Premier album de l'après-Oasis pour Noel Gallagher

Le 28 août marque un tournant dans la musique britannique. La dispute de trop entre les deux frères Gallagher, la dernière, Noel et Liam se séparent et ne se parlent plus. C'est la fin d'un groupe mythique depuis près de 20 ans. Oasis et sa britpop sont enterrés.

Deux ans après, la fratrie ne pouvait en rester là. En début d'année, Liam le chanteur est revenu avec un nouveau CD qui n'a pas rencontré un grand succès. Et c'est maintenant au tour de Noel, auteur et guitariste d'Oasis, de tenter l'aventure en solo. Et de passer à la chanson avec un album sobrement appelé "Noel Gallagher's High Flying Birds" et avec un premier single, "The Death Of You And Me".

Certains titres prévus pour Oasis

A 44 ans, Noel Gallagher surprend avec dix titres énergiques, dont certains étaient à l'origine prévus pour Oasis. Et le musicien de Manchester annonce déjà un second album pour l'été prochain.

Noel Gallagher propose pour l'essentiel des ballades calmes, avec peu de solos à la guitare. Un sentiment de mélancolie se dégage, contrairement à Oasis, à qui il ne veut pas être comparé...

Aucun titre ne prend le pas sur les autres, tous sont écoutables, mais on peine néanmoins à s'emballer. Peut-être parce qu'il faut du temps pour s'adapter, peut-être parce que Noel et Liam c'est Oasis et pas autre chose.

Evanescence n'a pas vraiment disparu

"My heart is broken", "End of the dream", "Never go back", à la lecture des titres du nouveau disque du groupe Evanescence, on ressent vite tout le bonheur du monde... Une musique sombre donc, mais aussi un retour remarqué.

Evanescence, c'est avant tout "Fallen", un disque vendu à 14 millions d'exemplaires en 2003 avec notamment les tubes "My immortal" et "Bring me to Life". Après un CD pas génial en 2006 et une traversée du désert, le come-back passe par un nouvel album éponyme.

Mais il est clair que le groupe de néo-métal aux allures gothiques, comme on l'appelait alors, s'est nettement assagi, voire un peu affaibli.

Une voix toujours aussi puissante

Evanescence, qui n'en est qu'à son 4e album en 15 ans, ne serait rien sans sa chanteuse Amy Lee, entrée dans le groupe à l'adolescence. Agée de seulement 30 ans, la native de l'Arkansas à la longue crinière noire entend relancer sa carrière après une longue pause.

La voix, puissante et chaude, n'a pas changé d'un iota et occupe tout l'espace, la musique se veut soit sombre, soit optimiste et les mélodies sont accrocheuses, plus pop et tout public, à l'image de "What you want", le premier single. Mais le résultat demeure inégal. "The Other Side" ou "Oceans" sont réussis, mais le reste est vraiment trop répétitif et manque un poil de folie.

Katerine malmène des tubes francophones

Quand Philippe Katerine annonce qu'il  revisite des succès de la chanson française, on se dit "Aïe". Quand on écoute le trublion reprendre les 2Be3 ou "Capri, c'est fini", on se dit "Aïe, Aïe". Et quand vient le tour de "La Queuleuleu" de Bézu, c'est "Stop, par pitié!".

Pour ce 10e CD, intitulé "52 reprises dans l'espace", pour autant de titres répartis sur 3 CD, l'auteur de "Louxor, j'adore" s'est attaché les services du groupe "Francis et ses peintres", qui amène des sonorités jazz à l'album. Et avec la voix nasillarde de Katerine, on ne reconnaît plus certains originaux qu'on récite pourtant par coeur.

Chantal Goya, NTM, Noah et Carlos...

Pour cet exercice original, une sorte d'Options Musique passé au shaker, Katerine revisite un patrimoine populaire avec ironie, mais sans méchanceté. Reste que le fameux "Lapin" de Chantal Goya, "Ma benz" de NTM, "Vive le douanier Rousseau" de la Compagnie Créole, "Saga Africa" de Yannick Noah et surtout l'abominable "Papayoyo" de Carlos sont à la limite de l'écoutable.

Ce qui n'est pas le cas pour quelques réussites comme cette reprise séduisante de "Confidence pour confidence" de Jean Schultheis ou "Besoin de rien, envie de toi" de Peter et Sloane. Mais ceux qui apprécient l'originalité de Katerine, aimeront-ils cet ovni aux allures parfois ringardes?

Frédéric Boillat