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La Grèce en appelle à la solidarité de l'UE

Le Premier ministre grec Georges Papandréou (à gauche) en a appelé à la solidarité de l'UE. [Olivier Hoslet]
Le Premier ministre grec Georges Papandréou (à gauche) en a appelé à la solidarité de l'UE. - [Olivier Hoslet]
La Grèce est "déterminée" à mener les réformes nécessaires pour assainir sa dette et attend de l'UE qu'elle se montre solidaire, a affirmé lundi le Premier ministre grec Georges Papandréou. Peu avant, la zone euro, elle-même sous pression du FMI, avait donné deux semaines à la Grèce pour adopter son nouveau plan d'austérité.

"Nous sommes déterminés, Etat et gouvernement, à prendre la bonne voie avec le programme (de réformes), d'aller de l'avant pour entreprendre ce qui est nécessaire de façon à ce que notre pays retrouve une situation économique meilleure et viable", a déclaré le Premier ministre grec Georges Papandréou à l'issue d'une rencontre avec le président de l'UE, Herman Van Rompuy.

Appel à la solidarité de l’UE

"J'espère que le Parlement grec approuvera le programme proposé", a-t-il ajouté, avant d'en appeler à la solidarité et l'unité européenne pour "soutenir la Grèce". "La crise n'a évidemment pas seulement une dimension grecque, elle a aussi une dimension européenne", a-t-il dit.

De son côté, la zone euro a donné lundi deux semaines à la Grèce pour adopter son nouveau plan d'austérité si elle veut obtenir l'argent frais dont elle a désespérément besoin pour éviter une faillite qui provoquerait une onde de choc mondiale.

Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Junker met la pression sur la Grèce. [Rainer Jensen]
Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Junker met la pression sur la Grèce. [Rainer Jensen]

Les ministres des Finances de la zone euro se retrouveront le dimanche 3 juillet pour finaliser l'aide à la Grèce, a annoncé lundi leur chef de file, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, espérant que d'ici là le Parlement grec aura entériné un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations.

Aide repoussée

Lors d'une première réunion dimanche à Luxembourg, les ministres européens ont en effet repoussé le déblocage de la prochaine tranche des 110 milliards d'euros de prêts promis l'an dernier à Athènes avec le Fonds monétaire international, dans le cadre d'un premier plan de sauvetage (lire: Crise en Grèce). Ils exigent avant cela que le Parlement grec adopte, le 28 juin, un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations.

Parallèlement, ils ont fait miroiter des aides supplémentaires à plus long terme, qui pourraient représenter une centaine de milliards d'euros et dont les grandes lignes sont aussi attendues pour début juillet. Mais cela reste une déception pour Athènes, qui espérait l'annonce immédiate d'un déblocage des fonds.

"On augmente la pression", a reconnu lundi le Belge Didier Reynders, c'est "aussi parce qu'il y a des précédents, on a connu des statistiques fausses en Grèce, on a connu beaucoup d'hésitations, je crois qu'il faut être certain que tout le monde va appliquer le plan."

"Responsabilité" grecque

L'Allemand Wolfgang Schäuble a insisté sur "la responsabilité de la Grèce", et Jean-Claude Juncker sur le caractère "crucial" du vote du Parlement grec sur le plan d'austérité, très contesté dans les rues d'Athènes et qui a forcé le Premier ministre socialiste Georges Papandréou à remanier son gouvernement.

Confronté à une fronde au sein de son propre parti et au refus persistant de l'opposition d'accepter l'union nationale, il se soumettra dès mardi soir à un vote de confiance afin de verrouiller sa fragile majorité. La Grèce affirme qu'elle tiendra ses engagements.

Mais selon une source diplomatique européenne, son nouveau ministre des Finance, Evangélos Vénizélos, a émis le souhait à Luxembourg de réaménagements du plan d'austérité accepté en échange de l'aide internationale. "Il s'est heurté à une fin de non-recevoir", indique cette source.

Les experts de la "troïka" (FMI, Commission et Banque centrale européenne) doivent en tout cas retourner mardi et mercredi à Athènes. Ils devront "vérifier que nous avons la même compréhension du texte qui sera soumis au Parlement d'ici fin juin", a commenté le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

Par ailleurs, les ministres européens des Finances se sont mis d'accord lundi sur la création d'un Fonds de soutien permanent doté d'une capacité de prêts de 500 milliards d'euros pour les pays de la zone euro en difficulté financière (lire: Crise de la zone euro).

agences/bkel

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Référendum à l’automne

Un référendum sur une réforme de la Constitution se tiendra en Grèce à l'automne pour tenter de mettre un terme à la crise à laquelle est confrontée le pays, a annoncé lundi à la presse le nouveau porte-parole du gouvernement, Elias Mossialos. Il sera précédé d’un dialogue national.

"La réforme constitutionnelle inclura prioritairement le système politique lui-même et les troubles auxquels il fait face", a-t-il ajouté sans autres précisions.

Selon les sondages d'opinion, les Grecs ont perdu toute confiance dans leur système politique et judiciaire, qui n'a jamais pu enrayer la corruption endémique dans le pays. Dans un discours au parlement le 19 juin, le Premier ministre George Papandreou avait déclaré qu'une nouvelle constitution demeurait "la première des priorités" pour mettre un terme à ce phénomène.

Le FMI met la pression sur la zone euro

Alors que la zone euro met la pression sur la Grèce pour adopter un nouveau plan d’austérité, le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté lundi les responsables européens à prendre des mesures "déterminées" afin d'empêcher une contagion mondiale de la crise grecque, tout en se refusant à envisager à l'heure actuelle un nouveau plan d'aide pour le pays.

Dans un rapport préliminaire sur l'état économique de l'Union monétaire, le FMI a souligné qu'elle connaissait une reprise économique "globalement saine", mais avait besoin de "plus d'intégration économique et financière" pour régler la crise de la dette publique qui la menace.

"Même si des efforts courageux ont été menés pour faire face à la crise, les responsables politiques font face à des dilemmes inconfortables qui suscitent l'incertitude quant au résultat final", a souligné le FMI. "Ne pas parvenir à prendre des mesures déterminées pourrait rapidement étendre les tensions jusqu'au coeur de la zone euro et entraîner d'importantes répercussions mondiales", a-t-il prévenu.