Chaque année en Suisse, 35'000 tumeurs sont enregistrées et 16'000 malades meurent d'un cancer. Cela place la Suisse au-dessus de la moyenne de 40 pays européens s'agissant de la fréquence des nouveaux cas de cancer, indique lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Cancer du poumon en hausse chez les femmes
Les cancers du poumon et du côlon-rectum, avec celui de la prostate chez les hommes et du sein chez les femmes, représentent à eux seuls un peu plus de la moitié des tumeurs. Ils constituent aussi près de 45% des décès dus au cancer. Conséquence de l'augmentation du nombre de fumeuses dans les jeunes générations, le cancer du poumon est celui qui a connu la plus forte augmentation chez les femmes (+16%) entre 1998 et 2007. Il s'est en revanche fait plus rare chez les hommes (-8%).
D'autres types de cancers se sont aussi accrus, notamment ceux de la thyroïde et les mélanomes de la peau. L'OFS attribue cependant ces hausses à l'amélioration des méthodes de diagnostic dans bon nombre de cas. Inversement, la fréquence de certains cancers a baissé. Tel est le cas pour celui du col de l'utérus (-31%) ou de l'estomac (-22% chez les hommes et -15% chez les femmes). La mortalité a également reculé pour des cancers comme ceux des testicules (-31%).
Meilleures chances de guérison
Si, à l'âge de 80 ans, 40% des Suisses risquent de souffrir ou d'avoir souffert d'un cancer, il faut savoir que 90% des tumeurs sont décelées chez des personnes de plus de 50 ans. Le cancer est en revanche très rare chez les enfants et 80% d'entre eux peuvent être guéris. Les chances de guérison se sont particulièrement améliorées depuis 1950. Sur 170 tumeurs décelées chaque année chez des enfants, une quarantaine sont fatales.
Avec l'Allemagne, l'Autriche et la Finlande, la Suisse compte parmi les pays d'Europe où les traitements donnent les meilleurs résultats, écrit l'OFS. Cela permet de compenser le fait que le nombre de tumeurs recensées en Suisse est supérieur à la moyenne européenne. C'est surtout le cas pour les mélanomes de la peau, les cancers du sein et ceux de la prostate. S'agissant de ces derniers, la hausse doit être nuancée par le fait d'un meilleur dépistage et par l'allongement de l'espérance de vie.
La statistique des nouveaux cancers se base sur une extrapolation. En effet, tous les cantons ne disposent pas d'un registre des nouveaux cas. Il en est ainsi de Berne, Soleure, Argovie ou de la Suisse centrale. La statistique se base ainsi sur 60% de la population, précise l'OFS qui a collaboré avec le Registre suisse du cancer de l'enfant et l'Institut national d'épidémiologie et d'enregistrement du cancer.
ats/mej