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Abbas ne négociera pas sans gel de la colonisation

Mahmoud Abbas a été accueilli en héros à Ramallah. [Abbas Momani]
Mahmoud Abbas a été accueilli en héros à Ramallah. - [Abbas Momani]
Fort d'un soutien populaire après sa démarche à l'ONU, le président palestinien Mahmoud Abbas a répété dimanche qu'il ne négocierait pas avec Israël sans un gel "complet" de la colonisation. Il laisse ainsi peu de chances à la dernière initiative du Quartette.

"Il n'y aura pas de négociations sans légitimité internationale ni un arrêt complet de la colonisation" israélienne, a déclaré Mahmoud Abbas. Le président de l'autorité palestinienne s'exprimait devant une foule de partisans à Ramallah (Cisjordanie), à son retour de New York, où il a présenté la demande historique d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU.

"Nous avons confirmé aux yeux de tous que nous voulions jouir de nos droits par des moyens pacifiques, par des négociations, mais pas n'importe quelles négociations", a-t-il ajouté.

Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, UE, ONU et Russie) a proposé vendredi aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des pourparlers de paix avec l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012. Mais cette proposition - que doit "étudier" la direction palestinienne dans les prochains jours - ne mentionne pas explicitement le gel des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Elle ne fait pas non plus clairement référence aux frontières de 1967.

Mahmoud Abbas veut que toute reprise des négociations avec Israël soit basée sur les lignes du 4 juin 1967, délimitant un futur Etat de Palestine comprenant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem Est. Les Palestiniens veulent en faire leur capitale.

Israël pas d'accord

Côté israélien, on se dit disposé à accepter le plan du Quartette afin, comme l'a expliqué le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, de "remercier" les Etats-Unis pour leur soutien aux Nations unies contre la revendication palestinienne. Le ministre a également prédit de "graves répercussions" en cas de reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU.

Interrogé dimanche aux Etats-Unis par la chaîne de télévision NBC, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de nouveau appelé les Palestiniens à reprendre les discussions sans préconditions. Les négociations sont au point mort depuis un an. Même si elles étaient relancées, elles auraient peu de chances d'aboutir tant les deux camps sont éloignés.

Accueil triomphal

A Ramallah, Mahmoud Abbas, 76 ans, a été reçu en "héros" dimanche à son arrivée, après une escale de 24 heures à Amman. Dès son entrée dans la Mouqataa, le siège de la présidence de l'Autorité palestinienne, il s'est rendu sur un tapis rouge au tombeau de l'ancien chef historique du mouvement national palestinien, Yasser Arafat.

"Nous sommes allés à l'ONU en portant vos espoirs, vos rêves, vos ambitions, vos souffrances, votre vision et votre désir pour un Etat palestinien indépendant", a-t-il souligné dans un discours bref, mais émouvant.

"On dit qu'il y a un Printemps arabe. Mais il y a aussi un Printemps palestinien, ici même, un printemps du peuple et une résistance pacifique jusqu'à ce que notre but soit atteint", a promis M. Abbas. "Le peuple veut un Etat palestinien", a répondu la foule.

Popularité en hausse

"Le retour du président Abbas dans sa patrie est le retour d'un héros, un retour qui pourrait remuer les eaux stagnantes du Proche-Orient", s'est enthousiasmé l'éditorialiste du quotidien palestinien "Al-Quds".

Mahmoud Abbas jouit d'un regain de popularité depuis qu'il a remis la demande d'adhésion de la Palestine à l'ONU vendredi au secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon. Les Palestiniens lui savent gré de leur avoir rendu leur fierté en tenant tête à l'administration Obama et à l'envoyé spécial du Quartette Tony Blair, qui ont tenté jusqu'à la dernière minute de le dissuader de saisir le Conseil de sécurité.

afp/lan

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