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"Mon coeur sent que mes filles sont vivantes"

L'appel de d'Irina, la mère des 2 jumelles disparues
La mère des deux fillettes disparues garde une lueur d'espoir.
La mère des jumelles disparues a demandé vendredi de "continuer à chercher" ses filles, dans un entretien accordé à l'agence Ansa. Plus tôt, la police vaudoise avait révélé l'existence d'une lettre envoyée par le père dans laquelle il déclare avoir tué ses deux filles. Il déclare aussi qu'il va se donner la mort à Cerignola en Italie.

"Malgré les mauvaises nouvelles que j'ai reçues, mon coeur de mère sent que mes filles sont vivantes", a indiqué Irina L., la mère des jumelles depuis le lieu secret où elle se trouve après avoir quitté sa maison de Saint-Sulpice, en Suisse. "Je vous en prie, continuez à chercher Livia et Alessia", a-t-elle ajouté, dans une conversation téléphonique avec l'agence italienne Ansa. "Continuez à chercher, ce n'est pas possible que mes petites jumelles soient mortes", a-t-elle martelé.

La police vaudoise a confirmé vendredi que Matthias S., le père des jumelles, avait envoyé depuis le sud de l'Italie une lettre à sa femme peu avant de se suicider dans laquelle il déclare avoir tué ses filles. "La dernière enveloppe datée du jeudi 3 février contenait une lettre dans laquelle le père déclare avoir tué ses deux filles et se trouver à Cerignola (sud de l'Italie, ndlr) où il va se donner la mort", a poursuivi le porte-parole de la police vaudoise, Jean-Christophe Sauterel.

"Les petites reposent en paix"

La mère a reçu la missive le 8 février. Comme l'avait annoncé La Repubblica la veille, la lettre disait: "Les filles reposent en paix, elles n'ont pas souffert". "C'était la lettre d'un homme désespéré", a souligné Jean-Christophe Sauterel. L'existence de ce courrier n'a pas été communiquée à la presse pour respecter l'intimité de la famille et pour des raisons d'enquête, a expliqué la police cantonale vaudoise. Cette décision a été prise en accord avec les autorités judiciaires et policières françaises.

Les enquêteurs de la police vaudoise ont pris connaissance le 8 février de ces huit lettres. Les sept autres contenaient les 4400 euros retirés à Marseille et que le père a ensuite renvoyés par poste à sa famille.

Le père des jumelles âgées de six ans a par ailleurs écrit une lettre-testament dans laquelle il évoque leur mort et son suicide, a déclaré vendredi un cousin italien de la mère des fillettes, Roberto M. Décrivant cette lettre-testament, Le Parisien relève que "paradoxalement", "ce document désigne dans la foulée comme légataire universel ses filles" ou "+à défaut+, sa mère, sa soeur ou son frère".

Le passage en Corse des jumelles vaudoises, Alessia et Liva, est de plus en plus certain. [police vaudoise]
Alessia et Livia sont portées disparues depuis le 30 janvier dernier. [police vaudoise]

Accent sur la Corse

Le journal, qui citait une synthèse de la police judiciaire, explique que cette information n'avait pas été divulguée auparavant "pour ne pas décourager d'éventuels témoins d'apporter leur concours pour retrouver ces deux enfants".

"Nous n'avons aucune certitude si elles sont vivantes ou mortes. Tout est mis en oeuvre pour retrouver les fillettes", a ajouté le porte-parole de la police vaudoise. Bien que le puzzle de ce voyage macabre prend peu à peu forme, la police a précisé qu'"il reste une zone d'ombre très importante sur ce qui s'est passé en Corse".

La Suisse va ainsi envoyer deux enquêteurs sur l'île samedi. "On a de plus en plus d'éléments qui montrent la présence sur le sol corse des jumelles", avait indiqué Jean-Christophe Sauterel jeudi. Les deux filles y auraient ensuite été abandonnées car, selon l'enquête, Matthias S. a quitté seul le port corse de Bastia pour Toulon (sud-est) le 1er février à 21h00, à bord d'un bateau de la compagnie Corsica ( voir la carte).

Voyage préparé

Le père de Livia et Alessia avait minutieusement préparé leur voyage. L'examen de son ordinateur a en effet montré qu'il avait "surfé, le 27 janvier, sur des sites internet relatifs à des armes à feu. Le lendemain, soit deux jours avant sa fuite, il s'est renseigné sur divers moyens de se suicider, sur différentes techniques d'empoisonnement et sur les horaires des ferries reliant Marseille à la Corse".

L'enquête montre une certaine logistique dans les déplacements du père. Quelques heures avant de se suicider, Matthias S. a mangé une pizza dans la localité de Vietri sul Mare (près de Naples), lieu où il avait passé des vacances avec la mère de ses enfants.

Matthias S. avait fait le tour de la Corse en bateau il y a quelques années en famille. Les enquêteurs tentent de se renseigner sur les différents lieux qu'ils avaient pu visiter.

corse-propriano-port.jpg [carnets-voyage.com]
corse-propriano-port.jpg [carnets-voyage.com]

Magnétophone recherché

En Suisse, les travaux se concentrent désormais sur "l'environnement professionnel, privé et familial" du père afin de parvenir à "recomposer le parcours du père pour retrouver les filles", tandis que, en Italie, les policiers sont à la recherche du magnétophone dont Matthias S. ne se séparait jamais et qui pourrait contenir des informations sur le sort des jumelles.

Les enquêteurs suisses organisent avec la Police nationale française une réunion internationale au début de la semaine prochaine afin de faire le point sur l'enquête.

La mère et les autres membres de la famille ont quitté jeudi Saint-Sulpice pour échapper à la pression médiatique.

agences/bri/os

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La famille du père sort du silence

Pour la première fois dans la nuit de jeudi à vendredi, la famille de leur père s'est exprimée, par le biais d'un communiqué allemand envoyé depuis Ettingen (BL). "C'est avec une grande consternation et inquiétude que nous avons suivis les événements de ces derniers jours", écrivent les parents et les frère et soeur du père des jumelles de 6 ans.

"Nous sommes tous d'accord et persuadés que notre fils et notre frère ait pu commettre ces derniers temps des actes aussi terribles uniquement du fait d'un trouble mental grave et de la perte de sa personnalité normale", écrit la famille de l'ingénieur suisse de 43 ans.

"Nous l'avons toujours connu comme un père aimant et attentionné ainsi qu'un homme respectueux. C'est ainsi que nous voulons nous souvenir de lui. Sa famille était tout pour lui", indique le communiqué.

La famille demande en outre aux médias de respecter leur vie privée. Aucune interview et aucun renseignement additionnel ne seront donnés, indique encore la famille du père des jumelles.