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"Les petites reposent en paix", a écrit le père

Les jumelles pourraient ne jamais s'être rendues à l'étranger. [alessandro della bella / keystone]
Le père semble avoir fait preuve de préméditation. - [alessandro della bella / keystone]
Selon La Repubblica, la mère des jumelles a reçu jeudi deux nouvelles lettres qui font craindre le pire. Dans l'une d'elles, le père écrit: "Les filles reposent en paix, elles n'ont pas souffert". Jeudi, on a appris que le père a fait des recherches sur les poisons avant de fuir de St-Sulpice.

Les derniers éléments de l'enquête communiqués jeudi sur la disparition des jumelles Alessia et Livia indiquent que leur père avait minutieusement préparé leur voyage. L'examen de son ordinateur a en effet montré qu'il avait consulté des sites d'armes à feu, de suicide et de poison avant son départ. On a également appris jeudi qu'il est revenu seul en France depuis la Corse.

Matthias S. a quitté seul le port corse de Bastia pour Toulon (sud-est) le 1er février, à bord d'un bateau de la compagnie Corsica, a indiqué cette source. "Il a bien acheté un billet et il est vraisemblable qu'il était à bord", a par ailleurs souligné une source judiciaire, ajoutant que le père était "a priori seul car il avait acheté un billet pour une personne, on vérifie qu'il n'était pas accompagné".

"Les recherches sur le terrain afin de retrouver les jumelles se concentrent actuellement en Corse", a de son côté expliqué un porte-parole de la police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, lors d'une conférence de presse. "On a de plus en plus d'éléments qui montrent la présence sur le sol corse des jumelles", a-t-il ajouté.

Recherches inquiétantes sur internet

Sur l'île de Beauté, police et gendarmerie collectaient de nombreux témoignages qui faisaient l'objet de vérifications et pourraient accréditer l'hypothèse de la présence du trio le 1er février à Propriano, une station balnéaire de Corse-du-Sud.

La police cantonale vaudoise a en outre indiqué que l'enquête a également permis d'établir que le père et la mère avaient passé des vacances dans la localité de Vietri sul Mare (près de Naples), lieu où Matthias S. a mangé une pizza, quelques heures avant de se suicider. Cela montre qu'"il y une certaine logistique dans ses déplacements", relève Jean-Christophe Sauterel.

Les enquêteurs suisses ont aussi procédé à l'analyse des données se trouvant dans l'ordinateur professionnel du père, qui travaillait pour Philipp Morris. Le père "a surfé, le 27 janvier, sur des sites internet relatifs à des armes à feu. Le lendemain, soit deux jours avant sa fuite, il s'est renseigné sur divers moyens de se suicider, sur différentes techniques d'empoisonnement et sur les horaires des ferries reliant Marseille à la Corse", a précisé Jean-Christophe Sauterel.

Un voyage minutieusement planifié

"Ces éléments démontrent que le père avait minutieusement planifié son voyage", explique-t-il. Selon le porte-parole. Sauterel, Matthias S. connaissait la Corse: "il a fait le tour de l'île en bateau il y a quelques années en famille, avec sa femme et ses enfants". Les enquêteurs tentent de se renseigner sur les différents lieux qu'ils avaient pu visiter.

Concernant les tensions au sein de la famille, l'oncle des filles a indiqué que sa soeur avait reçu des propositions pour aller travailler en Italie et en Belgique. Elle les avait refusées pour préserver l'équilibre avec les enfants. La mère, qui "craque" nerveusement, selon l'oncle, et les autres membres de la famille ont quitté jeudi Saint-Sulpice pour échapper à la pression médiatique. "On reste cloîtré dans l'appartement" et il faut essayer de s'oxygéner le cerveau, a-t-il conclu.

Recherches suspendues en Suisse

En Suisse toujours, les enquêteurs ont suspendu jeudi les recherches sur le terrain après la confirmation du fait que les fillettes avaient été formellement identifiées en direction de la Corse. "Tout ce qui devait être fait sur le terrain a été fait", a précisé Jean-Christophe Sauterel.

La police se concentre désormais sur l'environnement familial du père des jumelles (ici son domicile à St-Sulpice). [Dominic Favre]
La police se concentre désormais sur l'environnement familial du père des jumelles (ici son domicile à St-Sulpice). [Dominic Favre]

Entre trente et quarante personnes sont toujours mobilisées, mais leurs travaux sont orientés différemment. Il n'y a plus de plongeurs ou de conducteurs de chiens engagés à défaut de nouveaux éléments qui apparaîtraient, a-t-il ajouté. Ils se concentrent désormais sur "l'environnement professionnel, privé et familial" du père afin de parvenir à "recomposer le parcours du père pour retrouver les filles"

En Italie, l'enquête se concentre sur un magnétophone. Les policiers italiens sont à la recherche du magnétophone dont Matthias S. ne se séparait jamais et qui "pourrait contenir un message donnant des informations sur le sort" des jumelles, ont-ils dit à l'agence italienne Ansa. Avant son suicide, l'homme pourrait "avoir décidé d'expédier le magnétophone, un vieux modèle dont il ne se séparait jamais et qui n'a été retrouvé ni chez lui en Suisse ni dans sa voiture ni à proximité de son corps", considèrent les policiers.

agences/cer

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La famille du père sort du silence

Pour la première fois dans la nuit de jeudi à vendredi, la famille de leur père s'est exprimée, par le biais d'un communiqué allemand envoyé depuis Ettingen (BL). "C'est avec une grande consternation et inquiétude que nous avons suivis les événements de ces derniers jours", écrivent les parents et les frère et soeur du père des jumelles de 6 ans.

"Nous sommes tous d'accord et persuadés que notre fils et notre frère ait pu commettre ces derniers temps des actes aussi terribles uniquement du fait d'un trouble mental grave et de la perte de sa personnalité normale", écrit la famille de l'ingénieur suisse de 43 ans.

"Nous l'avons toujours connu comme un père aimant et attentionné ainsi qu'un homme respectueux. C'est ainsi que nous voulons nous souvenir de lui. Sa famille était tout pour lui", indique le communiqué.

La famille demande en outre aux médias de respecter leur vie privée. Aucune interview et aucun renseignement additionnel ne seront donnés, indique encore la famille du père des jumelles.