Il y aura un jour des réacteurs qui "seront encore plus sûrs que ceux d'aujourd'hui", affirme Eduard Kiener, ancien directeur de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) dans une interview publiée samedi par les quotidiens "Bund" et "Tages-Anzeiger", alors que le Conseil fédéral rendra sa décision sur l'avenir de l'atome mercredi.
Pour que le nucléaire devienne obsolète, l'énergie doit être utilisée de manière plus rationnelle et les énergies renouvelables doivent être davantage encouragées. Une sortie de l'atome est réalisable, "mais c'est un défi gigantesque". Car trois quarts de l'électricité à venir sont produits de manière irrégulière, explique Eduard Kiener.
Cela représenterait un très grand défi si le soleil et le vent livraient beaucoup plus d'électricité que le réseau peut assimiler. En outre, il faudrait énormément développer le réseau électrique et les capacités de stockage. "Tout ceci se heurtera à de la résistance", déclare Eduard Kiener.
L'ancien directeur de l'OFEN pense qu'il serait possible de remplacer le nucléaire par les énergies renouvelables d'ici le milieu du siècle, "s'il y a la volonté de le faire". D'ici là, les centrales nucléaires existantes continueraient donc d'être utilisées.
"Concours de beauté"
Pour Eduard Kiener, l'actuel débat sur l'atome est un "concours de beauté": tout le monde veut faire mieux ou plus vite que l'autre. Mais une sortie du nucléaire devrait seulement être décidée si le Parlement et la population donnaient effectivement leur feu vert à des mesures nécessaires à une nouvelle politique énergétique.
Le Conseil fédéral fixera mercredi sa décision de principe sur l'avenir du nucléaire en Suisse lors d'une séance spéciale. Puis il reviendra au Parlement de trancher. Trois variantes sont sur la table: statu quo avec un éventuel remplacement anticipé des trois centrales atomiques les plus anciennes, non-remplacement des centrales existantes à la fin de leur période d'exploitation et abandon anticipé du nucléaire.
ats/vkiss
Jeunes socialistes contre le nucléaire
Les délégués des Jeunes socialistes (JS) réunis samedi à Baden (AG) ont adopté un papier de position sur l'énergie. Outre l'abandon du nucléaire, les JS revendiquent notamment une réduction de la consommation, l'interdiction du commerce des droits d'émission et une hausse de la taxe sur le CO2. Aucune source renouvelable d'énergie ne suffit pour remplacer les anciennes ressources, écrivent les JS dans un communiqué. C'est pourquoi une politique énergétique raisonnable doit viser une société à 2000 watts. Les certificats d'émission sont l'exemple type de l'hypocrisie de la politique énergétique néolibérale, poursuivent les JS. Cette pseudo-solution doit être interdite.
Les délégués demandent également que les coûts externes dans le domaine de l'énergie - comme l'émission de polluants atmosphériques soient internalisés pour tous les modes de transports. Cela signifie avant tout que la redevance sur les poids lourds et la taxe sur le CO2 doivent nettement augmenter. Les JS se sont également prononcés contre le concept qualifié de mensonger d'un "Green New Deal", une "transformation écologique du système capitaliste". Enfin, ils ont décidé de présenter leur président David Roth comme candidat à la vice-présidence du PS Suisse en automne.