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Pour Cameron, les violences ne sont pas politiques

Au Parlement, David Cameron a refusé d'expliquer les émeutes par des motivations politiques. Pour lui, c'est du vol. [KEYSTONE - Andy Rain]
Au Parlement, David Cameron a refusé d'expliquer les émeutes par des motivations politiques. Pour lui, c'est du vol. - [KEYSTONE - Andy Rain]
Les émeutes qui ont secoué Londres et d'autres villes anglaises pendant quatre nuits n'ont rien à voir avec la politique mais ont été motivées par la volonté de voler, a affirmé le Premier ministre britannique David Cameron jeudi à Londres devant le Parlement.

Il ne s'agit "pas de politique, ni de manifestation mais de vol", a déclaré le Premier ministre David Cameron, en parlant des émeutes qui ont secoué plusieurs villes anglaises pendant quatre nuits. "Nous ne laisserons pas un climat de peur s'instaurer dans nos rues", a-t-il ajouté jeudi devant le Parlement britannique, réuni en session extraordinaire.

Ces événements correspondent aux pires émeutes urbaines qu'ait connues le pays depuis des décennies. Le Premier ministre n'a pas exclu le recours à l'armée dans le futur.

La mort d'un homme, tué par la police la semaine dernière à Londres, a été "utilisée comme excuse par des voyous opportunistes dans des gangs, d'abord à Tottenham (quartier du nord de la capitale), puis dans tout Londres et ensuite dans les autres villes" du pays, a ajouté le Premier ministre conservateur. "C’est de la criminalité pure et simple", a-t-il poursuivi avant d’ajouter : "la criminalité a un contexte. Ce n'est pas un problème de pauvreté mais de culture. Une culture de violence, de manque de respect vis-à-vis de l'autorité."

Aide publique aux victimes des émeutes

Certains magasins londonniens ont dû fermer et déplorent un important manque à gagner. [KEYSTONE - Kerim Okten]
Certains magasins londonniens ont dû fermer et déplorent un important manque à gagner. [KEYSTONE - Kerim Okten]

Le Premier ministre a par ailleurs assuré que les victimes des émeutes recevraient des compensations. "Si votre gagne-pain ou vos biens ont été endommagés, nous vous indemniserons", a-t-il affirmé, annonçant la création d'un fonds de 22 millions de francs pour venir en aide aux commerçants victimes des violences.

David Cameron a aussi reconnu qu'il y avait eu "trop peu" de policiers mobilisés au début des émeutes. Mais "la riposte a été bonne" au final, a-t-il ajouté, en faisant référence au calme qui a régné dans la nuit de mercredi à jeudi dans le pays. "Nous n'arrêterons pas (la riposte) tant que l'ordre n'est pas totalement rétabli dans nos rues", a-t-il insisté.

Calme précaire de mercredi à jeudi

Au cours de la nuit de mercredi à jeudi, un calme précaire a régné dans la majeure partie des quartiers de la capitale britannique (lire: Émeutes en Grande-Bretagne).

Des violences ont secoué pendant quatre nuits consécutives Londres et d'autres villes anglaises, où de nombreux commerces ont été pillés et plusieurs bâtiments incendiés. Elles ont fait quatre morts et au moins un blessé grave.

ats/afp/pbug

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L'addition sera salée

La facture des émeutes qui ont secoué Londres et d'autres villes anglaises depuis le week-end dernier dépassera largement le seuil des 200 millions de livres (240,2 millions de francs), selon des chiffres encore provisoires jeudi des assureurs et de groupements professionnels.

En plus du fonds d'urgence de 20 millions de livres (lire ci-contre) pour aider les commerces affectés, David Cameron a aussi débloqué une aide de 10 millions de livres (12 millions de francs) pour contribuer aux opérations de "nettoyage et de sécurisation" dans les municipalités touchées.

Le Centre de recherche pour le commerce de détail (CRR) a estimé à au moins 80 millions de livres (96,1 millions de francs) le manque à gagner pour les commerçants ayant dû fermer leurs magasins en raison des émeutes. Les opérations de nettoyage et les réparations des magasins étaient chiffrés mercredi à plus de 60 millions de livres (72,1 millions de francs).

Le CCR s'inquiète par ailleurs de l'impact sur le tourisme des images des violences qui ont fait le tour du monde, à un an des Jeux olympiques de Londres.

"Si seulement 1% des touristes attendus choisissent une autre destination, l'économie britannique perdra 520 millions de livres (626,6 millions de francs) dans les 12 prochains mois, soit environ les revenus générés par le mariage princier" fin avril du prince William et Kate Middleton, a indiqué un cabinet spécialisé.