L'avion a atterri à 23h49 à Bruxelles au terme d'un vol de cinq heures et 13 minutes, a mentionné l'équipe de Solar Impulse sur son site internet.
Auparavant, l'équipe de l'aventure avait pris la décision à 21h39 de faire demi-tour. Cette décision "n'a pas été difficile à prendre", a commenté le Vaudois Bertrand Piccard. Il a estimé surprenant de ne pas avoir eu de problème jusqu'alors avec Solar Impulse, dont il est le cofondateur et le président.
Mesure attendue
L'équipe avait indiqué sur son blog que le vol était "loin d'être serein" et que "les difficultés se succèdent les unes aux autres après que le décollage ait été retardé en raison de fort vent au sol à Bruxelles".
"En raison du temps, le niveau de charge des batteries est descendu plus rapidement qu'attendu et nous avons considéré qu'il était plus prudent de faire demi-tour", a expliqué ensuite le Suisse André Borschberg, pilote et co-fondateur du projet. Il avait dû voler à une plus basse altitude que prévu. "Il n'y a pas de piste d'atterrissage intermédiaire", avait expliqué auparavant de son côté à l'AFP une porte-parole.
Samedi soir, le pilote a notamment dû composer avec "un gros vent de face", a-t-elle expliqué. André Borschberg n'a notamment pas pu rentrer son train d'atterrissage à la main. En conséquence le train d'atterrissage est resté déployé, "ce qui freine l'avion et augmente sa dépense énergétique", écrivait l'équipe de cet avion révolutionnaire.
Au lieu de voler à 30 noeuds comme prévu, l'appareil n'atteignait que 17 noeuds en moyenne durant les deux premières heures de vol.
Mais l'avion va tenter à nouveau la semaine prochaine de rejoindre l'aéroport parisien du Bourget, dès qu'une fenêtre météo le permettra, a-t-elle dit.
Soutien par Bruxelles
Solar Impulse avait initialement prévu de prendre l'air samedi matin à 06h30, mais en avait été empêché par la pluie et un vent trop fort. Le temps s'était dégagé sur Bruxelles en fin d'après-midi et l'avion avait pu décoller à 18h37 dans un ciel encore partiellement nuageux.
Solar Impulse était initialement attendu vers minuit et demie à l'aéroport parisien du Bourget, où il est l'invité d'honneur du salon aéronautique, qui doit ouvrir le 20 juin.
L'avion zéro carburant avec son poids léger de 1600 kg avait réalisé son premier vol hors de Suisse le 13 mai entre Payerne (VD) et Bruxelles. Il avait mis treize heures pour effectuer le trajet, atteignant jusqu'à 3600 mètres d'altitude, avec des pointes à 70 km/ h. Il est ensuite resté un mois dans un hangar du secteur militaire de l'aéroport de Bruxelles.
L'avion, parrainé par la Commission européenne, a été présenté à des représentants des institutions politiques et au public du 23 au 29 mai, correspondant à la Semaine verte, soit la plus grande conférence annuelle sur la politique européenne de l'environnement.
Objectif: un tour du monde
Avec cet avion du futur, Bertrand Piccard veut "soutenir les efforts des institutions européennes pour adopter une politique énergétique ambitieuse". Solar Impulse veut réaliser à terme un tour du monde. L'appareil d'une envergure de 64 mètres, soit la taille d'un géant des airs comme l'Airbus A340, ne pèse que 1,6 tonne, le poids d'une berline automobile.
Le prototype, dont les ailes sont recouvertes de 12'000 cellules photo-voltaïques alimentant quatre moteurs électriques d'une puissance de 10 chevaux chacun. Le prochain objectif de ce projet de 100 millions de francs consiste à construire un second prototype, plus grand et doté de meilleures performances.
Ce nouvel appareil doit faire à partir de 2013 un survol de l'Atlantique, stade auquel des pilotes chevronnés se joindront à l'expérience. Le but final de l'équipe basée à Dübendorf (ZH) est de tenter un tour du monde en cinq étapes vers 2013 ou 2014.
ats/vkiss