

Hubert-Félix Thiéfaine (nouvel album en février)

Keren Ann, "101" (28 février)

Lady Gaga, "Born This Way" (avril 2011)

Coldplay, "Album 2011" (date inconnue)

Le Concours de Genève couronne une jeune Japonaise

Le premier prix en piano du 65e Concours de Genève a été attribué à la Japonaise de 23 ans Mami Hagiwara. Le premier prix en piano n'avait plus été décerné depuis 2002 par le jury, ont rappelé le 22 novembre dernier les organisateurs de la compétition d'interprétation musicale.

Mami Hagiwara, originaire d'Hiroshima, a commencé à jouer du piano à l'âge de 5 ans. Elle a très vite remporté des compétitions nationales, puis internationales. En 2000, elle est devenue la plus jeune lauréate du Concours Palma d'Oro, en Italie. Actuellement, elle étudie au Conservatoire régional de Paris, avec Eric Le Sage.

Le Concours de Genève a également organisé cette année une compétition de hautbois. Le premier prix n'a pas été attribué. Le Russe Ivan Podyomov, 24 ans, a terminé deuxième. Le troisième prix
de la discipline est revenu au Français Philippe Tondre, âgé de 20 ans.

Fondé en 1939, le Concours de Genève est l'une des plus anciennes et des plus prestigieuses compétitions d'interprétation musicale au monde. Chaque année, il met à l'honneur deux disciplines.