"Nous avons récemment découvert une campagne destinée à collecter des mots de passe, probablement à travers du phishing", a indiqué un responsable de Google, Eric Grosse, dans un message diffusé sur internet.
Surveiller le contenu des comptes
Ce piratage semble avoir démarré de Jinan, une ville de l'est de la Chine, selon lui. La Chine a immédiatement réagi et a jugé "inacceptable" que la responsabilité de cette attaque soit rejetée sur elle.
Le "phishing" vise à abuser les internautes afin de les convaincre de communiquer des données confidentielles. "L'objectif de cette manoeuvre semble avoir été de surveiller le contenu des comptes de ces utilisateurs", a ajouté le responsable de Google.
Ce piratage a touché des centaines de comptes Gmail, y compris ceux de responsables gouvernementaux américains, de journalistes, de dissidents chinois, ainsi que de responsables militaires et autres responsables de plusieurs pays asiatiques, notamment de Corée du Sud, selon Eric Grosse.
La Maison Blanche rassure
"Nous regardons les informations parues et cherchons à rassembler les faits", a réagi un responsable de la Maison Blanche sous couvert d'anonymat. "Nous n'avons aucune raison de penser qu'un compte email officiel du gouvernement américain ait été piraté", a-t-il précisé.
Google, dont le siège se trouve en Californie, a précisé que ses systèmes informatiques et ses serveurs n'avaient pas été piratés. "Google a identifié cette campagne et y a mis un terme", a dit Eric Grosse. "Nous en avons informé les victimes et protégé leurs comptes", a-t-il ajouté. "Nous en avons aussi informé les autorités gouvernementales concernées".
Attaque depuis la Chine l'an passé
Il n'était pas possible pour l'instant de faire un lien entre cette attaque et celle subie par Google l'année dernière, qui venait aussi de Chine. Google avait eu l'an dernier un long affrontement avec le gouvernement chinois. Après s'être dit excédé par la censure en Chine et les cyberattaques venues de ce pays, le groupe avait décidé en mars de ne plus censurer son site en chinois et de le transférer à Hong Kong.
La Chine avait alors nié toute responsabilité dans les cyberattaques contre le groupe californien, qualifiant les accusations contre Pékin "d'infondées". Google avait annoncé en juillet que Pékin avait renouvelé sa licence d'exploitation, qui avait expiré fin juin, lui permettant ainsi de continuer à fonctionner sur le plus vaste marché internet au monde.
La Chine, qui compte quelque 457 millions d'internautes, a mis sur pied une "Grande muraille informatique" ("Great Firewall") qui censure sur le Net les sujets sensibles, comme les droits de l'homme et les critiques du régime communiste, et bloque Facebook, Twitter, Dailymotion ou YouTube.
afp/cer