La récolte de paraphes a été menée sous la houlette des Jeunes Libéraux-Radicaux et Démocrates du centre, soutenus par leurs aînés du PLR et de l'UDC. Des sympathisants du PDC, des Verts libéraux, du Parti Pirate suisse, de Migros et du forum des consommateurs alémaniques (kf) ont également participé à l'action.
Trop d'Etat
Le comité référendaire rejette l'idée d'un prix réglementé par l'Etat. D'après lui, au lieu de protéger le marché du livre, la réglementation va susciter une hausse des prix qui profitera aux grandes maisons d'édition au détriment des auteurs, des libraires et des consommateurs. Les partisans estiment en revanche que la loi devrait entraîner une baisse des prix.
En tout cas, elle devrait profiter davantage aux lecteurs romands qu'à ceux de Suisse alémanique. En cause: une structure très différente du marché qui amène une forte disparité des prix de vente en magasin.
Un Röstigraben du livre
En Suisse romande, un livre français est vendu entre 30 et 50% plus cher qu'en France, voire davantage quelque fois. En Suisse alémanique, cette différence n'est que de 10 à 20% pour un livre allemand par exemple.
Les signatures récoltées montrent ce fossé. La majeure partie vient de Zurich, Berne, St-Gall et Argovie. A Genève, les opposants au prix du livre ont réuni uniquement 22 signatures. Dans le canton de Vaud, 58 personnes ont signé le référendum, à Neuchâtel 42, dans le Jura 17, alors que dans les cantons bilingues du Valais et de Fribourg, on dénombre respectivement 717 et 254 paraphes.
Serpent de mer
La gestation de la réglementation a duré sept ans au Parlement. La nouvelle loi concrétise une initiative parlementaire déposée en 2004 par feu le conseiller national Jean-Philippe Maitre (PDC/GE).
L'éditeur ou l'importateur fixeront le prix de vente d'un livre. Mais la loi ne plafonne pas les tarifs des ouvrages importés. Cette idée a été abandonnée en cours de route. La surveillance a été confiée à Monsieur Prix qui pourra jouer les arbitres. Le commerce électronique est aussi concerné.
ats/mej