Face à la presse rassemblée devant le domicile de la mère à Saint-Sulpice (VD), l'oncle des jumelles a donné mardi les dernières informations en sa possession. La famille reçoit "au fur et à mesure" des envois contenant des billets de 50 euros retirés par le père à Marseille, huit enveloppes pour un total de 5000 euros jusqu'à présent, 4400 selon la police. Sans aucun mot d'explication les accompagnant.
"Ça nous inquiète beaucoup", a confié l'oncle, car ces lettres démolissent l'hypothèse que l'argent ait été donné à quelqu'un qui se serait occupé des jumelles de six ans. Cette piste "ne tient plus". La famille "garde espoir même s'il devient très mince, (...) nous le vivons très mal", a-t-il reconnu.
Le voyage en Corse se confirme. A priori, on l'a vu seul sur le ferry partant de Marseille pour Propriano. Il a retiré la clé de la cabine, a poursuivi l'oncle. Dans un point de presse en fin de journée, la police a confirmé les propos du membre de la famille. Un témoin a même vu le père à son arrivée en Corse, a déclaré le porte-parole Jean-Christophe Sauterel.
Appel à témoignages
L'oncle a souligné l'importance du moindre témoignage pour reconstituer ces journées depuis le dimanche 30 janvier. Un SMS du père a été détecté à 15h50 ce jour-là au centre de Morges (VD). Etait-il était seul, était-il accompagné de ses enfants ? Il est capital d'obtenir le maximum d'informations, a-t-il insisté.
L'oncle, qui ne veut plus s'exprimer à l'avenir dans les médias, n'a pas voulu juger si une erreur avait été commise concernant le délai entre l'alerte Schengen donnée dimanche et l'appel à témoins lancé dans le grand public vendredi après-midi par la police vaudoise. "L'urgence" accordée par la famille à cette disparition n'a pas été partagée, selon lui.
Aucune trace des jumelles
"Concernant Alessia et Livia, nous n'avons aucune certitude. Nous ne savons pas aujourd'hui si elles sont en vie ou décédées", a affirmé Jean-Christophe Sauterel . Aucune trace des fillettes n'a été retrouvée jusqu'ici et il semble que personne ne les ait vues depuis le jour de leur disparition. D'autres éléments sont en possession des enquêteurs, mais ils ne peuvent être dévoilés pour l'instant, dans l'intérêt de l'enquête, a-t-il expliqué.
Le porte-parole de la police a néanmoins précisé que le testament retrouvé dimanche soir est "quelque chose de tout à fait classique dans la manière dont il est rédigé" et pas de nature à alerter la police qui doit faire face à de très nombreux cas de ce genre régulièrement.
Le père n'a "jamais été violent" et "il n'y avait aucune raison de penser qu'il y avait un risque pour la vie des filles", selon Jean-Christophe Sauterel. Interrogé sur le profil psychologique du père, le porte-parole a indiqué que c'était quelqu'un "d'extrêmement introverti, avec peu de vie sociale, ce qui n'aide pas" pour les recherches.
Séparation douloureuse
La police vaudoise a aussi poursuivi mardi ses recherches sur le terrain, avec notamment des chiens et un hélicoptère qui a survolé les rives du Lac Léman. Le père, qui vivait très mal la séparation de sa femme, s'est jeté sous un train le soir du jeudi 3 février à Cerignola (Pouilles). Il n'y a plus de nouvelles des jumelles depuis le dimanche 30 janvier vers 13h00, lorsqu'elles jouaient à Saint-Sulpice. "Nous n'avons aucune certitude", a insisté Jean-Christophe Sauterel.
Le père a déclaré qu'il les ramènerait non pas dimanche soir mais directement à l'école lundi matin. Le dernier SMS, selon l'oncle, est de sa soeur et dit: "la prochaine fois, on s'organise mieux". La police vaudoise a précisé que la mère a alors vérifié l'origine de l'appel et s'est rendu compte qu'il ne provenait pas de l'appartement. Ce fait l'a alors tellement inquiétée qu'elle a appelé dimanche soir la police.
ats/os