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Les Suisses souhaitent se passer du nucléaire

Goesgen [Gaetan Bally]
La donne a changé en Suisse après les événements au Japon. - [Gaetan Bally]
Une très large majorité - 87% - des Suisses réclament l'abandon de l'énergie nucléaire, selon un sondage du Matin Dimanche. Ils sont 77% à souhaiter la sortie à long terme et 10% à la demander immédiatement. Il y a un an, une majorité de la population était "critique mais favorable" à l'atome.

Plus d'un tiers des personnes interrogées affirme avoir avoir changé de position après l'accident au Japon, selon le sondage paru dans Le Matin Dimanche et la Sonntagszeitung.

Les centrales de Mühleberg et de Beznau font peur: 62% estiment que les deux plus anciennes installations de Suisse doivent être arrêtées, ne serait-ce que le temps d'une inspection de sécurité. Dans le détail, 37% sont d'avis que ces centrales doivent être contrôlées, mais qu'elles peuvent continuer de fonctionner; 34% veulent les débrancher pour une inspection et 28% veulent leur arrêt définitif.

Pas de nouvelles centrales

Trois quarts (74%) désapprouvent la construction de nouvelles centrales atomiques. Seuls 13% pensent qu'il n'est pas possible de se passer du nucléaire. Quant aux énergies renouvelables, 55% souhaitent que la Confédération les soutienne davantage et 31% disent "plutôt" oui".

Les avis sont partagés quant au prix à payer: 26% estiment que les tarifs de l'électricité doivent monter pour inciter aux économies d'énergie. La même proportion ne veut pas en entendre parler, 37% pensent "plutôt non".

Le sondage Isopublic a été réalisé entre jeudi et samedi auprès de 506 électeurs en Suisse romande et en Suisse alémanique. La marge d'erreur est de 4,5%.

Le vent a bien tourné sur la question nucléaire: il y a un presque an, près de 55% des Suisses se disaient favorables à la construction de nouvelles centrales nucléaires pour remplacer les installations actuelles.

Selon un sondage Demoscope réalisé en janvier 2010 auprès de 2227 personnes pour le compte de swissnuclear, plus de 82% des sondés estimaient que les centrales suisses étaient sûres.

Le PBD contre le nucléaire

Par ailleurs, un nouveau parti se détourne de l'atome: le président du Parti bourgeois démocratique (PBD) Hans Grunder estime que le temps est venu de sortir du nucléaire sans tergiverser. Cela nécessitera de faire des concessions sur la protection du paysage, ajoute-t-il.

Aucune nouvelle centrale nucléaire ne doit être construite, estime le Bernois dans un entretien au journal "Sonntag". "Cela ne doit toutefois pas être fait sans réflexion". Les centrales existantes doivent être arrêtées de manière ordonnée et il faut trouver des solutions pour combler le manque d'électricité qui s'ensuivra, ajoute Hans Grunder. Il faudra cependant faire attention à ne pas importer du courant produit de manière non écologique.

ats/cer

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