"Après analyse des résultats de dimanche, nous arrivons à la conclusion que l'UDC, en dépit des pertes, reste le parti le plus fort en Suisse et a droit à deux sièges au gouvernement", a indiqué jeudi soir à la presse Caspar Baader (BL), à l'issue d'une réunion du groupe parlementaire.
Le parti souhaite le rétablissement du système de concordance qui attribue aux trois premiers partis deux sièges au gouvernement, a poursuivi le chef du groupe UDC. Le PDC, 4e parti avec 12%, en reçoit un. A lire: Course au Conseil fédéral
Reprendre le siège du PBD
Pour Caspar Baader, l'UDC est prête à prendre ses responsabilités au Conseil fédéral, mais à condition d'obtenir son dû. Le groupe parlementaire décidera le 1er décembre s'il retient une candidature ou un ticket à deux, Alémanique ou Romand, a complété le conseiller national Jean-François Rime (FR).
La priorité est de récupérer le siège d'Eveline Widmer-Schlumpf, dont le parti PBD avec 5% des suffrages n'a pas sa place au Conseil fédéral. Mais s'il échoue, l'UDC se réserve la possibilité d'attaquer d'autres sièges, sachant que l'élection de la Grisonne intervient en deuxième position, a précisé Caspar Baader.
Au cas où le Parlement ne veut carrément pas d'un deuxième conseiller fédéral démocrate du centre, le parti se laisse toutes les options ouvertes. Il n'y a encore rien de décidé sur une éventuelle sortie du Conseil fédéral.
Rime ou Parmelin, mais pas Baader
Sur les candidats potentiels, l'UDC reste vague. Mais des noms circulent déjà. Caspar Baader a cité le conseiller national Guy Parmelin (VD), le ministre des finances d'Appenzell Rhodes-Extérieures, Köbi Frei et le conseiller d'Etat de Nidwald Res Schmid. Lui-même n'est pas candidat pour des raisons professionnelles. Jean-François Rime reste lui à disposition de son parti.
Dans une interview au Temps publiée jeudi, Christoph Blocher élargit le choix en mentionnant le ministre zougois Heinz Tännler ou l'ex-conseiller d'Etat thurgovien Roland Eberle, même si ce dernier se montre réticent à une candidature.
Elu dimanche au Conseil des Etats, Roland Eberle, 57 ans, était l'un des deux candidats officiels de l'UDC à la succession d'Adolf Ogi en 2000 au côté de Rita Fuhrer. Le Parlement leur avait préféré Samuel Schmid.
Négociations avec les autres partis
Interrogés sur ces personnalités pour la plupart alémaniques et peu connues du public, Caspar Baader et Jean-François Rime ont rappelé qu'il fut un temps où Eveline Widmer-Schlumpf connaissait elle aussi une notoriété moindre. Le Bâlois a en tout cas réfuté tout problème de relève.
Le choix retenu par l'UDC devrait également tenir compte du ticket des socialistes pour la succession de Micheline Calmy-Rey. Il dépendra bien entendu aussi des négociations avec les autres partis ces prochaines semaines. Plusieurs formations ont posé leurs conditions après le recul des conservateurs, exigeant des candidats au profil plus consensuel.
ats/sbo