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Mogwai remet le post-rock au goût du jour

Mogwai, une puissance scénique reconnue.
Mogwai, une puissance scénique reconnue.
Monument de mouvement post-rock à l'instar de Mono ou Sigur Ros, les Ecossais de Mogwai reviennent sur le devant de la scène avec un album au titre évocateur: "Hardcore Will Never Die, But You Will". Une bonne surprise qui contraste avec la nouvelle création de Gorillaz, alias Damon Albarn, tout sauf une réussite. Les Poissons Autistes, régionaux de l'étape, réalisent quant à eux une excellente collaboration avec Bio et Larkian.

En cette année 2011 qui peine à démarrer, la bonne nouvelle vient de Glasgow: Mogwai, groupe phare de la scène rock, ou plus précisément post-rock, signe un retour prometteur 4 mois après avoir sorti un "live" qui a permis de prouver, s'il le fallait encore, que la force du groupe se mesure sur scène, sous la puissance de feu des larsens.

Surtout, les Ecossais rebondissent après un "The Hawk Is Howling" (2008) dont la torpeur avait laissé perplexe. Presque trois ans et un changement de label plus tard - le groupe a quitté Matador pour Sub Pop aux USA -, le résultat est d'une toute autre ampleur.

Des variations parfaitement réussies

Mogwai, "Hardcore Will Never Die, But You Will".
Mogwai, "Hardcore Will Never Die, But You Will".

Signe des intentions du groupe, "Hardcore Will Never Die, But You Will" s'ouvre dans la plus pure tradition post-rock. Instrumental et mélodique, "White Noise" mélange harmonieusement rock et clavier électronique, alliage que n'aurait pas reniée les Islandais de Sigur Ros - la voix de Jonsi en moins.

Les Ecossais, eux, lorgnent ensuite l'indie rock, avec un "Mexican Grand Prix" effréné et obsédant, avant de laisser place à un rythme mid-tempo cuirassé par trois âpres couches de guitares ("Rano Pano"). Ces trois démonstrations de virtuosité valent à elles seules le détour et symbolisent une machine parfaitement huilée. A tel point qu'il manque par moment un grain de folie dans les rouages.

Gorillaz, l'album facultatif

Gorillaz, "The Fall".
Gorillaz, "The Fall".

C'est bien connu, les artistes s'emmerdent en tournée et, puisque jouer sur scène tous les soirs ne suffit pas, ils passent leur temps à écrire des chansons. C'est du moins le cas de Damon Albarn, ex-Blur désormais reconnu derrière le groupe virtuel Gorillaz.

Cet automne, le Britannique s'est amusé à élaborer 15 chansons toutes enregistrées lors de sa tournée nord-américaine, entre le 3 octobre et le 2 novem- bre, de Montréal à Seattle. Et l'auteur de "Demon Days" n'a eu besoin que d'un iPad et quelques ap- plications pour parvenir à ses fins. Ca sent bon l'automne et...l'arnaque.

Un certain nivellement par le bas

Au-delà du concept de l'album-tournée et du coup marketing, il faut bien dire qu'on ne retiendra pas grand chose de cet album intitulé sobrement "The Fall". Si Albarn prouve une nouvelle fois son sens indéniable du rythme, les morceaux dépouillés et ennuyeux ne passent que rarement le test de la deuxième écoute, même quand l'artiste y met du dubstep.

On peut aussi s'interroger sur l'objectif d'une telle opération qui consiste à dire "regardez ce que je fais avec si peu de moyens", pratique éprouvée au cinéma avec les téléphones portables. Une démarche "sympathique" qui se révèle toutefois superflue et qui tend à niveler la musique par le bas.

Les Poissons Autistes ne le sont pas

"Bio + Larkian + Les poissons autistes".
"Bio + Larkian + Les poissons autistes".

A peine un an après "Fausse joie", Les Poissons Autistes poursuivent leurs explorations sonores en s'associant au Neuchâtelois Bio et au Lausannois Larkian. A l'image de leur duo avec Hemlock Smith en 2008, les deux Jurassiens prouvent que les croisements ont du bon. Croisement qui s'est fait par couche puisque chaque artiste a travaillé, à distance, sur les compositions des autres.

Le résultat est une musique bruitiste aux racines multiples - post-rock, électro, musiques du monde - mêlant l'instrumental au digital et qui, sous des atours harmonieux, propage des ambiances hétéroclites. Fascinant.

Patrick Suhner

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Les albums attendus

Mademoiselle K, "Jouer dehors" (17 janvier)

Adele, "21" (21 janvier)

Sheryl Cole, "Messy little raindrops" (21 janvier)

Amos Lee, "Mission Bell" (24 janvier)

Hubert-Félix Thiéfaine (nouvel album en février)

Favez, "En garde" (11 février)

Mogwai, "Hardcore Will Never Die, But You Will" (14 février)

PJ Harvey, "Let England Shake" (14 février)

Keren Ann, "101" (28 février)

Thomas Fersen, “Je suis au paradis” (mars)

Britney Spears, (mars)

REM, "Collapse into now" (7 mars)

Louis Bertignac, "Grizzly (ça c'est vraiment moi)" (14 mars)

Danger Mouse et Daniele Luppi, "Rome" (14 mars)

The Strokes, album inconnu, (22 mars)

Johnny Hallyday, “Jamais seul” (28 mars)

Lady Gaga, "Born This Way" (23 mai)

The Kills, album inconnu, (printemps)

Coldplay, album inconnu (date inconnue)

Quel avenir pour MySpace?

News Corporation a indiqué jeudi qu'il étudiait "toutes ses options stratégiques" pour l'avenir de MySpace, que le groupe de Rupert Murdoch envisagerait de vendre. Ces rumeurs surviennent alors que News Corp vient de supprimer près de la moitié des effectifs du réseau social, soit 500 postes, après le nouveau positionnement du site comme rendez-vous des amateurs d'actualité culturelle. MySpace, acheté au prix fort en 2005 (580 millions de dollars) par News Corp, s'est largement fait dépasser par Facebook, qui compte cinq fois plus d'utilisateurs. En novembre, le directeur d'exploitation de News Corp., Chase Carey, avait indiqué que le site avait quelques trimestres, et non quelques années, pour prouver sa viabilité.