La force du franc va encore peser sur la branche hôtelière. La saison estivale, qui court de mai à octobre, sera marquée par une baisse de la demande étrangère estimée à quelque 2,6%, imputable surtout au renchérissement de la monnaie helvétique.
La demande domestique, soutenue par un climat de consommation au beau fixe et attendue en hausse de 0,6% sur un an, ne suffira donc pas à compenser ce déclin.
Emplois menacés
Conséquence: selon les syndicats qui a commandé une étude à l'institut zurichois KOF, le franc fort menace 15'000 emplois des secteurs de l'hôtellerie, de l'industrie des machines et de la métallurgie. Le Parlement devrait se prononcer en juin sur une somme de 12 millions destinée à la branche hôtelière.
L'hiver déjà s'est révélé rude, malgré un tourisme d'affaires qui n'a rien perdu de sa vigueur. Outre le renforcement du franc, les températures printanières, voire estivales, ont fait fondre les nuitées hôtelières, particulièrement dans les régions de montagne.
Les fêtes de Pâques tardives cette année n'ont pas aidé non plus. Les touristes ont rechigné à dévaler les pistes enneigées uniquement grâce aux canons. A elles seules, les régions alpines ont essuyé un repli de 4% pour la période hivernale.
Amélioration attendue en 2012
L'an prochain, le franc fort affectera sans doute encore la demande touristique, mais le creux de la vague devrait être passé, selon l'institut bâlois.
Celui-ci table sur des taux de croissance légèrement positifs pour toutes les régions en 2012. Le nombre des nuitées hôtelières devrait progresser de 1,1%. Pour l'année touristique 2013, une croissance de 2,9% est envisagée, dopée par des effets de rattrapage, après quatre années plutôt maigres.
agences/pym