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Pas de concombres liés à la bactérie E.coli en Suisse

Des concombres d'Espagne sont l'un des vecteurs de transmission d'une bactérie qui a causé la mort d'au moins deux personnes en Allemagne, selon les autorités sanitaires allemandes. [REUTERS - Morris Mac Matzen]
Des concombres d'Espagne sont l'un des vecteurs de transmission de la bactérie E.coli responsable d'au moins 2 morts en Allemagne. - [REUTERS - Morris Mac Matzen]
Alors que l'Allemagne s'inquiète de la présence sur les étals de concombres espagnols, une des sources de l'infection à la bactérie E.coli qui sévit dans le pays, il n'y a que très peu de concombres provenant de la péninsule ibérique sur les étals suisses, vu l'importante offre indigène actuelle.

Migros vend surtout des légumes suisses, a expliqué un porte-parole. Le distributeur n'a pas de concombres espagnols dans son offre et les tomates espagnoles sont hors-sol, donc non problématiques, puisqu'elles poussent sans lisier.

Coop a décrété jeudi une interdiction de vente des concombres espagnols, selon un porte-parole, même si la majeure partie de l'offre provient de la production indigène depuis deux semaines. Le distributeur augmentera tout de même ses tests ponctuels. Ni Coop ni Migros ne vendent des fruits et légumes en provenance d'Allemagne du Nord dans leurs magasins. Aldi et Lidl fournissent les mêmes réponses.

Pas d'inquiétude en Suisse

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a indiqué jeudi qu'aucune infection à la bactérie E.coli enterohémorragique (Eceh) n'a été signalée jusqu'ici en Suisse, ni aucun cas lié à ceux enregistrés en Allemagne (lire: Bactérie meurtrière). Malgré tout, l'OFSP recommande de laver ou peler les fruits et légumes (voir les conseils d'hygiène ci-contre).

L'Office examine actuellement si des concombres espagnols issus de la même production que ceux trouvés en Allemagne sont arrivés en Suisse. La contamination pourrait toutefois aussi s'être produite lors du traitement des légumes en Allemagne, par exemple lors du lavage ou de l'emballage dans le film plastique.

Propagation en Allemagne du Nord

De analyses sur des tomates et des laitues ont été effectuées en Allemagne. [AFP - Ingo Wagner]
De analyses sur des tomates et des laitues ont été effectuées en Allemagne. [AFP - Ingo Wagner]

Des concombres d'Espagne sont l'un des vecteurs de transmission d'une bactérie qui a causé la mort d'au moins deux personnes et pourrait avoir fait en tout quatre victimes et fait des centaines de malades en Allemagne, selon les autorités sanitaires jeudi.

La bactérie E.coli enterohémorragique (Eceh), qui peut causer des hémorragies dans le système digestif, a été trouvée dans trois concombres en provenance d'Espagne et un autre dont l'origine demeure encore inconnue, ont annoncé les autorités sanitaires de Hambourg (nord). "Les soupçons concernant la source de la maladie se portent sur les concombres", a déclaré Cornelia Prüfer-Storcks, chargée des questions de santé à la Ville-Etat de Hambourg.

Le grand port hanséatique et deuxième ville d'Allemagne est le principal foyer de cette épidémie qui touche jusqu'ici surtout le Nord du pays, selon l'Institut d'hygiène de Hambourg. Dans cette ville, 300 personnes ont été infectées ou présentent des troubles pouvant être associés à la bactérie, selon un bilan publié jeudi en milieu de journée. Soixante-six personnes y ont déjà été hospitalisées après avoir développé des troubles graves appelés syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Au moins deux morts, voire quatre

D'autres régions, dans le sud et l'est, sont également touchées. Dans l'ensemble de l'Allemagne, 214 cas de SHU ont été officiellement recensés alors qu'en moyenne, 50 à 60 cas sont répertoriés par an, selon un nouveau bilan de l'Institut Robert Koch, établissement fédéral chargé du contrôle sanitaire et de la lutte contre les maladies.

Et "au moins deux personnes" sont mortes à cause de cette bactérie, selon la même source qui évoquait mercredi jusqu'à quatre décès. La Commission européenne a appelé jeudi à la vigilance en cas de symptômes de maladie.

L'inquiétude n'a cessé de grandir ces derniers jours en Allemagne en raison notamment de la difficulté à identifier la source de propagation. Deux cantines d'entreprise ont été fermées et le ministère de l'Agriculture avait indiqué mercredi que les concombres, les tomates et les salades consommés crus seraient à l'origine de la transmission de la bactérie. La maladie se traduit par des diarrhées et du sang dans les selles, des maux de tête et de vives douleurs au ventre.

agences/hof

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Quelques conseils d'hygiène

La bactérie Escherichia coli (E. coli) est sensible à la température et impose un respect minutieux de l'hygiène.

Les principaux réservoirs de ces bactéries sont les ovins et les bovins, rappelle l'Agence de sécurité sanitaire française des aliments (Anses).

Les végétaux peuvent être contaminés lors de l'épandage des effluents des élevages de ruminants à proximité, ou lors de l'utilisation d'eau d'irrigation contaminée.

Chez l'homme, la contamination intervient le plus souvent par ingestion d'aliments contaminés, par consommation d'eau souillée ou par contact avec un animal ou une personne contaminés.

Selon le ministère allemand de l'Agriculture, des concombres, des tomates et des salades consommés crus seraient à l'origine de la propagation rapide de cette bactérie.

Les personnes les plus sensibles à l'infection par ces bactéries sont les enfants de moins de 5 ans et les personnes de plus de 65 ans.

Les symptômes vont d'une simple diarrhée à des diarrhées hémorragiques, voire des atteintes rénales sévères appelées syndrome hémolytique et urémique (SHU), particulièrement chez les enfants.

Le SHU est responsable dans le tiers des cas de séquelles rénales graves pouvant entraîner un décès.

Les autorités sanitaires recommandent de cuire les steacks de boeuf avec le maintien à coeur d'une température de 70°C pendant deux minutes, et de chauffer le lait cru jusqu'à ébullition pour les jeunes enfants.

Un lavage minutieux des légumes crus est recommandé, ainsi que le respect de mesures d'hygiène strictes en cuisine: lavage des mains après avoir manipulé des viandes ou légumes crus, lavage des surfaces de travail et des plats...

"L'utilisation des antibiotiques est très controversée", précise encore l'Anses.