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Barroso veut renforcer le Fonds de soutien européen

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso en plein discours. [Reuters]
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso craint la contagion. - [Reuters]
D'après le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, la crise de la dette pourrait s'étendre au-delà des pays fragiles de l'eurozone. Il souhaite que les capacités du Fonds de soutien européen soient réévaluées.

Dans un courrier daté du mercredi 3 août, José Manuel Barroso a appellé les dirigeants de l'Union européenne à réévaluer le Fonds européen de stabilité financière (FESF), afin de s'assurer qu'il est en mesure de "gérer des risques de contagion". Une telle "réévaluation" pourrait notamment se traduire par une augmentation de la capacité du fonds.

Le président de la Commission européenne a ajouté que la crise de la dette ne touchait "plus uniquement la périphérie de la zone euro", à savoir les pays les plus fragilisés. De fait, des risques de contagion ont touché cette semaine l'Italie et l'Espagne. Même des pays moins endettés, ou mieux notés par les agences de notation, ont été mis sous pression par les marchés et ont vu leur coût de refinancement atteindre des niveaux records.

Renforcer le FESF

Le FESF, créé en 2010 pour venir en aide à l'Irlande puis au Portugal, a une taille de 750 milliards d'euros, mais sa capacité effective de prêts est de l'ordre de 440 milliards d'euros. Un montant jugé insuffisant pour sauver, si cela s'avérait nécessaire, un pays comme l'Italie.

Des modifications concernant le FESF ont déjà été entérinées le 21 juillet dernier, lors du sommet de la zone euro. Elles visent à permettre au fonds d'intervenir sur le marché secondaire de la dette (où sont échangés les titres déjà en circulation) et aider à recapitaliser des banques en difficulté. José Manuel Barroso a toutefois reconnu que ces décisions "n'ont pas eu les effets escomptés sur les marchés".

Ces avancées doivent encore être approuvées par les Parlements nationaux à la rentrée, et des réticences se font déjà sentir dans certains pays. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a notamment averti qu'il refusait de "signer un chèque en blanc" pour le rachat d'obligations par le FESF. José Manuel Barroso a fait savoir qu'il allait écrire aux dirigeants européens pour les presser de mettre en place rapidement les mesures prises lors du sommet du 21 juillet.

ats/afp/tur

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La BCE prend les devants

Dans ce contexte très tendu, tous les regards se tournent vers la Banque centrale européenne, perçue comme le rempart le plus solide à la crise de la dette. Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a annoncé ce jeudi le maintien de son principal taux directeur à 1,5%. Il a également déclaré que l'institution allait reprendre ses achats d'obligations publiques de pays de la zone euro sur les marchés. La BCE n'avait procédé à aucun rachat de dette depuis mars. En écho aux propos de José Manuel Barroso, Jean-Claude Trichet a toutefois ajouté qu'il souhaitait voir le FESF prendre rapidement le relais.

Par ailleurs, la BCE va aussi venir en aide aux banques, en mettant à leur disposition des liquidités supplémentaires. Une opération exceptionnelle de prêt sur six mois aux banques sera lancée le 9 août. L'allocation illimitée de crédits aux banques, à taux fixe et sur des périodes allant jusqu'à trois mois, est quant à elle prolongée d'un trimestre, jusqu'à janvier 2012.