Marianne Faithfull est une icône. Celle des années "Sex, drugs & rock'n'roll", ces sixties où les excès avaient valeur de norme. Emblématique compagne de débauche de Mick Jagger, l'inoubliable interprète de "As tears go by" et de "La ballade de Lucy Jordan" fait son retour dans les bacs.
A 65 ans, elle propose "Horses and high heels", un 23e album pour lequel elle a retrouvé le goût de l'écriture après s'être battue contre un cancer. Une galette folk et blues réalisée à la Nouvelle Orléans, avec ses vieux compères de toujours, dont Lou Reed, et un petit nouveau: Laurent Voulzy, qui lui a composé "Why Did we have to part" (écoutez le morceau sur le site Myspace de Marianne Faithfull).
Rock, folk, blues et reprises réussies
Avec sa voix rauque et sensuelle de diva décadente, Marianne Faithfull gâte ses fans avec un "chevaux et talons aiguille" de toute beauté. Elle livre 13 chansons, au phrasé délicat et sauvage.
Des titres très rock ("No reason"), folk et blues ("Prussian Blue"), vieux jazz ("Gee Baby") et superbement mélancolique ("Past Present Future"). Elle se lance aussi dans des reprises réussies, comme "Love Song" d'Elton John ou "That's how every empire falls" du songwriter John Prine.
Au final, ce "Horses and high heels" prouve une nouvelle fois s'il en est besoin toute la classe de Marianne Faithfull qui sera en concert au Théâtre du Léman à Genève le 18 mai prochain.
Ricky Martin revient dans les bacs
Qui évoque Ricky Martin, revoit immanquablement le latin lover des années 90, le beau gosse qui faisait craquer les filles en se déhanchant très sensuellement sur "She bangs", "Maria (Un dos tres)" ou "Livin' la Vida Loca".
Une image quelque peu écornée depuis son coming-out et la naissance de ses jumeaux via mère porteuse. Du coup, le Portoricain a raconté son vécu dans une récente biographie à succès et s'est attelé à un nouvel album, "Musica+Alma+Sexo" ("Musique, âme et sexe") après six ans de silence.
Cet album anglo-hispanique, né d'un long travail d'introspection selon lui, livre 13 titres proprets, dansants, dans la veine de ses succès d'antan avec une touche plus électro. Mais malgré un duo agréable avec Joss Stone (le très politiquement correct "The best thing about me is you") le tout forme un opus banal et très vite oubliable.
L'An demain sombre pour Têtes raides
Figure de la scène alternative française, Têtes raides poursuit une carrière discrète, en marge des artistes matraqués par les médias, mais suivi par un public fidèle depuis ses débuts en 1991.
L'ancien groupe punk revient dans les bacs avec un nouvel album, "L'An demain", d'une tonalité sombre et doté de13 titres aussi poétiques que humanistes, servis par une jolie ribambelle d’instruments acoustiques.
Si le groupe se paie le luxe d'inviter Jeanne Moreau sur l'entraînant tango "Emma", ce sont surtout des titres comme "J'm'en fous" ou "So free" qui donnent la pleine mesure de ce "L'An demain" qui déchante.
Christine Talos
Les albums attendus
Roxette, “Charm School” (11 février)
La Fouine, "La Fouine VS Laouni" (11 février)
PJ Harvey, "Let England Shake" (14 février)
Favez, "En garde" (18 février)
G. love & Special Sauce, "Fixin to die" (22 février)
Hubert-Félix Thiéfaine, "Suppléments de mensonge (25 février)
Keren Ann, "101" (28 février)
Michel Jonasz, "Les hommes sont toujours des enfants" (28 février)
Avril Lavigne, “Goodbye Lullaby” (4 mars)
REM, "Collapse into now" (4 mars)
Thomas Fersen, “Je suis au paradis” (7 mars)
Louis Bertignac, "Grizzly (ça c'est vraiment moi)" (14 mars)
Danger Mouse et Daniele Luppi, "Rome" (14 mars)
Green Day, "Awesome as fuck" (18 mars)
Sergent Garcia, "Una Y Otra Vez" (21 mars)
The Strokes, album inconnu, (22 mars)
Britney Spears, "Femme fatale" (25 mars)
Johnny Hallyday, “Jamais seul” (28 mars)
Catherine Lara, "Une voix pour Ferré" (avril)
Lady Gaga, "Born This Way" (23 mai)
The Kills, album inconnu, (printemps)
Coldplay, album inconnu (date inconnue)
Jeune garde et gloires confirmées pour les Grammy Awards
Jeune garde et légendes vivantes de la musique nord-américaine se partageront dimanche à Los Angeles la scène de la 53e cérémonie des Grammy Awards, avec la présence de Mick Jagger, Bob Dylan, Barbra Streisand, Justin Bieber, Eminem, Katy Perry ou la fantasque Lady Gaga.
Le "rappeur blanc" Eminem, qui concourt dans dix catégories, espère consacrer définitivement son retour en grâce après quelques années de silence et de désintoxication. Il est notamment en lice pour l'album ("Recovery") et la chanson de l'année ("Love the Way You Lie", en duo avec Rihanna).
Parmi les plus nommés, figurent également le natif d'Hawaï Bruno Mars (qui concourt notamment dans la catégorie très convoitée de meilleur chanteur pop), le rappeur Jay-Z, le trio de country Lady Antebellum et Lady Gaga.
Du haut de ses 16 ans, le Canadien Justin Bieber, chouchou des adolescentes -- et l'un des plus gros vendeurs de disques de l'année -- est pour sa part en lice pour la révélation de l'année avec son album "My World".
Outre Eminem, le meilleur album de l'année sera disputé entre Lady Gaga ("The Fame Monster"), Arcade Fire ("The Suburbs"), Lady Antebellum ("Need You Now") et Katy Perry ("Teenage Dream"). Côté rock, le meilleur album sera choisi entre Jeff Beck ("Emotion & Commotion"), Muse ("The Resistance"), Pearl Jam ("Backspacer"), Tom Petty And The Heartbreakers ("Mojo") et le vétéran Neil Young ("Le Noise").
Des valeurs sûres comme Beyoncé, Norah Jones, Michael Bublé, Adam Lambert ou John Mayer sont également en lice pour cette 53e édition des Grammy Awards.
Les "Oscars" de la musique récompensent musiciens, chanteurs et groupes dans plus de cent catégories lors d'une cérémonie marathon, dont seule la dernière partie est retransmise à la télévision, à partir de 17H00 locales (01H00 GMT).