Le doublé pour Elisabeth Görgl, Gut quatrième!

Lara Gut est maudite aux Mondiaux de Garmisch ! La Tessinoise a échoué encore une fois au quatrième rang, à l'issue de la descente remportée par l'Autrichienne Elisabeth Görgl qui réalise le doublé après son succès en super-G. Lara Gut avait déjà terminé au pied du podium en super-G, puis chuté en super-combiné alors qu'une médaille lui semblait promise.

Certes battue, Lara Gut n'en a pas moins prouvé qu'elle restait une formidable compétitrice. Touchée moralement et physiquement après sa cabriole de vendredi, elle a attaqué sa descente comme si de rien n'était. "J'avais deux options. Rester à l'hôtel ou participer en prenant tous les risques", a-t-elle commenté. Avec une cheville douloureuse et dans l'incapacité de tenir la ligne idéale, elle a même été obligée d'improviser certaines trajectoires.

"Lara a prouvé qu'elle avait une sacrée force de caractère. C'est presque un miracle qu'elle ait pu s'élancer", a reconnu Mauro Pini, l'entraîneur en chef des Suissesses. Même admiration chez son coach et père Pauli: "Au regard de sa chute, elle a signé un résultat impressionnant. On est fier d'elle."

Symptomatique de ses Mondiaux, la Tessinoise avait dû s'élancer en descente avec le dossard no...13. "Merde...", a-t-elle lâché juste après sa course. "En 2009 à Val d'Isère, je termine deux fois 2e. Ici, je dois faire avec deux 4e places. J'espère que la chance tournera à nouveau aux prochains Mondiaux", a-t-elle ajouté.

Elle aussi malchanceuse à Garmisch (4e du super-combiné, éliminée en super-G), Dominique Gisin a payé cher ses imprécisions en fin de parcours. L'Obwaldienne a terminé au 8e rang. Fabienne Suter et Nadja Kamer n'ont, elles, jamais été dans le coup, échouant hors du top 10.

Rare doublé pour Elisabeth Görgl

Déjà victorieuse en super-G mardi dernier, Elisabeth Görgl s'est offert un rare doublé. Avant elle, seules Anja Pärson en 2007 à Are (Suède) et Maria Walliser en 1987 à Crans-Montana y étaient parvenues.  "Il s'est passé quelque chose d'extraordinaire sur cette neige, dans ces conditions. C'est un grand rêve pour moi, c'est incroyable", a réagi l'Autrichienne.

L'Autrichienne (bientôt 30 ans) s'est aussi permis le luxe de devancer Lindsey Vonn et Maria Riesch, elles qui avaient dominé les 15 dernières descentes et étaient invaincues depuis février 2009. Convalescentes ces derniers jours, l'Américaine  (commotion cérébrale) et l'Allemande (grippée) peuvent toutefois s'estimer heureuses d'avoir conquis une médaille.  Malgré une  préparation difficile, elles ont prouvé une énième fois qu'elles étaient de grandes championnes.

En ratant le podium en descente, les Suissesses ont très vraisemblablement laissé filer leur dernière opportunité de médaille à Garmisch. Si l'on excepte l'accessoire Coupe des Nations (mercredi), il ne leur reste désormais que le géant (jeudi) et le slalom (samedi). Deux disciplines dans lesquelles leurs chances sont minimes.

"Il faut bien que ça tombe sur quelqu'un"

Quatrième en super-G et descente, chute et blessure en super-combiné: la guigne n'épargne par Lara Gut aux Mondiaux de Garmisch. Loin de se démonter, elle promet de "se battre à nouveau" pour le géant

Juste après sa nouvelle désillusion de dimanche, la Tessinoise n'a pas caché sa frustration, lâchant un "merde..." bien compréhensible. Mais quelques minutes plus tard, elle s'est montrée plus philosophe: "Il faut bien que ça tombe sur quelqu'un", a-t-elle lâché.

