Publié

Libye: le conflit s'intensifie autour de Brega

Les rebelles assurent que la conquête de Brega n'est plus qu'une "question de jours". [KEYSTONE - Sergey Ponomarev]
Les rebelles assurent que la conquête de Brega n'est plus qu'une "question de jours". - [KEYSTONE - Sergey Ponomarev]
Les troupes kadhafistes conservaient vendredi le contrôle du terminal pétrolier et de la raffinerie du port stratégique de Brega, dans l'est de la Libye. Les rebelles, eux, ont lancé une offensive dans l'Ouest pour mettre fin aux tirs de roquettes contre leur enclave de Misrata.

La situation demeurait incertaine autour de Brega. Les insurgés avaient annoncé jeudi soir qu'ils avaient investi un quartier résidentiel de la cité portuaire, mais revenaient sur cette déclaration. Un porte-parole de la rébellion a précisé que la sécurité de la ville n'était pas assurée.

Le terminal pétrolier se trouve à une quinzaine de kilomètres de ce quartier. "Nous essayons maintenant de dégager la zone. Il y a encore des troupes de Kadhafi là-bas. Les troupes de Kadhafi tirent des roquettes sur la ville", a dit Mohammed Zaouaoui. Confiants, les rebelles assurent que la conquête de cette cité pétrolière, poste avancé des pro-Kadhafi à 240 km au sud-ouest de Benghazi, n'est plus qu'une "question de jours".

Relancer les exportations de brut

La ville de Brega s'étend sur une dizaine de kilomètres d'est en ouest, le long de la route côtière. Les forces pro-Kadhafi ont aménagé de solides lignes de défense, avec des centaines de mines et un ingénieux réseau de tunnels souterrains où chars et véhicules peuvent échapper aux frappes de l'OTAN.

La ville côtière de Brega a été un point stratégique depuis le début du conflit. [Alexandre Meneghini]
La ville côtière de Brega a été un point stratégique depuis le début du conflit. [Alexandre Meneghini]

Les rebelles concentrent leurs efforts sur cette localité car la prise des installations pétrolières marquerait, à leurs yeux, un tournant dans le conflit. Elle leur offrirait la possibilité de relancer les exportations de brut aussi rapidement que possible. La progression enregistrée jeudi par les rebelles a mis fin à plusieurs semaines de blocage dans l'est de la Libye où les insurgés souffrent de leurs divisions et de leur manque d'expérience.

Soulager Misrata

Dans l'Ouest, les combattants de Misrata, enclave rebelle à 200 km à l'est de Tripoli, ont lancé jeudi une offensive sur Touarga, à une quarantaine de kilomètres au sud, pour mettre fin aux tirs de roquettes des pro-Kadhafi qui continuent de terroriser les habitants.

La cité portuaire comptait 500'000 habitants avant le début de la révolte mi-février. Elle tente de se relever après les violents combats qui avaient duré des mois au printemps, jusqu'à ce que les rebelles parviennent à desserrer l'étau mi-mai, grâce aux frappes de l'OTAN.

ats/vkiss

Publié

Contrebande de carburant

Les sanctions internationales et le conflit ont interrompu l'approvisionnement en carburant de certaines parties du pays sous le contrôle des forces gouvernementales. La conséquence de cette situation est l'apparition d'une contrebande entre la Tunisie et la Libye portant sur d'importants volumes de carburants.

"Les forces armées procèdent à des vérifications dans les stations services dans le sud de la Tunisie, afin que ni les Tunisiens, ni les Libyens ne puissent se procurer de grandes quantités", a dit un responsable du ministère tunisien de la Défense.

La France garde le cap

Le régime de Mouammar Kadhafi a interdit la possession et l'utilisation de téléphones satellitaires Thuraya sans autorisation. Toute personne violant cette interdiction sera accusée de communiquer avec l'ennemi et risque jusqu'à la peine capitale, a précisé l'agence officielle Jana.

Le président français Nicolas Sarkozy de son côté a assuré que la France irait "jusqu'au bout de sa mission" en Libye et que son effort militaire resterait constant malgré le retrait du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle. Le navire a regagné vendredi son port d'attache de Toulon pour des opérations de maintenance et le repos de son unique équipage, après neuf mois de présence quasi ininterrompue en mer, dont cinq au large des côtes libyennes.