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Nouvelles suspicions au sein de la FIFA

Le scandale touche maintenant trois autres membres, dont Hayatou,  ici en compagnie de Sepp Blatter. [Hassan Ammar]
Le scandale touche maintenant trois autres membres, dont Hayatou, ici en compagnie de Sepp Blatter. - [Hassan Ammar]
Le scandale de corruption à la FIFA continue d'alimenter la chronique. Cette fois, l'affaire toucherait trois nouveaux membres, Issa Hayatou, Ricardo Teixeira et Nicolas Leoz, indique le "Tages-Anzeiger" lundi.

Le "Tages-Anzeiger" a dévoilé les noms de trois membres du Comité éxécutif de la FIFA qui auraient reçu des sommes d'argent via des adresses de boîtes postales de sociétés. Il s'agirait, selon le quotidien zurichois, du Brésilien Ricardo Teixeira, du Paraguayen Nicolas Leoz et du Camerounais Issa Hayatou.

Comme révélé dans son édition dominicale, la "SonntagsZeitung", ces trois personnes auraient perçu de l'argent via des "boîtes postales de sociétés" à hauteur de plusieurs millions de francs, par l'intermédiaire de l'agence ISL, basée à Zoug et qui avait obtenu, en 2001, la gestion des intérêts commerciaux de la FIFA, notamment en matière de droits TV lors des phases finales des Coupes du monde.

Le "Tages-Anzeiger" s'appuie sur une liste de paiements tirée de la comptabilité d'ISL. Le programme télévisé de la BBC "Panorama" a prévu ce lundi soir de faire lui aussi de nouvelles révélations concernant une présumée corruption au sein de la FIFA.

Le programme télévisé de la BBC "Panorama" a lui aussi mentionné les trois mêmes personnes lundi soir, avançant pour preuves une liste de 175 transactions secrètes faites par ISL entre 1989 et 1999. Aucun des trois dirigeants n'a voulu faire une déclaration. Le président de la FIFA Sepp Blatter a tenu pour sa part à rappeler que lors de la procédure ISL devant les autorités suisses en 2008, aucun fonctionnaire de la FIFA n'a été accusé ou inculpé.

12 millions pour Teixeira

La personne la plus exposée par l'article du "Tages-Anzeiger" est Ricardo Teixeira, président de la Fédération brésilienne et un des six vice-présidents de la FIFA. Il aurait touché d'ISL, selon le journal, près de 12 millions de francs via une boîte postale au Liechtenstein.

Nicolas Leoz, président de la Fédération sud-américaine (Conmebol), aurait lui perçu un peu plus d'un million de francs, tandis qu'Issa Hayatou, président de la Confédération africaine (CAF) et adversaire de Sepp Blatter à l'élection au poste de président de la FIFA en 2002, aurait reçu 25 000 francs.

Ce nouveau scandale intervient à trois jours du vote qui doit attribuer les organisations des Coupes du monde 2018 et 2022. Ces cas n'ont toutefois aucun lien direct avec les événements de jeudi, puisqu'ils concernent des faits datant des années 1990.

Vote maintenu

Il n'empêche que cette affaire jette encore un peu plus le discrédit sur la FIFA, qui a déjà été contrainte mi-novembre de suspendre deux membres de son Comité exécutif, Amos Adamu (Nig) et Reynald Temarii (Tahiti). Ces derniers avaient été confondus par des médias anglais dans une affaire d'achat de voix en vue du vote de jeudi.

En dépit de ce nouvel épisode, il n'y a presque aucune chance de voir la FIFA repousser les désignations des pays hôtes des Coupes du monde 2018 et 2022. Les candidats pour 2018 sont l'Angleterre, la Russie et les duos Espagne/Portugal et Pays-Bas/Belgique. Pour 2022, le Qatar, l'Australie, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud sont en lice.

si/ag

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