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Les églises amputées du soutien de Philip Morris

Le fabricant de cigarettes est présent depuis 1964 dans le canton de Neuchâtel où il fait office de premier contribuable. [Fabrice Coffrini]
Le fabricant de cigarettes est présent depuis 1964 dans le canton de Neuchâtel où il fait office de premier contribuable. - [Fabrice Coffrini]
L'entreprise Philip Morris ne versera plus sa contribution ecclésiastique aux Eglises réformées, catholique et catholique-chrétienne du canton de Neuchâtel. Celles-ci perdent entre 10 et 20% de leur budget de fonctionnement, soit près d'un million de francs pour la seule Eglise réformée neuchâteloise.

Comme à Genève, cet impôt n'est pas obligatoire mais l'entreprise - plus précisément ses divers propriétaires successifs - l'honorait depuis plusieurs décennies, ce qui constituait un apport important aux finances des trois Eglises officiellement reconnues.

Les Eglises ont été mises devant le fait accompli lors d'une rencontre avec des représentants de Philip Morris et le Conseil d'Etat neuchâtelois, ont-elles communiqué vendredi soir. La décision de l'entreprise concerne non seulement les années à venir, mais aussi 2010, année pour laquelle les Eglises ont déjà engagé des dépenses.

Prestations remises en cause

Cette décision remet en question de manière immédiate la pérennité de nombreuses prestations garanties par les Eglises aux habitants du canton, poursuit leur communiqué. Les prestations sont offertes sans distinction d'origine ni de religion, rappellent-elles. Plusieurs prestations sont menacées, comme la présence régulière d'aumôniers dans les hôpitaux, les homes, la rue et les prisons ou la capacité à assumer la totalité des demandes de célébration de services funèbres.

"Nous portons un regard sévère sur cette décision", a déclaré à l'agence ProtestInfo Gabriel Bader, président du Conseil synodal de l'Eglise réformée neuchâteloise (EREN). Il a été surpris comme ses collègues des autres Eglises par le côté abrupt de la décision. "Je ne suis pas sûr que l'Etat réalise l'impact de ce qui vient de se passer", ajoute Gabriel Bader. Selon Protestinfo, la perte serait de l'ordre de 900'000 francs pour l'Eglise Réformée Evangélique de Neuchâtel (EREN).

Le siège international du cigarettier Philip Morris est à Lausanne. A Neuchâtel, l'entreprise entretient une succursale d'exportation et occupe 1300 personnes.

agences/cab

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Philip Morris dit avoir averti les églises fin 2008

Philip Morris a rappelé samedi que le dernier engagement en faveur des églises reconnues du canton de Neuchâtel est arrivé à échéance en 2009.

Dans sa prise de position, elle rappelle que le soutien à des causes religieuses est désormais exclu de ses règles de donation.

L'entreprise souligne avoir averti les églises fin 2008 de la possible interruption de son soutien.

La décision de ne pas le renouveler a été confirmée aux églises concernées et aux représentants des autorités début octobre 2010.

Le cigarettier signale maintenir ses subventions à d'autres activités caritatives et d'intérêt public dans le canton de Neuchâtel.