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DSK blanchi mais pas innocenté, selon la presse

6 juin. Lors d'une nouvelle audience de 7 minutes, DSK,  plaide non coupable, ouvrant ainsi la voie à un procès devant un jury. Entouré de ses avocats William Taylor (g) et Benjamin Brafman (d). Ce dernier est connu aux Etats-Unis pour être l'avocat des stars. Il a notamment défendu Michael Jackson, accusé de pédophilie. [Allan Tannenbaum]
Pour la plupart des journaux français, le retour de DSK sur la scène politique paraît impossible. - [Allan Tannenbaum]
Les éditorialistes de la presse française soulignent mercredi avec un bel ensemble que Dominique Strauss-Kahn a été blanchi mais pas innocenté la veille par le tribunal de New York, et certains estiment difficile ou même impossible son retour en politique.

"Loin d'être blanchi, DSK va devoir désormais subir, comme une autre peine, le regard suspicieux de l'opinion publique. Évoquer son retour sur la scène politique française paraît donc hors sujet", estime Le Figaro (droite).

Pour Le Monde, qui évoque "une leçon impitoyable" infligée à l'ancien patron du FMI, "l'emballement médiatique a incontestablement joué un rôle majeur dans la chute de DSK (... mais) il est surtout victime de sa propre imprudence."

Libération (gauche) souligne que cette affaire a permis de faire éclore plusieurs "registres de vérités": celle des policiers et magistrats new-yorkais, des romanciers ou scénaristes, mais aussi dans la "pratique journalistique":

"Ainsi cet événement nous aura permis d'éclairer d'une lumière plus crue la réalité jusque-là largement occultée de l'asymétrie des relations de pouvoir sexuées et parfois sexuelles dans l'univers politique."

Catalogue de victimes

La Croix (catholique) fait un catalogue des victimes: "Beaucoup de perdants, trop de perdants, dans ce qu'il convient d'appeler l'affaire Strauss-Kahn. Perdante, aussi, l'image de la justice". "D'autres épisodes sont à prévoir", conclut le quotidien catholique. "Et si on essayait la sobriété et la décence ?" propose-t-il.

"Sexe, mensonges et non-lieu", titre France Soir (populaire) pour qui "DSK n'en a pas pour autant fini avec la justice" car "son audition (en France) dans l'affaire (Tristane) Banon --qui l'accuse de tentative de viol en février 2003-- apparaît aujourd'hui inévitable".

Un juge new-yorkais a ordonné mardi l'abandon de toutes les poursuites contre Dominique Strauss-Kahn, désormais libre de quitter les Etats-Unis après trois mois d'une extraordinaire saga judiciaire qui a fait dérailler ses ambitions présidentielles.

Audience de 15 minutes

Lors d'une audience expédiée en 15 minutes, le juge Michael Obus a sans surprise suivi le procureur qui lui avait demandé la veille de classer toutes charges contre l'ancien patron du FMI, accusé de crimes sexuels. "Je ne vois aucune raison" pour ne pas suivre l'avis du procureur, a-t-il expliqué.  Lire: Affaire Strauss-Kahn

Le procureur-adjoint Joan Illuzzi-Orbon a répété, dans une salle d'audience de Manhattan pleine à craquer, que la femme de chambre qui accusait DSK de l'avoir sexuellement agressée le 14 mai avait menti à répétition aux enquêteurs, et que dans ce contexte, elle ne pouvait pas être un témoin crédible dans un procès. Et elle a ajouté qu'il ne pouvait pas être établi de manière indépendante que sa brève relation sexuelle avec Dominique Strauss-Kahn lui avait été imposée.

Après l'audience, Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, qui devrait récupérer son passeport mercredi, s'est exprimé pour la première fois depuis qu'il avait plaidé non coupable le 6 juin. "C'est la fin d'une épreuve terrible et injuste.

Je suis soulagé pour ma femme, mes enfants, mes amis, tous ceux qui m'ont soutenu (...) J'ai hâte de rentrer dans mon pays mais j'ai encore quelques petites choses à faire avant de pouvoir partir et je m'exprimerai plus longuement quand je serai de retour en France", a déclaré, visiblement soulagé, l'ancien patron du Fonds monétaire international.

