"Je veux rendre à la France sa force, sa sérénité, son unité. Je veux redonner à chacun le goût de l'avenir et l'envie d'un destin en commun", a affirmé Martine Aubry, lors d'une déclaration aux Français prononcée depuis la ville de Lille, dont elle est maire.
"Aussi, j'ai décidé de proposer ma candidature à l'élection présidentielle", a-t-elle poursuivi, dénonçant la politique du président Nicolas Sarkozy, "exclusivement menée au profit des plus privilégiés".
Apprenant cette candidature, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon, en visite dans une exploitation agricole à Sablé-sur-Sarthe, n'ont pas souhaité réagir devant la presse.
Les primaires, un système inédit en France
Mais pour affronter Nicolas Sarkozy, très probable candidat à sa propre succession en avril et mai prochains, Martine Aubry devra sortir gagnante des primaires de son parti.
Système inédit en France, les primaires socialistes désigneront les 9 et 16 octobre prochains le candidat du parti qui défiera le candidat de la droite à l'élection prévue en avril et mai 2012.
Les primaires seront ouvertes à tous les sympathisants de gauche qui le souhaiteront, et le PS espère plusieurs centaines de milliers d'électeurs pour ce scrutin.
agences/pym
Les autres candidats socialistes
Les prétendants aux primaires du PS ont jusqu'au 13 juillet pour faire acte de candidature, mais les principaux sont déjà connus. Outre Martine Aubry, il s'agit de:
- François Hollande: patron du PS de 1997 à 2008, il a pris ses distances avec l'appareil du parti pour se forger une stature présidentielle. A 56 ans, il fait la course en tête dans les sondages depuis l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn. Il incarne une ligne politique réaliste, veut mettre les difficultés de la jeunesse et une réforme de la fiscalité au coeur de sa campagne.
- Ségolène Royal: distancée par Martine Aubry et François Hollande dans les sondages, elle veut se battre jusqu'au bout. A 57 ans, elle cherche à labourer le terrain social, et continue d'incarner un socialisme français atypique, mettant en avant à la fois l'ordre et la justice.
- Arnaud Montebourg: à 49 ans, il cherche à percer au sommet d'un parti dominé par la génération des Aubry-Hollande-Royal. Avocat de formation, orateur brillant, il prône un retour à une forme de protectionnisme européen, avec pour credo la "démondialisation".
- Manuel Valls: il est l'homme le plus à droite du parti socialiste. Décomplexé sur les questions de sécurité et critique sur des réformes emblématiques de la gauche, comme la réduction du temps de travail, il a, à 48 ans, toutes les peines du monde à imposer sa ligne politique.