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Berlusconi face à la sentence du Parlement

Silvio Berlusconi a tenté de convaincre la Chambre des députés hier. Son avenir devrait se jouer à 2 ou 3 voix près. [Alessandro Bianchi]
Silvio Berlusconi a tenté de convaincre la Chambre des députés hier. Son avenir devrait se jouer à 2 ou 3 voix près. - [Alessandro Bianchi]
Journée cruciale pour Silvio Berlusconi: le président du Conseil italien joue une partie de son avenir politique ce mardi au Parlement, où sénateurs et députés sont appelés à lui renouveler ou non leur confiance. S'il perd l'un des deux votes, il devra démissionner.

En cas de défaite du "Cavaliere", le président Giorgio Napolitano devra alors soit confier la formation d'un nouveau gouvernement à une nouvelle personnalité - ou à Silvio Berlusconi lui-même -, soit convoquer des élections législatives anticipées. En revanche, dans le cas contraire, le "Cavaliere" confirmera qu'il est, à 74 ans, l'un des plus grands survivants de la scène politique italienne.

Les résultats du vote du Sénat, où Silvio Berlusconi dispose d'une confortable majorité, devraient être connus vers 11h30. A la Chambre des députés, le suspense devrait être levé vers 13h30. Certains observateurs estiment que la balance pourrait pencher d'un côté ou de l'autre à une ou deux voix près.

La guerre contre Fini

Par le passé, Silvio Berlusconi a su déjouer les pronostics et renverser des situations compromises pour remporter trois législatives depuis sa première victoire, en 1994. Mais au terme d'une année marquée par des soupçons persistants de corruption et de conflits d'intérêts, des scandales de moeurs et un divorce politique spectaculaire avec son ex-allié Gianfranco Fini, il n'est plus assuré d'une majorité automatique au Parlement. Président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini a créé sa propre formation politique, Futur et liberté pour l'Italie (FLI), en entraînant dans son sillage une quarantaine de parlementaires.

Dans un discours au Sénat, le chef du gouvernement en a appelé lundi à la responsabilité des parlementaires, les prévenant qu'ils mettraient la stabilité du pays en péril s'ils faisaient chuter son gouvernement en pleine crise des dettes souveraines dans la zone euro. "C'est une folie d'ouvrir une crise sans solution en vue", a déclaré Silvio Berlusconi devant les sénateurs. Il a aussi tendu la main vers les transfuges de Gianfranco Fini et les élus du centre en promettant d'ouvrir son gouvernement à une large coalition "modérée".

agences/ps

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