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Sorties CD: les "Chansons ordinaires" de Miossec

Miossec [DR]
Miossec paraît particulièrement désenchanté par la vie dans son nouvel album. - [DR]
Christophe Miossec sort cette semaine ses "Chansons ordinaires" qui prouvent que le breton n’a pas perdu son sens de la formule, tandis que les Belges de dEUS s’offrent des envolées lyriques puissantes dans "Keep you close" et que la chanteuse germano-nigériane Nneka poursuit ses revendications dans "Soul is heavy".

Christophe Miossec ne croit plus en la vie. Les onze titres de son huitième album sont autant de prétextes à dénoncer la tristesse de l’existence. Album préparé en trois jours dans une ferme perdue près de Rennes, "Chansons ordinaires" a été fabriqué avec de nouveaux musiciens pour rompre avec le récent Miossec et éviter de s’auto-parodier. Il en résulte un album électrique, brut et spontané.

De "chanson que personne n’écoute" (Tout a déjà été dit, mais ce n’est pas grave, car personne n’écoute) à "chanson sympathique" (Ce n’est pas parce que tu perds que tu gagneras un jour), le chanteur breton assène ses amers constats et vérités désabusées sur un rythme rock nerveux, entre riffs fébriles et batterie lourde.

Plutôt pleurer qu’en rire

Clin d’oeil de celui qui ne veut pas faire de la "chanson française", Miossec a intitulé tous ces titres en commençant par le mot "chanson". Une répétition qui met en abîme la routine triste de la vie. Il y développe des thèmes comme les ambitions abandonnées ("Chanson pour les amis"), la fatalité de l’existence ("Chanson d’un fait divers") ou l’effacement lent des sentiments ("Chanson qui laisse des traces").

Hormis la "Chanson protestataire" où le démontage de cliché tombe dans le registre comique (Y’a pas que des saints chez les tibétains, Y’a pas que des fachos sous les drapeaux, Y’a pas que des poivrots dans les bistrots, Y’a des enfants qui sont emmerdants), les "Chansons ordinaires" de Miossec donnent plutôt envie de pleurer ou de se suicider. C’est sympa un moment pour se remettre en question et réfléchir sur sa vie, mais ça devient un peu répétitif à la longue. Heureusement, les sonorités rock plus marquées que d’ordinaire chez Miossec en font un album agréable à écouter, qui ravira certainement les fans de la première heure, mais laissera plutôt indifférents les autres.

dEUS offre des envolées lyriques

dEus  Montreux Jazz Festival [rsr - Montreux Jazz Festival]
dEus Montreux Jazz Festival [rsr - Montreux Jazz Festival]

Trois ans après "Vantage Point", le groupe de rock belge dEUS sort son nouvel album, "Keep you close". Depuis leur premier succès en 1994, et leur chef-d’oeuvre "Ideal Crash" en 1999, chaque nouvelle sortie du groupe belge est attendue avec impatience. La constante s’est encore vérifiée cette année: "Keep you close" est devenu disque d’or le jour de sa sortie en Belgique, vendredi passé.

L’album s’ouvre avec le titre éponyme "Keep you close". Une introduction épique, un ensemble de cordes mélodique et des sursauts oniriques donnent à l’ensemble un élan lyrique puissant qui permet d’être immédiatement transporté dans un autre monde, celui de dEUS. On y reste tout au long de l’album, même si certains titres sont plus accrocheurs que d’autres. C’est le cas de "Twice", dans lequel les nappes de cordes distillées à bon escient font retrouver le lyrisme de l’ouverture. Entre plages calmes et soudaines déflagrations, le titre illustre à merveille la dualité de son nom.

Un album travaillé

Cette dualité, on la retrouve d’ailleurs dans tout le disque. Notamment "The end of Romance", qui oscille entre chant doux et scansion poétique assénée brusquement, ou "Ghost", un titre qui monte en puissance pour se terminer abruptement dans le chaos. "Keep you close" se termine avec "Easy", aux allures de bande son d’un film glauque des années 1970 et à l’outro qui s’étire à l’infini, comme pour permettre à l’auditeur de quitter le monde de dEUS.