Dans une déclaration écrite, il a également remercié ses partisans après ces mois de "cauchemar", et précisé qu'il avait hâte de "reprendre une vie plus normale".


DSK NE VEUT PAS VERSER D'ARGENT

Benjamin Brafman, l'un des deux avocats de Dominique Strauss-Kahn, a affirmé que son client n'avait nullement l'intention de donner de l'argent à Nafissatou Diallo, dans un entretien publié mercredi par Aujourd'hui en France/Le Parisien.

"Il faut qu'une chose soit claire pour les Français: DSK n'a aucune intention et n'a jamais eu aucune intention de lui donner de l'argent", a-t-il déclaré. Selon lui, "elle n'a pas subi de préjudice" et son client est "innocent". Benjamin Brafman a également estimé que la procédure engagée au civil va "s'effondrer comme la procédure pénale". "Si la parole de cette femme n'a pas été jugée crédible une fois, elle ne le sera pas une seconde fois", a-t-il ajouté.

L'abandon de toutes les charges met fin à la procédure pénale mais DSK n'en a cependant pas complètement fini avec la justice américaine: les avocats de Nafissatou Diallo ont lancé début août une procédure civile devant un tribunal du Bronx pour obtenir des dommages et intérêts.

afp/cht

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DSK savoure sa première journée d'homme libre

Dominique Strauss-Kahn a savouré mercredi à New York sa première journée d'homme libre, impatient de rentrer en France après l'abandon de toutes les poursuites dont il faisait l'objet aux Etats-Unis pour agression sexuelle.

Dans la matinée, aucune activité n'était visible dans sa luxueuse maison de TriBeCa, dans le sud de Manhattan, devant laquelle guettaient de nombreux journalistes. Tous les rideaux des fenêtres étaient tirés.

DSK avait mardi soir célébré la fin de ce qu'il a appelé "un cauchemar" judiciaire à l'Artusi, un restaurant italien de Greenwich village, avec notamment sa femme Anne Sinclair et l'un de ses avocats William Taylor.

Il doit en principe récupérer son passeport mercredi, dernier sésame vers la liberté.

Mercredi, son autre avocat, Benjamin Brafman, a qualifié d'"erreur de jugement qui n'avait rien de criminel" la brève relation sexuelle qu'a eue l'ancien patron du FMI avec la femme de chambre guinéenne le 14 mai dans sa suite du Sofitel.

Dominique Strauss-Kahn "a payé au prix fort une erreur passagère de jugement qui n'avait rien de criminel", a expliqué Benjamin Brafman dans une interview à la chaîne américaine NBC.

Enquête en France après la plainte de Nafissatou Diallo

Le parquet de Pontoise, près de Paris, a ouvert une enquête après la plainte pour tentative de subornation de témoin déposée par l'avocat de Nafissatou Diallo.

"Une plainte a été déposée hier (mardi) par Me Thibault de Montbrial" et il y a "ouverture d'une enquête préliminaire", a déclaré le procureur de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry.

Le parquet, qui dépend en France du ministère de la Justice, peut décider, à l'issue de son enquête préliminaire, de confier la poursuite des investigations à un juge indépendant, renvoyer directement l'affaire devant un tribunal ou bien la classer.

Me Thibault de Montbrial, relais en France du cabinet Thomson qui défend Nafissatou Diallo à New York, avait annoncé avoir déposé plainte mardi pour tentative de subornation de témoin contre un adjoint au maire de Sarcelles, une ville de la banlieue parisienne dont Dominique Strauss-Kahn a été le maire.

La défense de Nafissatou Diallo reproche à cet adjoint du maire François Pupponi, un proche de DSK, d'avoir fait pression sur une femme qui affirme avoir eu une liaison avec Dominique Strauss-Kahn, pour la dissuader de témoigner. Elle n'a pas en revanche révélé le nom de cet adjoint.