L'écart salarial moyen entre un homme et une femme à travail égal avoisine les 10%, relève l'Union syndicale suisse dans un communiqué. Dans l'industrie des machines, la discrimination salariale à l'encontre des femmes se monte encore à 14,2%, dans le commerce de détail à 11,1%, dans l'industrie alimentaire à 12,8% et dans les banques ainsi que les assurances à 8,7%.
La tendance va en outre dans la mauvaise direction pour certains secteurs: les données de 2006 et 2008 montrent une augmentation des différences de 0,3 point de pourcentage dans la fabrication de machines, 0,9 dans le secteur du crédit et 0,6 dans le nettoyage.
Mettre fin au "scandale"
"Pour la première fois, le Conseil fédéral est constitué d'une majorité de femmes. Nous l'appelons à contribuer énergiquement à mettre fin, une fois pour toutes, au scandale perdurant d'une inégalité de salaire qui viole la Constitution", a déclaré vendredi devant la presse à Berne Paul Rechsteiner, président de l'USS. Cette exigence sera le point fort de la journée d'action nationale, le 14 juin prochain.
Cette inégalité s'est même aggravée ces dernières années, selon l'USS. Si rien ne change, l'organisation faîtière des syndicats exige "des mesures étatiques plus efficaces pour faire appliquer le droit". Et de donner l'exemple d'autorités dotées de compétences en matière d'investigation et d'intervention.
Diverses raisons avancées
L'USS indique qu'en moyenne suisse les hommes gagnent 6427 francs par mois et les femmes 3745, selon des chiffres de 2008, soit 41,7 % de moins.
Les causes de cette différence sont variées pour le syndicat: en premier lieu, les femmes assument une part plus importante de travail non rémunéré mais socialement nécessaire. Elles sont aussi nettement plus présentes dans des domaines où les salaires sont plus bas. Enfin, dans les entreprises, les hommes occupent plus souvent une meilleure position d'un point de vue professionnel.
ats/boi
Projet pas abouti
Il y a deux ans, les organisations faîtières des patrons et des salariés ainsi que la Confédération ont mis en place un projet innovant en créant le "Dialogue sur l'égalité des salaires". Le but était de contrôler les salaires, toute discrimination constatée devant être éliminée.
Mais la participation, facultative, est restée décevante. Ce sont surtout les régies de la Confédération et des groupes de l'industrie chimico-pharmaceutiques qui ont été convaincues d'opter pour une
plus grande transparence.
Pour Paul Rechsteiner, il est incompréhensible que les banques, les assurances ou les grands distributeurs aient refusé de s'associer à cette démarche.
"C'est encore plus choquant pour des institutions qui reçoivent de l'argent public, comme les hôpitaux ou les banques cantonales", a-t-il ajouté.