Les Belges font preuve d’une belle maîtrise avec des structures, des arrangements et des constructions où rien n’est laissé au hasard. Peut-être un peu trop, d’ailleurs, car l’album paraît trop policé pour que les fans de la première retrouvent l’excitation qui définissait le groupe à ses débuts. Mais il permet à dEUS de continuer à se prétendre comme une référence dans le rock européen.

Nneka a l’âme lourde

Nneka [KEYSTONE - Sandro Campardo]
Nneka [KEYSTONE - Sandro Campardo]

Quatrième album de la chanteuse germano-nigériane Nneka, "Soul is heavy" (l’âme est lourde) permet de retrouver la voix suave et les mélodies mêlant soul, reggae, hip-hop et afrobeat qui ont fait sa renommée. Comme le nom de l’album l’indique, les quinze titres ne sont pas un modèle d’optimisme (même si le titre "Shining star" se teinte d’espoir) et flirte presque tout le temps avec la chanson engagée porteuse de revendications (le cynique "no doubt").

Mais les arrangements musicaux parfois légers de ses chansons (le piano mélancolique qui encadre "My home") ou les accompagnements mélodiques rythmés de ses raps ("Soul is heavy") rendent les textes militants plutôt plaisants à écouter.

Victorien Kissling

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Les nouveautés musicales

James Morrison, "The Awakening" (23 septembre)

Blink 182, "Neighborhoods" (23 septembre)

Jean-Louis Murat, "Grand Lièvre" (26 septembre)

Feist, "Metals" (30 septembre)

Björk, "Biophilia" (7 octobre)

Pink Martini, "Rétrospective" (7 octobre)

Stress, "Renaissance" (7 octobre)

Arthur H, "Baba Love" (10 octobre)

Camille, "ILO VEYOU" (14 octobre)

Noel Gallagher, "High flying birds" (17 octobre)

Coldplay, "Mylo Xyloto" (24 octobre)

Corneille, "Les inséparables" (24 octobre)

No Doubt, titre inconnu, (novembre)

L'info musicale de la semaine

Des milliers de Brésiliens de tout le pays ont afflué vendredi dans une ambiance festive à la "Cité du rock" pour l'ouverture du plus grand festival de musique du monde, Rock in Rio. La manifestation revient sur ses terres d'origine après une décennie passée en Europe.

Les concerts vont se dérouler à l'air libre sur sept jours, jusqu'au 2 octobre et, selon les organisateurs, réunir plus de 700'000 spectateurs de toutes générations.

Les portes de la cité du rock se sont ouvertes à 14h00 locales (19h00 heure suisse) quand une foule est entrée en courant et en criant pour avoir une bonne place près de la scène. "Rock in Rio, oui!", scandait en choeur un groupe d'adolescents en passant les contrôles de sécurité.

La Cité du rock a été construite spécialement pour ce festival à Barra da Tijuca (zone ouest de Rio) sur 150'000 m2, là où sera édifiée le village olympique pour les JO de 2016. "C'est un test pour Rio avant la Coupe du monde de football de 2014 et les JO-2016 en matière d'infrastructure, d'ordre et de sécurité", a estimé John Camile, 41 ans.

Lors de l'ouverture de l'édition 2011 vendredi soir, se sont présentés Elton John, Rihanna et Kate Perry, précédés du groupe brésilien Paralamas do Sucesso, très populaire au Brésil.

Shakira, Lenny Kravitz, Ivete Sangalo, Stevie Wonder, Red Hot Chili Peppers, Coldplay, Jamiroquai, Metallica, System of a Down, Guns N' Roses, Motörhead et Shakira sont certains des artistes qui se présenteront au Rock in Rio, né en 1985 au Brésil.