Ces travaux s'inscrivent dans le cadre des nouvelles exigences requises en matière de sécurité par l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) à la suite de l'accident de Fukushima, ont indiqué mercredi dans un communiqué les Forces motrices bernoises. Les FMB doivent adapter leur dispositif afin de garantir le prélèvement d'eau de refroidissement.
De nouvelles connaissances basées sur des scénarios extrêmes ont montré qu'on ne peut pas exclure qu'en cas de crue violente des débris puissent obstruer le dispositif d'alimentation du système d'urgence SUSAN, écrivent les FMB. La sécurité de la station de pompage en cas d'inondation sera en outre optimisée.
Coûts de 20 millions
Les FMB précisent que ce type de catastrophe présente un risque minime puisque selon les probabilités, il ne pourrait arriver qu'une fois tous les 10'000 ans. La durée de ces travaux ajoutée à la révision annuelle justifient la déconnexion anticipée de la centrale. Celle-ci devrait être remise en activité en septembre, à la fin de la révision.
Selon les FMB, "il faudra compter avec des coûts de 20 millions de francs pour l'acquisition de l'énergie de remplacement". Le groupe n'exclut pas que l'arrêt prolongé de la centrale de Mühleberg, ajouté aux charges traditionnelles et aux projets de remplacement des centrales nucléaires, ne pèse sur le résultat 2011.
La centrale bernoise fait l'objet d'une virulente campagne des anti-nucléaires qui exigent sa fermeture immédiate. Bénéficiant d'un large soutien dans la population, ils estiment que les conditions de sécurité de ce site ne sont pas remplies.
Nouvelle expertise demandée
Les habitants de la région regroupés en comité ont fait recours en février 2010 contre l'exploitation illimitée du site accordée par le Département fédéral de l'énergie (DETEC) en décembre 2009. Pour appuyer leur démarche, ils exigent une nouvelle expertise technique dans une requête au Tribunal administratif fédéral (TAF).
"En 2006, l'association allemande pour la surveillance technique TÜV Nord a relevé dans un rapport une série de problèmes de sécurité; nous demandons au TAF qu'il ordonne une deuxième expertise par ce même groupe d'experts afin de vérifier si les FMB ont suivi les recommandations émises à l'époque", a expliqué mercredi à l'ats Rainer Weibel, avocat du comité.
"Dans le cadre de la décision sur l'annulation de l'autorisation illimitée pour la centrale de Mühleberg, les recourants comptent sur le TAF pour la prise en compte des nouvelles connaissances techniques en matière de sécurité nucléaire", écrit le comité dans un communiqué.
ats/vkiss