La loi d'application du nouveau plan-cadre d'austérité a été adoptée de justesse par le Parlement grec, par une majorité de 155 députés sur les 296 présents (136 ont voté contre et 5 se sont abstenus).
La loi détaille les impopulaires mesures d'austérité, hausses d'impôts et privatisations à mener d'ici 2015. Le plan cadre draconien adopté mercredi propose les moyens de parvenir à réaliser 28,4 milliards d'euros (34,3 milliards de francs) d'économies budgétaires en cinq ans, et d'engager pour 50 milliards de privatisations.
Voie ouverte à l'aide internationale
L'opposition de droite, qui a voté contre la loi-cadre mercredi s'est cette fois déclarée en faveur des chapitres du texte concernant privatisations et baisses des dépenses publiques, mais a maintenu son refus de soutenir le volet fiscal, frappant de plein fouet la classe moyenne.
L'adoption de ce deuxième texte ouvre la voie à la poursuite du soutien financier de l'UE et du FMI à Athènes, levant au moins temporairement l'hypothèque d'un défaut de paiement susceptible de faire exploser la zone euro, à commencer par l'Espagne et l'Italie.
Mercredi, l'UE qui craint une contagion de la crise de la dette grecque à d'autres pays de la zone euro avait rapidement salué le vote obtenu par le gouvernement socialiste malgré les manifestations violentes qui se sont déroulées à Athènes.
L'air suffoquant à Athènes
Jeudi, les rues d'Athènes demeurent soumises à un asphyxiant bouclage policier, après les violents affrontements de la veille entre groupes de jeunes cagoulés et forces de l'ordre qui se sont poursuivis tard dans la nuit, envoyant plus de 100 personnes à l'hôpital pour de premiers soins.
Mais le climat social s'est légèrement détendu en Grèce avec la fin de la grève générale de 48 heures des syndicats et la levée du mot d'ordre de coupures d'électricité aléatoires pratiquées depuis plusieurs jours par les salariés du groupe Electricité de Grèce pour protester contre la privatisation, prévue dans le plan, de leur groupe. Seuls les bateaux au départ de la région d'Athènes restent à quai jeudi.
agences/boi
L'Italie et le Portugal aussi à la diète
L'Italie et le Portugal ont également annoncé des mesures d'austérité jeudi.
Après d'âpres négociations, le gouvernement de Silvio Berlusconi a adopté une sévère cure d'austérité d'environ 47 milliards d'euros d'ici 2014.
Ce nouveau tour de vis doit permettre à l'Italie de tenir l'engagement pris à l'égard de l'UE de parvenir à un quasi-équilibre en 2014, avec un déficit de 0,2% du PIB contre 4,6% en 2010.
Au Portugal, le Premier ministre Pedro Passos Coelho a annoncé le prélèvement d'une taxe spéciale sur les salaires et l'anticipation de mesures d'austérité prévues par le plan d'aide conclu avec l'UE et le FMI, afin d'atteindre son objectif budgétaire pour 2011.
Le nouveau gouvernement a décidé de créer une "contribution spéciale" d'un montant équivalent à 50% du 14e mois pour "tous les revenus supérieurs au salaire minimum"