Blessée vendredi en super-combiné, la skieuse de Comano a été incertaine jusqu'au dernier moment. "Samedi matin, je marchais avec des béquilles. Mais cela s'est arrangé. J'avais alors deux options. Rester à l'hôtel ou participer en prenant tous les risques", a-t-elle relevé. "En course, j'ai surtout souffert de la cheville. J'avais de la peine à freiner et cela m'a contraint à suivre des lignes différentes. Du coup, je n'aurais pas imaginé faire un si bon temps", a-t-elle reconnu.

Classée au 8e rang, Dominique Gisin a encore une fois terminé ses Mondiaux avec des larmes dans les yeux. "J'ai fais trop de fautes sur le bas de la piste pour prétendre à mieux. Je suis très déçue car je voulais absolument cette médaille", a commenté l'Obwaldienne.

Avec trois quatrièmes places en autant d'épreuves, l'entraîneur des Suissesses Mauro Pini a fait contre mauvaise fortune bon coeur: "Comme je l'ai déjà dit, c'est une question de perspective. Si on se dit que seules les médailles comptent, c'est raté. Mais, il est aussi possible de se réjouir d'avoir deux filles qui sont très proches des meilleures", a noté le coach tessinois.

"Ce n'est pas si simple de gagner"

Elisabeth Görgl (AUT/1ère): "J'étais tendue, je n'ai pas bien dormi, c'était une course importante pour moi. Une première médaille d'or vous calme, mais je voulais restée concentrée. Ce n'est si simple de gagner: il faut la bonne combinaison, avec la bonne piste, les bonnes conditions, le bon équipement... Aujourd'hui, j'ai trouvé une trajectoire idéale pour décrocher l'or. 16 est un bon dossard pour moi. Je l'ai déjà eu aux jeux Olympiques. Ce genre de neige, qu'elle soit verglacée ou plus douce, correspond à mon style, car je sens que je peux être à l'attaque. Maintenant, j'attends le géant. Cette médaille est spéciale, parce que c'est la descente. C'est le plus beau cadeau que je puisse me faire pour mon prochain anniversaire."

Lindsey Vonn (USA/2e): "Cette médaille d'argent a le goût de l'or, car j'ai pu prendre le départ aujourd'hui. Je suis contente d'être sur le podium. C'était ma meilleure course depuis ma commotion cérébrale. Bravo à Lizzi Görgl, elle mérite cette médaille d'or. Moi, je n'étais pas autant en confiance au début de course, que je le suis d'habitude. Quand je me lance, je sais toujours exactement ce que je peux viser. C'est comme si ma blessure m'avait enlevé ma conduite et ma concentration. Les critiques dont j'ai fait l'objet m'ont déçue ces derniers jours. Je ne suis pas une reine de la dramatisation. J'étais blessée, et j'ai juste fait ce que je pouvais faire. Les gens doivent comprendre que je n'ai pas crucifié Garmisch, j'ai simplement critiqué les conditions de course. Maria Riesch n'a pas des Mondiaux faciles non plus. Je suis très contente qu'elle ait cette médaille, c'est super quand on est ensemble sur le podium. Pour la suite, je vais voir avec mon médecin et mon mari, et nous déciderons."

Maria Riesch (GER/3e): "Je ne pensais pas que j'aurais un podium. Je suis très fière. C'était un grand défi pour moi aujourd'hui, et je suis contente de l'avoir fait. Je n'étais pas en forme à 100%, mais assez pour courir. Je n'ai pas fait d'entraînement sur la piste, j'ai juste fait la descente du super-combiné, alors c'était difficile. Cette course demande beaucoup d'énergie. Il n'y a pas que ma grippe, le programme des Mondiaux est très serré. Même si il n'y a pas d'autres médailles, mes Mondiaux sont déjà un grand succès. Plusieurs proches m'ont donné des petits choses. Je ne suis pas superstitieuse, mais c'est comme si j'avais tout le monde avec moi. Hier je suis allée voir le prêtre et prier Dieu, et peut-être que je ferai encore cela demain."

agences/ag