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Criminalité: nombre d'infractions en légère baisse

Les policiers genevois en grève du rasoir [KEYSTONE - Martial Trezzini]
Les actes de violence réprimés par la police représentent 9% des infractions. - [KEYSTONE - Martial Trezzini]
Le nombre d'infractions recensées en Suisse a baissé de 2% en 2010 pour s'inscrire à 656'858. Par rapport à l'année précédente, les infractions au code pénal ont régressé de 5%. Le nombre de prévenus enregistré chez les mineurs a quant à lui diminué de 8%.

Sur le total des infractions dénoncées, 80% sont des infractions au code pénal, 14% à la loi sur les stupéfiants, 4% à celle sur les étrangers et 2% à d'autres lois annexes, a indiqué lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Les infractions aux lois sur les étrangers (+7%) et sur les stupéfiants (+4%) s'affichent à la hausse.

La majorité des infractions au code pénal (72% - 378'781) sont des infractions contre le patrimoine (vol, brigandage, dommage à la propriété, escroquerie, abus de carte de crédit...). Les actes de violence (46'412) représentent 9%. Parmi eux, 3% peuvent être qualifiés d'actes de violence grave. Dans cette catégorie figurent 53 homicides, 189 tentatives d'homicide, 487 lésions corporelles graves et 543 viols.

Baisse presque partout

Le recul des infractions enregistrées par la police est manifeste dans presque tous les domaines du code pénal, relève l'OFS. Les actes de violence ont ainsi diminué de 6% par rapport à l'année précédente. La baisse est même de 12% dans les cas de violence grave, malgré une hausse de 2% du nombre d'homicides.

Les infractions dénoncées contre l'intégrité sexuelle ont diminué de 5%. Cette baisse concerne aussi les actes avec des enfants (1133 infractions, en baisse de 26%) et les viols (543, en recul de 18%). La baisse concernant les enfants s'explique en partie par le nombre plus élevé en 2009 qu'en 2010 des actes commis les années précédentes et dénoncés à la police durant l'année sous revue.

La hausse du nombre des dénonciations d'infractions à la loi sur les stupéfiants (+4%) résulte principalement de l'accroissement des dénonciations pour consommation (+2%) et de celles pour possession illégale (+7%). Ces deux types de délits représentent 89% des cas recensés (78'937) dans cette catégorie d'infractions.

S'agissant du trafic de stupéfiants (7682 infractions), le nombre de cas graves dénoncés s'affiche à la baisse (-4%), en faveur d'une augmentation des dénonciations de cas moins sérieux (+3%).

Moins de mineurs

Le nombre total de prévenus - une personne peut être enregistrée par la police pour plusieurs infractions - a diminué de 1,4%. Cette tendance est imputable presque exclusivement aux mineurs, pour lesquels la baisse a été beaucoup plus nette (-8%). Non seulement le nombre de mineurs concernés a diminué, mais ces derniers étaient aussi impliqués en moyenne dans moins d'infractions.

Pour ce qui est de l'origine des auteurs, 80% des prévenus dénoncés pour des infractions au code pénal font partie de la population résidente de la Suisse, 4% sont des requérants d'asile et 15% sont des étrangers séjournant en Suisse sans permis de longue durée. Si l'on ne considère que les prévenus faisant partie de la population résidente, 63% des auteurs d'une infraction au code pénal sont de nationalité suisse, contre 37% d'étrangers.

A noter que c'est la deuxième fois, après 2009, que la statistique de la criminalité est basée sur des critères uniformes dans tous les cantons. Elle est fondée sur les dénonciations et ne tient pas compte des cas dont la police n'a pas connaissance ou qui débouchent directement sur une procédure judiciaire par d'autres voies. Par ailleurs, les infractions liées au trafic routier, à l'exception du vol d'usage, ne sont pas recensées de manière exhaustive.

ats/cab

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Contrastes en Suisse romande

En Suisse romande, les infractions au Code pénal ont augmenté de 12% dans le canton du Jura, de 11% dans le canton de Vaud (sans compter la ville de Lausanne) et de 7% dans le canton de Fribourg.

Elles sont restées stables dans les cantons de Neuchâtel et du Valais tandis qu'elles ont diminué de 1% dans le canton de Genève, sans la ville.

Neuchâtel et Berne donnent leurs chiffres

Dans la foulée de la statistique nationale, les cantons de Neuchâtel et Berne ont donné leurs chiffres sur la criminalité lundi.

Dans le canton de Neuchâtel, le nombre d'atteintes à la vie et à l'intégrité corporelle est à nouveau en recul de 4% (2009: -10%). L'ensemble des infractions de violence diminue aussi de 4% (2009: -11%). Mais les vols par effraction augmentent fortement.

"Contrairement aux croyances, la violence recule depuis trois ans dans la société neuchâteloise", note lundi la police cantonale.

La police relève une très légère diminution du nombre de vols de 0,3% avec 4378 vols contre 4392 en 2009. Par contre, il y a une nouvelle augmentation du nombre de vols par effraction de 19% par rapport à 2009. Cette dernière s'inscrit dans la tendance des 28 dernières années.

Le canton a enregistré un homicide en 2010 et six tentatives (10 en 2009).

Les lésions corporelles graves se sont élevées à six (comme en 2009, contre deux en 2008). En 2010, la police neuchâteloise a traité au total 8560 affaires comportant 13'487 infractions au code pénal.

Le canton de Berne suit la tendance observée au niveau suisse avec un recul des délits en 2010.

Le nombre des infractions a baissé de 6%, une évolution qui s'explique par le recul du nombre des vols. En revanche, les cas de violence grave augmentent.

La police cantonale bernoise a annoncé lundi avoir enregistré au total 79'905 actes punissables contre 84'823 un an auparavant.

Si le nombre des vols a diminué dans le canton de Berne, celui des agressions commises avec violence grave a en revanche augmenté en raison d'une hausse des cas de lésions corporelles graves. Autre source d'inquiétude, le nombre des mineurs impliqués dans des agressions et des brigandages est très élevé.