"Le mariage montre une nouvelle génération, plus rigolote, et plus proche de nous", écrit The Times. Il a aussi donné "l'occasion pour le pays de se rassembler, sans divergence partisane", ajoute également le journal. L'ensemble de la presse était sous le charme samedi, les "Une" affichant une photo du couple, généralement celle du fameux baiser au balcon, ou plutôt des baisers, puisqu'à la grande joie de la foule, les jeunes mariés se sont embrassés deux fois. Lire: Mariage princier
"Un jour parfait"
Débordant d'enthousiaste, le Sun évoque "un jour parfait". "C'est ce que nous faisons de mieux, et nous devons en être fiers", dit-il également. "Vous attendez des années pour un baiser, et deux tombent à la fois", lance, euphorique, le journal.
Le Times affiche la photo de la surprise du jour, la sortie impromptue du couple en Aston Martin décapotable, des coeurs et ballons accrochés au pare-choc. "Au moment où c'est si difficile pour la Grande-Bretagne, où le moral du pays est plutôt bas, il y a eu du soleil, des rires et du bonheur que tout le monde pouvait partager", constate-t-il également.
"C'est un spectacle sur lequel le rideau se lève et retombe", commente le quotidien de gauche The Guardian, "et ensuite, tout est comme avant": un pays où "l'économie a connu une croissance de 0,5 % seulement au premier trimestre", et où "les mêmes questions sur la monarchie restent posées".
Des critiques
C'est "une Grande-Bretagne largement imaginée", estime The Independent, "où il était possible brièvement de croire qu'il n'y a ni riche ni pauvre, ni Noirs ni Blancs, mais seulement des citoyens loyaux brandissant des drapeaux". Mais, souligne le quotidien, William a eu beau épouser la fille d'entrepreneurs qui se sont faits à la force du poignet, "les inégalités persistent et même une ascension sociale beaucoup plus modeste est du domaine du rêve pour beaucoup".
Si la robe de la mariée, dessinée par Sarah Burton de la maison Alexander McQueen emportait tous les suffrages, d'autres invités étaient moqués cruellement, comme les princesses Beatrice et Eugenie, les filles du prince Andrew. "Sûres que ces chapeaux étaient une bonne idée, les filles?", lance le Daily Mail, impitoyable, devant le couvre-chef rose surmonté de rubans d'Eugenie.
Le Guardian résumait la journée historique comme "la recette pour un jour parfaitement British: inquiétudes quant à la météo, beaucoup d'allusions à Lady Di, et une chance de parler des classes sociales".
En Suisse aussi
En Suisse également, les quotidiens commentent allégrement l’union tant attendue. Le Temps consacre trois pages à l’événement et célèbre, en "Une", la "monarchie triomphante". Dans son éditorial, Stéphane Bonvin feint de s’étonner de n’avoir pas su résister à ce "zoo aristocratique". Et ne cache pas son plaisir devant ce sentiment de "communion et d’égalité".
Le Matin laisse également parler ses émotions devant un mariage "tendre et complice" et une cérémonie "pleine de fraîcheur". 20 Minutes s’intéresse lui à Pippa, la sœur de Kate Middleton, qui a "irradié de beauté" et pour qui le net est en train de s’enflammer.
Outre-Sarine, le Blick propose d'apprendre à connaître le couple princier "de A à Z" en vingt-six faits, comme autant de lettres de l'alphabet. Le quotidien nous rappelle ainsi que c'est en 2006, dans la station grisonne de Klosters, que Kate et William se sont échangés leur premier baiser en public.
Un "conte de fée"
Le reste du monde n’a pas fait exception, de nombreux quotidiens mettant l’accent sur "conte de fée" vécu par la jeune mariée, pas née aristocrate et appelée un jour à devenir reine. "Début dans l'émotion d'une nouvelle ère pour la monarchie", titrait à Stockholm le Svenska Dabladet.
"C'est Cendrillon au Palais", s'extasiait le quotidien turc Gunes, "une plébéienne devenue l'épouse, la duchesse et la princesse", selon le quotidien croate Vecernji List. "Déjà Reine", titrait pour sa part le quotidien francophone belge La Dernière Heure, une photo du baiser des jeunes époux barrant la Une, tandis que La Libre Belgique a élu "William roi du coeur".
Plus mordant, De Morgen se désolait de tout ce "tintouin" tandis qu'en Allemagne, le Frankfurter Rundschau estimait que "seule une pointe d'ironie pouvait aider à supporter le sentiment d'irréalité" généré par la cérémonie.
bkel avec les agences
LA LUNE DE MIEL ATTENDRA
Le prince William et Kate ne partiront "pas dans l'immédiat" pour leur lune de miel, dont ils entendent bien qu'elle reste secret d'Etat.
Après la soirée dansante au palais de Buckingham qui s'est prolongée jusqu'à samedi à l'aube, les jeunes mariés tiennent à ce qu'on les laisse dorénavant en paix. "Le couple a demandé à ce que son intimité soit respectée", a averti samedi Clarence House, le secrétariat du prince William, dans un communiqué en forme d'avertissement.
Coupant court aux spéculations de la presse sur un départ en voyage de noces ce samedi, Clarence House a précisé que les vacances du couple n'auraient pas lieu "dans l'immédiat". Un hélicoptère avait décollé samedi en fin de matinée de Buckingham, avec le couple à bord, faisant croire à un départ en voyage de noces. Mais en réalité, a indiqué Clarence House, le duc et la duchesse "passeront le week-end au Royaume-Uni, dans l'intimité, après quoi le duc retournera travailler en tant que pilote de sauvetage" sur la base de la Royal Air Force dans l'île d'Anglesey (Pays de Galles), où il est stationné depuis l'automne dernier".
Le lieu de leur week-end privé et de leur lune de miel, qui se déroulera à l'étranger, ne sera pas divulgué à l'avance", a tranché le secrétariat qui compte bien réussir le même coup de maître ayant récemment permis de maintenir le secret le plus total sur les enterrements de vie de garçon et de jeune fille de William et Kate.
En l'absence d'informations, la machine à "gossips" (potins) s'est emballée. William et Kate devraient partir "pour un endroit chaud et ensoleillé", a indiqué une source proche de la famille au quotidien The Daily Mail. La Jordanie, où Kate a vécu enfant, est l'une des destinations les plus citées. Mais la proximité de la Syrie, déstabilisée par des manifestations réprimées dans le sang, pourrait rendre ce choix délicat. Ont également été évoqués l'île paradisiaque de Lizard, non loin de la Grande Barrière de corail, en Australie; le Kenya, où le prince a demandé la main de Kate, ainsi que les Caraïbes, que le couple fréquente régulièrement.
Selon une estimation gouvernementale, deux milliards de téléspectateurs dans 180 pays ont regardé les noces fastueuses célébrées vendredi à Londres.