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Les dangers de contagion de la crise grecque

Une faillite de la Grèce "pourrait s'avérer contagieuse pour le Portugal et l'Irlande puis, avant même l'Espagne, pour la Belgique et l'Italie étant donné leur lourde dette". [Eric Vidal]
Une faillite de la Grèce "pourrait s'avérer contagieuse pour le Portugal et l'Irlande puis, avant même l'Espagne, pour la Belgique et l'Italie étant donné leur lourde dette". - [Eric Vidal]
La crise de la dette grecque pourrait se propager à au moins cinq autres pays de la zone euro, dont la Belgique et même l'Italie si la situation n'est pas gérée avec précaution, a estimé samedi le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker.

Le Premier ministre luxembourgeois a jugé dans un entretien au quotidien allemand "Süddeutsche Zeitung" qu'exiger des bailleurs de fonds privés qu'ils contribuent au deuxième plan de sauvetage financier de la Grèce pourrait être considéré comme un défaut de paiement par les agences de notation et que cela aurait des conséquences très graves pour l'Europe toute entière.

Dans un entretien à "La libre Belgique", il appelle à un assouplissement des règles de l'Union européenne afin de fournir à la Grèce une assistance financière plus directe pour les investissements qui pourraient activer la croissance.

Le spectre de la faillite

Une faillite de la Grèce "pourrait s'avérer contagieuse pour le Portugal et l'Irlande puis, avant même l'Espagne, pour la Belgique et l'Italie étant donné leur lourde dette (...) Nous jouons avec le feu", s'alarme-t-il.

L'agence Moody's a prévenu vendredi qu'elle pourrait dégrader la note de la dette italienne en raison des incertitudes sur la capacité de ce pays à accélérer sa croissance et réduire sa dette, l'une des plus élevées d'Europe. Standard and Poor's a déjà révisé sa note sur la dette italienne, la descendant de stable à  négative.

Solidarité de Berlin et Paris

De son côté, le gouvernement allemand, qui insistait sur la participation des bailleurs de fonds privés au sauvetage de la Grèce par une restructuration de la dette, a assoupli sa position vendredi. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré avec le président français Nicolas Sarkozy, qu'elle a reçu à Berlin, que cette participation devrait être "volontaire".

Les agences de notation aussi bien que la Banque centrale européenne (BCE) estiment que forcer les créanciers privés de la Grèce à accepter le rééchelonnement de la dette sur un plus long terme serait considéré comme un défaut de paiement partiel de la Grèce et risquerait de semer la panique sur les marchés financiers.

Restructuration de la dette dangereuse

M. Juncker a souligné qu'une restructuration de la dette serait dévastatrice pour les banques grecques, qui détiennent une bonne partie de la dette, à hauteur de 80 milliards d'euros environ, et aboutirait à devoir financer un plan de sauvetage pour établissements.

"Tout devient encore plus coûteux parce que nous incluons les créanciers privés à cause de considérations de politique intérieure allemande", a-t-il lancé. "Nous devons à nouveau faire preuve de solidarité et nous devons inclure les créanciers privés", a estimé Mme Merkel samedi à Berlin lors d'une réunion de son parti, la CDU, selon l'agence de presse allemande DAPD.

Dimanche, les ministres des Finances de la zone euro doivent s'entendre sur le déblocage d'une tranche d'aide de 12 milliards d'euros, dans le cadre du plan convenu en mai 2010.

agences/olhor


LA PRESSION DE LA RUE SUR LE GOUVERNEMENT EST MAINTENUE

5000 manifestants maintenaient samedi la pression sur le Gouvernement et conspuaient le plan d'austérité. [REUTERS - John Kolesidis]
5000 manifestants maintenaient samedi la pression sur le Gouvernement et conspuaient le plan d'austérité. [REUTERS - John Kolesidis]

Des milliers de manifestants ont défilé samedi en direction du parlement grec, dans le centre d'Athènes. Le remaniement gouvernemental de vendredi, qui selon la presse de samedi visait à apaiser la grogne sociale, n'a pas calmé la colère de la population.

Cinq mille sympathisants de l'organisation communiste PAME ont manifesté samedi jusqu'à la place Syntagma en scandant des slogans comme "Les mesures (d'austérité) nous tuent!".

La plus grande centrale syndicale grecque, GSEE, qui représente deux millions de salariés du privé, a par ailleurs appelé à une grève de 48 heures autour de la période où le parlement se prononcera sur le plan.

Le nouveau gouvernement Papandréou vise à remporter mardi soir un vote de confiance à la Vouli, le parlement, et à boucler ensuite son plan d'austérité, qui prévoit 28 milliards d'euros de hausse d'impôts et de réductions de dépenses publiques d'ici 2015.

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La presse grecque pas dupe du remaniement

Le nouveau gouvernement grec choisi par le Premier ministre, Georges Papandréou, vise à apaiser la grogne sociale et politique, ont estimé samedi plusieurs quotidiens grecs.

Vendredi, M. Papandréou a remanié son gouvernement en nommant un nouveau ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, son ancien rival au sein du Pasok (Parti socialiste), qui a remplacé Georges Papaconstantinou, un technocrate, artisan de l'aide financière internationale à la Grèce en 2010.

Selon "Ta Néa" (progouvernemental) "M. Papandréou a renversé le climat au sein de son parti". "Le nouveau gouvernement doit gérer la grogne sociale qui ne cesse d'augmenter et les pressions de l'étranger". "Le pari du nouveau gouvernement est d'aller plus vite pour surmonter l'impasse économique", poursuit le quotidien.