Sorties CD: Coldplay revient avec Mylo Xyloto

Un groupe qui fait un carton au niveau mondial, comme Coldplay avec "Viva la Vida" en 2008, risque forcément de décevoir à sa prochaine sortie. Le groupe du chanteur Chris Martin ne déroge malheureusement pas à la règle.

Pas que "Mylo Xyloto" soit franchement mauvais. Au contraire, ses intonations légères et ses mélodies entraînantes se laissent agréablement écouter. Mais trop souvent, les nouveaux titres donnent l'impression que Coldplay se contente de faire du Coldplay sans chercher à se renouveler. Seule "nouveauté", quelques touches urbaines par-ci par-là qui offrent un coup de jeune au rythme rock qui paraît, pour le reste, avoir été écrit automatiquement.

Pour un film d’animation

"Mylo Xyloto" est construit pour raconter une histoire d’amour entre deux personnages imaginaires. Le groupe évoque ainsi tous les états d'âme de l’amour sur les 14 titres de l'album. Enfin, difficile pour certains de parler vraiment de "titre", puisque Coldplay a inséré deux ou trois intermèdes brefs et sans paroles, pour mieux donner l'illusion d'écouter la BO d'un film d'animation (un but avoué dont témoignent les clips, colorés et animés, notamment "Every Teardrop Is a Waterfall" où des éléments dessinés se déplacent sur les murs d'une ville, comme un dessin animé dans la noirceur urbaine).

Une illusion qui prend. Le piano de "Paradise" ou les voix séduisantes de l'efficace "Princess of China" en duo avec Rihanna, font penser aux ballades utilisées dans les films romantiques pour tapisser les scènes de vie des personnages. Raison pour laquelle "Mylo Xyloto" est agréable à l'oreille. Mais on en attendait plus de Coldplay...

Aurélie Cabrel, la fille de...

L'aînée des filles de Francis Cabrel sort un album. Facile, diront les mauvaises langues, d'obtenir un contrat dans une maison de disques en étant la fille d'un monument de la chanson française. Mais qu'on ne s'y trompe pas, si Aurélie Cabrel est dans les bacs, c'est parce qu'elle a le talent pour.

L'atout de cet opus est d'être sincère et honnête. A bientôt 26 ans, Aurélie n'a pas pris de pseudonyme et n'a pas voulu s'entourer de stars confirmées pour des duos qui lui auraient assuré un public de "fans des autres mais pourquoi pas l'écouter elle pour voir ce qu'elle vaut".

Pop, rock ou electro

Le titre du disque "Oserais-je?" serait parti d'un texto reçu par un ami: "Oserais-je t'inviter à manger?". L'histoire ne dit pas si elle a accepté. Mais quoi qu'il en soit, Aurélie Cabrel a osé se lancer sur les traces de son père sans s'y embourber.

Car Aurélie Cabrel ne fait pas du Francis Cabrel. A vrai dire, l'opus de la jolie brune aux yeux bleus est assez difficile à définir. Entre pop et rock à l'image de la ballade "Oserais-je ?" mais aussi electro "De l'homme à l'animal". Parfois des deux, comme "Dix doigts demain". Ou alors, plus proche de son père, avec des connotations de variétés comme dans "le monde en sucre". Mais c'est surtout le puissant "Ame soeur" qui prouve qu'elle a un véritable potentiel, encore sous-exploité pour l'instant.

Ce premier essai, plutôt réussi, donne envie de découvrir l'artiste sur scène, pour voir si Aurélie finira par rejoindre Francis dans la légende.

Corneille rechante en français

Après quelques incursions en anglais, Corneille rechante en français. Le chanteur canadien d'origine rwandaise livre "les inséparables", un nouvel opus militant aux accents du r'n'b de Mary J Blige ou Faith Evans dont Corneille se prévaut depuis l'adolescence.

Si ce retour aux origines est salvateur pour les fans qui retrouveront le Corneille du tube "Parce qu'on revient de loin", il donne un désagréable sentiment de déjà-vu. Même s'il tente des contacts hip-hop en s'entourant, pour deux titres de Soprano ou La Fouine. Avec ce dernier, il offre "des pères, des hommes et des frères", qui témoigne de la volonté de Corneille de transmettre des messages de paix, d'amour et de fraternité dans ses textes. Mais c'est souvent la seule volonté dont il témoigne. Et à la fin, ça en devient indigeste...

Victorien Kissling