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Sorties CD: Beirut réitère avec brio sa pop orchestrale

Zach Condon, tête pensante de Beirut
Zach Condon, tête pensante de Beirut
A gauche: deux outsiders talentueux - Beirut et Bombay Bicycle Club - nous offrent des albums d'excellente facture, l'un mêlant folk et musique des Balkans et l'autre présentant un bon rock briton matiné de synthés et de samples. A droite: le DJ et producteur superstar David Guetta poursuit sa sérigraphie musicale.

Beirut est le groupe du multi-instrumentiste américain Zach Condon, surdoué né en 1986 et déjà auteur il y a cinq ans du délicat "Gulag Orkestar", puis du tout aussi formidable "The Flying Cup Club" en 2007.

Troisième opus de Beirut, "The Rip Tide" met une nouvelle fois en avant des mélodies capables de nous faire plonger dans une joie mélancolique. Il s'agit d'une musique pop orchestrale, doux mélange de folk et de musique de l'Est. Autre marque de fabrique: la voix traînante, douce et parfaitement maîtrisée de Zach Condon qui lévite sur un flot parfois intense d'instruments.

Un son reconnaissable entre mille

Sans totalement révolutionner le genre (auquel Beirut a contribué à donner ses lettres de noblesses), "The Rip Tide" ne déstabilisera aucunement les aficionados. Le son qui en émane est en effet reconnaissable entre mille et dans la droite lignée des albums précédents.

Droite lignée... Mais aussi l'amorce d'un départ sur d'autres sentiers. La tonalité générale de l'opus se distin gue en effet par une touche supplémen taire de soleil et de légèreté, comme en atteste l'entraînant "Santa Fe". Au final, l'album laisse une excellente impression. Mais il ne provoque pas un émoi semblable aux précédents.

Beirut at Bonnaroo 2011: Santa Fe

Bombay Bicycle Club change de braquet

Bombay Bicycle Club laisse tomber la folk intimiste ("Flaws") et revient à l'essentiel: du rock électrique briton, matiné de synthés et de samples. Et la démarche est couronnée de succès, car là où la cuvée précédente déroutait (sans être à jeter aux orties pour au tant), on redécouvre dans "A Different Kind of Fix" un groupe qui pourrait compter au sein de la concurrentielle scène artistique anglaise.

"A Different Kind of Fix" démarre à tombeau ouvert. BBC démontre ainsi dès les premiers accords qu'il a retrouvé un tempo similaire à l'album de ses débuts ("I Had The Blues But I Shook Them Loose"), avec quelque chose en plus.

Un album qui invoque des références

"A Different Kind of Fix" parvient sans peine à accrocher l'attention dès les premiers titres. Hormis un léger coup de mou au coeur de l'album, où l'intensité devient variable, la maîtrise ressurgit au cours des derniers morceaux.

Sans être un défaut rédhibitoire, certaines plages évoquent immanquablement des références. On croirait la chanson "Still" chantée par Tom Yorke (Radio- head), tandis que d'autres compositions louchent fortement du côté d'Arcade Fire, voire d'Alamo Race Track. Bombay Bicycle Club cherche donc encore à s'émanciper, mais a déjà amorcé un virage prometteur avec cet album.

David Guetta: un air de déjà vu

David Guetta
David Guetta

Honni des puristes de la musique élec tronique et brocardé plus qu'à son tour, David Guetta ne va pas réconcilier ses détracteurs avec son album "Nothing But The Beat".

Les adeptes du genre seront par contre aux anges. Autant l'écrire d'emblée, le DJ et producteur français va sans doute poursuivre son triomphe commercial avec une musique qui essore les ficelles qu'il a maintes fois tirées: gros beats, sono rités minimalistes et featurings de renommée internationale. L'album réunit le "Top 50", avec par exemple Will.I.Am, Usher, Snoop Dogg, Akon, Timbaland et Jennifer Hudson.

On ne change pas une formule qui vend

Le raz-de-marée David Guetta 2011 n'a pas attendu la sortie de ce 5e album pour pointer le bout de son nez. Plu- sieurs singles ont déjà pris d'assaut radios, TV, internet, les supermarchés et les sonneries de téléphones mobiles. Sans prendre de risque, le DJ reprend à l'identique la formule du R'n'B/House de "One Love", sorti en 2009.

Mais signe que l'artiste est rentable, même Snoop Dogg s'est converti au rouleau compresseur. Résultat: le rappeur y perd du lustre mais réalise probablement une opération lucrative. En conclusion, "Nothing But The Beat" regorge de titres interchangeables.

Jérôme Zimmermann

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Les nouveautés musicales

Maurane, "Fais-moi une fleur" (5 septembre)

Little Dragon, "Ritual Union" (5 septembre)

Gavin Degraw, "Sweeter" (6 septembre)

Lady Antebellum, "Own the night" (13 septembre)

Kasabian, "Velociraptor" (16 septembre)

Super Heavy, avec Mick Jagger, Joss Stone, Dave Stewart (ex-Eurythmics), Damian Marley (le fils de Bob Marley) et A.R. Rahman (Slumdog Millionaire) (16 septembre)

Deus, "Keep you close" (16 septembre)

Nneka, "Soul is Heavy" (23 septembre)

James Morrison, "The Awakening" (23 septembre)

Blink 182, "Neighborhoods" (23 septembre)

Jean-Louis Murat, "Grand Lièvre" (26 septembre)

Camille, titre inconnu (3 octobre)

Björk, "Biophilia" (7 octobre)

Arthur H, "Baba Love" (10 octobre)

Noel Gallagher, "Noel Gallagher's High Flying Birds" (17 octobre)

Coldplay, "Mylo Xyloto" (24 octobre)

Corneille, nouvel album (24 octobre)

No Doubt, titre inconnu, (novembre)

L'info musicale de la semaine

Le chanteur de Maroon 5 Adam Levine est ravi de la reprise du télé-crochet de NBC "The Voice", dans lequel il intervient comme coach vocal, pour régler ses comptes avec quelques mauvaises langues du métier qui font courir le bruit qu'il serait "une 'bimbo' chantante qui aime les filles".

"C'est pour moi une bonne occasion de mettre en avant ma personnalité et de montrer que j'ai aussi un cerveau", a répondu le chanteur lead à ses détracteurs. "Mais c'est vrai: je suis une 'bimbo', j'aime chanter et j'aime les femmes. Sauf que j'ai une personnalité plus complexe que ça et j'aime la mettre en valeur dans l'émission. C'est cool", s'est-il expliqué.

Le télé-crochet "The Voice" dans lequel Christina Aguilera, Cee Lo Green et Blake Shelton interviennent également comme coaches vocaux, a été un immense succès pour sa première saison. L'émission a ceci de particulier que les coaches ne voient pas les candidats mais entendent seulement leur voix.

D'un groupe de huit postulants à la célébrité pour chaque coach, il n'en reste en finale qu'un seul, dégrossi par les quatre stars officiantes. Or, c'est le candidat du groupe de Levine, le crooner Javier Colon, qui l'a emporté en finale pour la première saison.