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Swatch Group va créer au moins 1000 emplois

Le patron du Swatch Group, Nick Hayek, n’a pas dévoilé le prix de cet accord exclusif. [Marcel Bieri]
Le patron de Swatch Group, Nick Hayek, vise un objectif de 10 milliards de vente d'ici 3 ans. - [Marcel Bieri]
Vainqueur de la crise, Swatch Group doit encore relever de nombreux défis cette année. Confronté à une demande "extraordinaire", le numéro un mondial de l'horlogerie cherche des collaborateurs qualifiés et accélère les cadences. L'objectif reste les 10 milliards de ventes à moyen terme.

"Tous les segments, de Swatch à Breguet, font face à une demande extraordinaire. Le monde entier est en croissance, à l'exception de la Grèce et du Japon", a déclaré jeudi devant les médias à Bienne le patron du géant horloger, Nick Hayek. "Et les pays émergents dynamisent encore cette croissance."

Investissements en vue

"Le challenge en 2011 sera de livrer le produit", a poursuivi Nick Hayek. "Boîtes, aiguilles, cadrans, appliques" font défaut. Après le ralentissement de 2009, les stocks sont faibles. Pour développer ses capacités de production, le groupe prévoit d'investir entre 200 à 250 millions de francs cette année. Il a approuvé ces jours déjà une enveloppe de 66 millions pour doubler la production de la marque de luxe Breguet dans la Vallée de Joux (VD).

Investir encore et encore dans l'outil industriel, Swatch Group souhaite que ses concurrents fassent de même. A l'instar du géant du luxe LVMH, qui vient de s'offrir la maison familiale italienne Bulgari pour 4,3 milliards d'euros - une coquette somme que la société biennoise n'aurait jamais "dépensée".

Comme son père décédé en juin dernier à qui il a rendu hommage, Nick Hayek veut "stopper au plus vite la livraison automatique" des composants horlogers. Dans ce cadre, la société est toujours en discussion avec la Commission de la concurrence (Comco).

Un millier d'emplois seront créés

Concurrence toujours, celle-ci s'avère rude également sur le front de l'emploi. Swatch Group, qui a déjà accru ses effectifs de 1600 personnes en 2010, a besoin de nouvelles forces vives - 1000 à 1500 emplois supplémentaires, dont la majorité en Suisse, seront créés cette année, rappelle son patron. La seule manufacture ETA recherche 500 personnes. "La difficulté est de trouver des collaborateurs qualifiés", selon Nick Hayek.

Autre préoccupation encore: la vigueur du franc, qui a coûté quelque 100 millions de francs sur les deux premiers mois de l'année au chiffre d'affaires du groupe, relève Nick Hayek. Swatch Group n'augmentera pas ses tarifs pour autant. "Vous ne pouvez pas ajuster les prix en fonction de la fluctuation des taux de change. Les consommateurs ne comprendraient pas", explique le directeur général.

"On attend, et on essaie de trouver d'autres moyens" pour absorber l'impact de ces variations. Celles-ci ne mettent pas en péril l'objectif - maintes fois réitéré - de 10 milliards de ventes "dans un horizon de trois ans". Et ce, à l'interne, avec "nos propres marques" (19 au total), précise Nick Hayek, une montre à chaque poignet et cigare en bouche, à l'image de son père, fondateur du groupe.

Pour l'exercice en cours, la société table sur un chiffre d'affaires de 7 milliards de francs, avait indiqué la semaine dernière son patron. L'an passé, Swatch Group a pulvérisé ses records. Comme annoncé déjà, son chiffre d'affaires a grimpé de 18,8% au regard de 2009, à 6,44 milliards de francs, tandis que son bénéfice net a bondi de 41,5% à 1,08 milliard.

Plainte contre UBS

C'est désormais chose faite: Swatch a déposé plainte mercredi contre UBS auprès du tribunal de commerce de Zurich, suite aux lourdes pertes subies par le groupe horloger sur des placements garantis. Il réclame 30 millions de francs à la grande banque. La porte-parole de Swatch, Beatrice Howald, a confirmé jeudi à l'ATS l'information publiée par "20 Minuten Online".

Pour sa part, l'avocat Daniel Fischer, qui représente le numéro un mondial de l'horlogerie dans cette affaire, a précisé que la somme réclamée s'élevait au total à 30 millions de francs, intérêts compris.

Swatch avait déjà fait savoir qu'il voulait défendre en justice ses prétensions de remboursement, une tentative de conciliation devant la justice zurichoise ayant déjà échoué en octobre dernier. La date du dépôt de la plainte n'était pas connue. En attendant, "Swatch est, comme auparavant, prêt à trouver une solution commune. Les portes ne sont pas fermées", a ajouté l'avocat, membre du cabinet Fischer & Partner.

ats/cht/hof

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Démission au Conseil d’administration

Le vice-président du Conseil d'administration de Swatch Group, Peter Gross, démissionne de son poste pour raison d'âge, a annoncé mercredi soir le groupe horloger dans un communiqué. Ce changement deviendra effectif à la prochaine assemblée générale, le 31 mai.

Peter Gross, qui fête cette année ses 80 ans, est membre du Conseil d'administration de Swatch Group depuis la fusion des deux groupes horlogers ASUAG et SSIH en 1983. Il assume la vice-présidence du Conseil depuis 1998.

Alliages exclusifs

Par ailleurs, Swatch Group a conclu un accord de licence exclusif avec Liquidmetal Technologies. Le contrat doit permettre d'utiliser les alliages proposés par la société américaine pour toutes les marques du groupe horloger biennois. Les détails financiers de l'accord ne sont pas divulgués.

L'exclusivité concerne le domaine horloger. Les alliages offerts par Liquidmetal se caractérisent par une structure amorphe, défini par une structure atomique désordonnée et non cristalline. La température de fusion est moitié moins élevée que celle des alliages conventionnels à base de titane et, une fois refroidi, sa dureté est trois fois supérieure à celle de l'acier.

La structure amorphe lui permet en outre de se lier parfaitement à la lunette en céramique. Swatch Group a utilisé cette technologie en 2009 déjà pour des modèles de ses marques Omega et Breguet. Liquidmetal collabore également avec le fabricant informatique américain Apple.