"Nous annonçons au monde que Kadhafi est mort aux mains des révolutionnaires" dans la région de Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, a déclaré le vice-président du Conseil national de transition (CNT) Abdel Hafez Ghoga. "C'est un moment historique, c'est la fin de la tyrannie et de la dictature. Kadhafi a rencontré son destin", a-t-il dit. (Lire: Mort de Mouammar Kadhafi)
L'annonce de sa mort a donné lieu à des scènes de liesse dans Syrte, à Benghazi et à Tripoli, avec des concerts de klaxons, des tirs de joie et des embrassades. Plusieurs de ses proches, dont un de ses fils, Mouatassim, ont en outre été tués ou capturés, selon les commandants du CNT.
Une balle dans la tête
Mouammar Kadhafi, qui avait dit vouloir mourir en "martyr" en Libye, était en fuite depuis la prise de Tripoli par le CNT le 23 août. Les images du corps sanglant et dénudé du "Guide" déchu, prises à l'aide d'un téléphone portable, ont été diffusées par des télévisions du monde entier.
Selon le premier ministre du CNT Mahmoud Jibril, le dirigeant déchu n'a opposé aucune résistance quand il a été capturé. Il a ensuite été touché d'une balle dans la tête dans une fusillade entre rebelles et loyalistes. "Le médecin légiste ne peut dire si la balle venait des révolutionnaires ou des forces de Kadhafi", a-t-il ajouté. Kadhafi est mort quelques minutes avant d'être admis à l'hôpital, a-t-il dit. Aucun ordre de le tuer n'a été donné, ont précisé des responsables du CNT. (Lire: Mort de Kadhafi)
L'inconnue Seif al-Islam
Ils ont déclaré qu'ils annonceraient la "libération" de la Libye samedi à Benghazi. Ils ont aussi affirmé n'avoir aucune information sur le sort de Seif al-Islam, un autre fils Kadhafi, donné pour mort par certaines rumeurs. Un membre du conseil national de transition a toutefois assuré que Seif al-Islam était blessé et hospitalisé.
Interpol et la Cour pénale internationale (CPI) ont demandé à Seif al-Islam de "se rendre", pour "répondre des accusations portées contre lui". Tous les autres membres de la famille Kadhafi sont soit morts, soit blessés, soit localisés. (Lire: Clan Kadhafi)
Vers la fin de la guerre
A Washington, le président américain Barack Obama a affirmé que ce décès marquait "la fin d'un chapitre long et douloureux" pour les Libyens. Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen s'est de son côté félicité de ce que" le règne de la peur du colonel Kadhafi a enfin trouvé un terme". Il a estimé que la fin de l'opération de l'OTAN en Libye "était beaucoup plus proche". "
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a de son côté estimé que "la guerre est finie", alors que le ministre français de la défense Gérard Longuet a dit "souhaiter" que ce décès marquait la fin de l'engagement français en Libye. Le président Nicolas Sarkozy a, lui, salué "la fin de la tyrannie".
La Suisse a pour sa part lancé un appel au dialogue et au "respect des droits humains et du droit humanitaire international". Selon elle, la mort de l'ex-dictateur permettra au CNT "de poursuivre son travail vers une transition démocratique". (Lire: Mort de Kadhafi)
La Libye "libérée"
Né en 1942, l'ex-Guide avait accédé au pouvoir en septembre 1969. Sa mort, annoncée le même jour que la prise de Syrte, l'ultime bastion des forces qui lui étaient restées fidèles, marque sans doute la fin de huit mois de soulèvement contre un des plus anciens dirigeants en place en Afrique. (Lire: Libye)
Le CNT avait fait de la prise de Syrte, sur laquelle flotte désormais le nouveau drapeau libyen, le point de départ du calendrier qui doit établir un nouveau régime démocratique.
agences/vkiss